2. Groupe PSA : quel avenir ?

Dans les prochains mois PSA va compter sur deux éléments techniques d’importance, les plateformes CMP pour Common Modular Platform pour les petits modèles et l’EMP2 dans une version encore évoluée pour les modèles compacts et familiaux. L’avantage de ces nouvelles bases techniques, c’est qu’elles sont prêtes pour l’électrification. Car PSA et son partenaire chinois Dongfeng investissent massivement dans l’électrification des modèles. Ainsi la plateforme CMP dans sa version e-CMP pourra accueillir une motorisation 100 % électrique. C’est sans doute la DS3 Crossback présentée cet automne qui l’inaugurera en 2019, mais ce sera aussi la future Peugeot 208 qui y aura droit l’an prochain. Cette base technique est optimisée afin de réduire son poids d’une quarantaine de kilos par rapport à la base de la Citroën C3 actuelle. Les batteries (Lithium-ion 50 kWh) sont implantées très bas sous les sièges avant et sous les sièges arrière permettant de conserver une bonne habitabilité, identique à celle d’une voiture à moteur thermique. Les performances devraient être convaincantes, car le moteur électrique affichera un niveau de puissance de l’ordre de 115 ch (vitesse maxi : 150 km/h). Autonomie prévue, de l’ordre de 450 km.

Hybride rechargeable de 220 à 300 ch

Pour ce qui concerne l’EMP2 avec la motorisation hybride rechargeable, elle accueillera un bloc 1,6 THP de 150 à 200 ch, le bloc électrique de 80 kW (108 ch) fournira sa puissance sur l’essieu avant avec le moteur avant et un autre moteur électrique de 80 kW (108 ch) positionné sur l’essieu arrière entraînera les roues arrière sur les SUV ou les voitures sportives (comme une Peugeot 308 GTi par exemple). Toutes les autos disposant d’une motorisation hybride rechargeable auront droit à une boîte auto à huit rapports et un train arrière multibras pour des prestations dynamiques supérieures. Positionnée au niveau de la banquette arrière, la batterie compacte ne sacrifiera pas l’espace intérieur. La puissance cumulée sera de l’ordre de 220 de 250 ch pour les versions 4x2 (avec un seul moteur électrique à l’avant, 300 ch pour les versions 4x4 (avec deux moteurs électriques).

Pour les berlines, la batterie utilisée fournira une énergie totale de 12 kWh, 13 kWh pour la batterie des versions 4x4. Avec de tels éléments, les véhicules hybrides de PSA seront théoriquement capables de fonctionner sur 60 km en mode tout-électrique.

Plateformes communes = économies

C’est en équipant toutes ses autos, y compris les Opel et Vauxhall de ces nouvelles plateformes que le groupe français compte faire d’importantes économies d’échelle. C’est aussi pour ça que la future Opel Corsa qui devait être lancée cette année a été reportée à 2020. Car les ingénieurs sont repartis d’une feuille blanche, forcés d’utiliser la nouvelle plateforme CMP.

PSA créateur

PSA est un champion du dépôt de brevets en France, il en dépose de 1000 à 1300 brevets par an. Sûr que le groupe en dépose de nombreux sur la conduite autonome. Déjà le DS7 Crossback dispose de la conduite autonome de niveau 2, la 508 fera de même. Pour le niveau 3 (le conducteur peut lâcher le volant et quitter la route des yeux) il faudra attendre selon le constructeur, l’année 2020. Parmi les autres équipements innovants on peut citer la suspension à butées hydrauliques rechargeables qui est réservée aux Citroën, l’airbag de pavillon que l’on trouve sur la Citroën C4 Cactus, la suspension “prédictive“ avec la caméra qui lit la route et règle l’amortissement en fonction du tracé que l’on trouve sur le DS7 Crossback. Des inventions qui vont permettre aux marques du groupe PSA de se démarquer le plus possible de la concurrence.

Tour d’horizon des marques du groupe PSA et des futures autos

• Citroën

Le prochain nouveau modèle est le SUV Citroën C5 Aircross. Déjà vendu sur le marché chinois, il attendra l’automne pour être en concession. Il reprend la base et les moteurs de son cousin Peugeot 3008.

La Citroën C4 Cactus devrait céder sa place à une nouvelle C4 dans le courant de l’année 2020.

On attend toujours le retour de la familiale C5, celui-ci pourrait bien avoir lieu en 2021. Au programme de cette auto une berline et un break qui devrait reprendre les codes stylistiques du concept-car CXperience.

• DS Automobiles

Avec le DS7 Crossback, la marque de luxe française est sur le devant de la scène, mais ce ne sera pas le seul modèle d’importance.

Le prochain SUV de la marque est un crossover urbain. Il répondra au doux nom de DS3 Crossback et sera présenté au Mondial de l’auto. Il pourra utilisr une motorisation électrique en 2019 et disposera de poignées escamotables (une première pour DS).

Une grande berline, c’est ce qui manque à DS. Elle pourrait se nommer DS6 ou DS8 et sera développée prioritairement pour le marché chinois. Cela ne l’empêchera pas de venir chez nous en 2019.

Pour le retour des DS4, en version berline et SUV, il faudra attendre 2021.

• Peugeot

C’est la nouvelle Peugeot 508 en berline et break (SW) qui fait l’actualité. Elle refera parler d’elle l’an prochain quand la version hybride rechargeable apparaîtra.

Du rififi chez les citadines avec l’apparition, au printemps 2019, de la nouvelle 208 qui sera thermique et électrique. Comme la Renault Clio qui apparaîtra au même moment, la citadine du Lion n’existera plus qu’en carrosserie 5 portes.

La nouvelle génération de Peugeot 308 devra faire aussi bien sinon mieux que l’actuelle. Elle ne se présentera pas avant 2020. La version sportive GTi pourrait être reconduite, mais avec une motorisation hybride rechargeable.

• Opel

Bien avant le rachat par PSA, le constructeur allemand et le groupe français ont travaillé ensemble. C’est pourquoi de nouvelles Opel utilisent des bases techniques PSA. C’est le cas des SUV Crossland X et Grandland X qui utilisent les mêmes bases que les Citroën C3 Aircross et Peugeot 3008. C’est aussi le cas de l’Opel Combo Space qui partage de nombreux éléments avec les nouveaux Citroën Berlingo et Peugeot Rifter. Demain, les plateformes communes seront la règle entre les marques Citroën, Peugeot, Opel…

Première auto conçue après l’arrivée d’Opel dans le groupe PSA, il s’agit de l’Opel Corsa qui va reprendre la base CMP de la future Peugeot 208. Alors que la nouvelle Corsa était presque prête à être lancée en 2018, Carlos Tavares a demandé que les ingénieurs d’Opel revoient le projet de fond en comble afin que l’auto ne soit plus totalement Opel (GM), mais PSA et qu’elle utilise la base CMP. Ceci afin de réaliser de substantielles économies.