Ford Fiesta ST 182 (2013 – 2017), la meilleure petite sportive de sa génération, dès 10 000 €
Après la disparition de l’exceptionnelle Renault Clio III RS, la Ford Fiesta ST a repris le flambeau dans la catégorie des petites sportives. Performante et efficace, elle incarne le meilleur d’un type de voiture en train de disparaître. Et sa cote grimpe !
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Ford Fiesta ST 182 est-elle collectionnable ?
Cette Fiesta incarne la fin d'un âge d'or, celui où nos autos avaient atteint un très haut niveau de prestations et fiabilité tout en conservant un soupçon de simplicité, juste avant la déferlante anti-CO2. Celle-ci a eu raison des petites sportives légères, performantes et abordables comme la Ford Fiesta ST 182 ch. En conséquence, la cote de cette dernière commence à remonter, surtout pour les exemplaires peu kilométrés qui deviennent très rares. Tout le monde sait que ce genre d'auto est en voie de disparition, Ford ayant par ailleurs annoncé la fin de la Fiesta : comme le monde a changé en dix ans !
Au départ, les dirigeants américains de Ford ne voulaient pas entendre parler de petite voiture européenne. La rentabilité impossible de la Mini les effrayait ! Mais le succès des Fiat 127 et Renault 5, lancées respectivement en 1971 et 1972 les a incités à changer d’avis. Ils mettent en chantier le projet Bobcat dès la fin 1972, s’inspirent largement de la Fiat, et en 1976, la Fiesta est lancée. C’est un carton ! A tel point que la petite Ford sera sans cesse renouvelée, jusqu’à la 7è génération actuelle, qui sera la dernière…
En 2008, la Fiesta 6e du nom est lancée qui rencontre, elle aussi, le succès. Il faut dire que sous son design dynamique, le châssis est très bien mis au point. Cela dit, elle devra attendre près de cinq ans pour se décliner en une variante qui permettra d’extraire le meilleur de cette excellente base : la sportive ST. Annoncée par un concept en 2011, puis présentée dans sa version définitive au salon de Genève 2012, elle n’est toutefois commercialisée que début 2013. Cela a permis de dûment la mettre au point, via 850 000 km de tests passant par la piste de haute vitesse de Nardo, en Italie.
Sous son capot, elle adopte un 4-cylindres 1,6 l à injection directe déjà vu dans la Focus. Agrémenté d’un turbo et de deux déphaseurs (un par arbre à cames), ce moteur développe 182 ch pour 240 Nm de couple. Mieux, il dispose d'une fonction overboost portant temporairement ces chiffres à respectivement 200 ch et 290 Nm. Tout de même ! Jamais une Fiesta n’avait été aussi puissante. Vu que le poids se limite à 1 162 kg, cela donne des performances elles aussi inédites sur une petite Ford : 220 km/h au maxi pour un 0 à 100 km/h exécuté en 6,9 s.
Le châssis de la Ford demeure classique (jambes McPherson à l’avant, essieu déformable à l’arrière) mais il bénéficie d’une préparation : la direction devient plus directe, la suspension s’affermit, l’assiette s’abaisse de 15 mm et les pivots redessinés permettent d’accentuer le carrossage négatif du train avant. Enfin, le différentiel se pare d’une gestion électronique eTVC capable de vectoriser le couple. Pas de vrai glissement limité, mais tant pis. De série, la Fiesta ST bénéficie de la clim auto, de la radio CD, du Bluetooth et surtout des sièges Recaro, l’ESP étant pour sa part totalement déconnectable.
En revanche, le régulateur de vitesse, les phares et essuie-glaces automatiques ou encore le GPS demeurent en option. En tout cas, à 23 700 € (25 500 € actuels selon l’Insee), on n’est pas volé malgré le malus CO2 de 100 € (déjà !) à cause de ses 141 g/km (norme NEDC), surtout qu’au moment du lancement, Ford consent une remise de 3 000 €. La Fiesta ST est très bien accueillie par les spécialistes, et se vend plutôt bien. Seulement, l’ovale bleu ne va guère faire évoluer sa bombinette, en dépit d’une concurrence toujours plus affûtée (et chère !).
On note tout de même en 2015 un assouplissement de la suspension arrière, accompagné d’une barre antiroulis épaissie. 2016 voit l’apparition de la ST200, à la puissance portée à 200 ch et au châssis radicalisé. A 27 230 €, elle gonfle nettement son prix, mais se passe toujours d’un vrai différentiel à glissement limité. Dommage. En 2017, cette génération de Fiesta ST tire sa révérence. Ce sera la dernière en 4-cylindres, sa remplaçante, apparue en 2018, s’équipant d’un 3-cylindres 1,5 l de 200 ch.
Combien ça coûte ?
La Fiesta ST a peu décoté. Les moins chères débutent à 10 000 €, en totalisant plus de 150 000 km. Les exemplaires de 100 000 km pointent déjà à 13 000 €, soit plus de la moitié de la valeur initiale après dix ans… A 15 000 €, on peut dénicher une auto de 50 000 km fabriquée en 2014. Les plus chères sont encore à 18 000 €. La ST200 ? Comptez 20 000 € pour exemplaire de 50 000 km.
Quelle version choisir ?
Une 182 ch fera parfaitement l’affaire, et si elle bénéficie de quelques options, ça n’en sera que mieux…
Les versions collector
Potentiellement toutes, à condition d’avoir un kilométrage très faible (moins de 20 000 km) et de se trouver en parfait état d’origine. Evidemment, la ST200 sera plus recherchée.
Que surveiller ?
Globalement, la Fiesta ST est une auto à la mécanique très solide, aucune panne grave et récurrente n’ayant été repérée jusqu’à présent. On relève tout de même un rappel effectué en 2018 concernant les autos fabriquées jusqu’en 2014. En cas de baisse de liquide de refroidissement, un point chaud peut se former sur la culasse et la mener à se fissurer. Cela peut entraîner une fuite d’huile et causer un incendie. Ford pose un capteur de niveau pour prévenir le phénomène : vérifiez que la rectification a bien été faite.
On note aussi une petite faiblesse du poussoir de came de pompe à essence, facile à changer. Pour sa part, la courroie de distribution est donnée pour 200 000 km, ce qui limite les frais de maintenance. La Fiesta apprécie tout de même des vidanges plus rapprochées que les 20 000 km recommandés, surtout en cas d’usage soutenu. Sans modification interne, le moteur supporte, selon certains spécialistes, des préparations jusqu’à 300 ch, mais celles-ci entrainent souvent des dysfonctionnements périphériques : à éviter.
De son côté, la boîte 6 Getrag ne pose aucun souci, ni l’embrayage. Ce n’est pas le cas du système multimédia Sync, souvent capricieux, ni de la radio DAB : à vérifier.
Enfin, comme sur toutes les petites sportives, un examen attentif du train avant et des freins est recommandé, tout comme celui du propriétaire…
Au volant
Dans l’habitacle correctement fini, les sièges Recaro offrent un excellent maintien tandis que le volant réglable en profondeur autorise une très bonne position de conduite. Mais la console centrale présente une ergonomie improbable. En ville, le bloc Ecoboost se révèle très souple, alors que sur route viroleuse, il procure des accélérations musclées et progressives, ne s’essoufflant que vers 6 200 tr/min (rupteur à 6 700 tr/min), dans un bruit rendu plus sympa par le Sound Symposer, qui en modifie la sonorité.
La boîte 6 est rapide à manier, même si le pont reste un peu long… Heureusement, les trains roulants donnent le sourire. Plus on va vite, plus l’amortissement, initialement ferme, gagne en confort, le train avant apparaît précis, et l’arrière se place à la demande. En haussant encore le rythme, la Fiesta s’allège et gagne en agilité : du très bon travail, même si, avec plus de fermeté, la direction aurait été plus informative.
L’ESP totalement déconnectable propose un mode intermédiaire Sport assez tolérant : en sortie de virage, quand on enfonce l’accélérateur avant d’avoir totalement redressé le volant, la Fiesta dépose une belle trace de gomme de sa roue avant droite mais se relance efficacement, signe de la bonne conception du système eTVC. Voici en tout cas une petite sportive polyvalente, efficace et très agréable. Qu’elle soit relativement frugale (moins de 8,0 l/100 km sans se restreindre) ajoute à son charme !
L’alternative youngtimer
Ford Fiesta RS Turbo (1990 – 1992)
Proposée durant deux ans seulement, cette Fiesta était à proprement parler une voiture dangereuse. La faute à un moteur 1,6 l turbo de 133 ch, excellent mais bien trop virulent pour le train avant peu rigide et très mal guidé. En clair, malgré une suspension préparée, l’auto est incapable de passer sa puissance au sol, surtout si la route n’est pas parfaitement lisse, et la direction lourde n’aide pas à bien la contrôler.
Sans oublier une poupe parfois volage au lever de pied ! Dommage, car cette bombinette joliment présentée affiche des chronos exceptionnels, pointant à 210 km/h et effectuant le 1 000 m DA en 29 s. En gros, la Fiesta RS Turbo est l’antithèse de la ST 182, mais si on aime se faire peur en youngtimer, elle apparaît incontournable… A partir de 8 500 €.
Ford Fiesta ST (2013), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 596 cm3
- Alimentation : injection directe, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu de torsion, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR).
- Transmission : boîte 6 manuelle, traction
- Puissance : 182 ch à 5 700 tr/mn
- Couple : 240 Nm à 1 600 tr/mn
- Poids : 1 160 kg
- Vitesse maxi : 220 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 6,9 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Ford Fiesta ST, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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