Indûment trop payé, le nouveau dirigeant de Nissan rejette la faute sur... Carlos Ghosn
C'est le constructeur Nissan lui-même qui le dit, après une enquête interne. Le directeur général Hiroto Saikawa, comme d'autres dirigeants, aurait perçu une rétribution "inappropriée". Lui se défend en invoquant un stratagème... mis en place par Carlos Ghosn !
Décidément, Carlos Ghosn a les épaules larges et il semble qu'on puisse lui mettre sur le dos toute malversation ayant lieu au sein du groupe Renault-Nissan...
Aujourd'hui, c'est une dépêche Reuters qui rapporte le trouble. Suite à une enquête interne à Nissan, il s'avère que son directeur général Hiroto Saikawa, comme d'autres dirigeants, a bénéficié d'un système de droit à la plus-value sur les actions du constructeur, de façon indue. Ce qui a eu pour conséquence la perception d'une rémunération "inappropriée", à hauteur de plusieurs centaines de milliers d'euros.
Le directeur général de Nissan a touché 400 000 € de rémunération indue. Mais pour lui, les responsables sont les anciens dirigeants, donc Carlos Ghosn
Le mis en cause s'est exprimé face à la presse ce jeudi matin. Dans la plus pure tradition japonaise, il a demandé pardon et s'est engagé à "restituer le trop-perçu". Il a ajouté : "je suis profondément désolé de l'inquiétude que j'ai causée". L'agence de presse nipponne Kyodo rapporte aussi qu'il a nié avoir eu un rôle direct dans ce stratagème, et qu'il pensait que les "procédures appropriées" avaient été respectées. En gros, il faut comprendre que ces mêmes procédures ayant été mises en place par l'ex-dirigeant Ghosn, la faute lui revient.
Il faut savoir que l'enquête interne a été lancée après que Greg Kelly, l'ancien bras droit de Carlos Ghosn, a déclaré en juin dernier dans la presse que Hiroto Saikawa avait été autorisé en 2013 à rééchelonner un bonus lié à ses actions, pour obtenir un gain supplémentaire de 47 millions de yens, soit 400 000 euros environ.
Ce gain a été révélé hier mercredi 4 septembre 2019 par la commission d'audit mise en place. Un conseil d'administration sera réuni le 9 septembre 2019 pour statuer d'éventuelles mesures disciplinaires. Cela jetant au passage un doute sur la volonté du nouveau dirigeant d'améliorer la gouvernance de Nissan, après l'arrestation de Ghosn en novembre dernier. À moins qu'il ne soit de bonne foi...
Quant à Ghosn et Greg Kelly, ils nient toujours toute implication dans les malversations financières dont ils sont accusés, et leurs procès devraient débuter en mars 2020, selon une information de l'agence de presse Kyodo.
Sources : avec Reuters et L'usine nouvelle
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