Finesse, performances et qualité totale : le TTS 8S incarne la splendeur perdue d'Audi !
A l’heure où Audi présente un étrange concept de coupé, il est bon de rappeler le dernier TTS, pour sa finesse, son poids contenu et sa mécanique performante. Le tout, agrémenté de cette qualité totale qui fut l’apanage de la marque allemande…

Les collectionnables sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Signe des temps, le nouveau concept de coupé révélé par Audi à Munich est aussi timide qu'était novateur le TT en 1998. Il a réussi à donner naissance à une lignée, dont le dernier avatar, apparu en 2014, est une merveille de finesse. Et de légèreté ! Tout l'inverse de la mode actuelle où l'obèse SUV électrique tend à devenir une norme désespérante. De plus, le TT Mk III profite d'une vraie finition Audi, c'est-à-dire parfaite ! En TTS, il se montre très performant, sans recourir à la moindre hybridation, et révèle même une agilité supérieure à celle du TT RS, dont le museau est rendu trop lourd par le 5-cylindres. Les vrais amateurs de conduite dans le sinueux choisiront le TTS !

C’est un peu grâce au TT qu’Audi a pu rajeunir son image. Lancé en 1998, ce coupé a marqué les esprits par son design incroyable, que le constructeur n’a d’ailleurs pas cherché à rééditer. Le TT de 2 génération, révélé en 2006, se signale par un look plus acéré et fin, différent par son langage en somme, dû aux équipes de Walter de’Silva. Le TT de 3e génération, le dernier en date, poursuit dans cette veine.
Il peut d’ailleurs passer pour une simple évolution de son prédécesseur, mais en réalité, c’est une toute nouvelle voiture qui sort en 2014. En effet, le TT mkIII, codé FV ou 8S, s’établit sur la très moderne plate-forme MQB-A, et bénéficie de quelques blocs inédits dont le 2,0 l TFSI EA888 en remplacement de l’ancien EA113.

Ce moteur se retrouve dans la version sportive du coupé Audi, nommée TTS comme chez son prédécesseur. Alimenté par une double injection, indirecte pour les démarrages à froid, et directe pour le reste du temps, il développe quelque 310 ch. Une puissance élevée, et d’autant plus intéressante qu’en changeant de plate-forme, le TTS s’est aussi allégé de 45 kg, ne pesant plus que 1 365 kg, alors même qu’il dispose d’une transmission intégrale. Les éléments structurels en aluminium expliquent en partie cette légèreté.

Cela se traduit par de belles performances : 250 km/h au maxi, pour un 0 à 100 km/h en 4,9 s avec la boîte 6 manuelle, voire 4,6 s avec la S tronic à double embrayage. Les liaisons au sol s'avèrent raffinées, s'équipant d'un essieu arrière multibras, d'une suspension affermie et surtout d'un amortissement piloté magnétique de série. Pas mal !

Dans l’habitacle, une innovation qui a fait florès attend les amateurs : un combiné d’instruments entièrement digital de 12,3 pouces, dit « Virtual Cockpit ». Mais le constructeur a le bon goût de nous épargner une infâme tablette centrale, préférant encore se concentrer sur une finition ultra-soignée.

L’équipement se veut complet : clim auto, régulateur de vitesse, GPS, hifi, projecteurs au xénon, sellerie sport mixte cuir/Alcantara… Le prix s’en ressent : 55 300 €, soit 66 300 € actuels selon l’Insee. Plus 2 200 € de malus : à l’époque, c’était encore raisonnable. En 2015, le TTS est commercialisé en Roadster, heureusement pourvu d’une capote en toile. En juillet 2018, l’Audi a droit à un léger lifting, mais le TTS attendra janvier 2019 pour suivre le mouvement. Si le moteur chute à 306 ch, le 0 à 100 km/h chute à 4,5 s avec la nouvelle boîte S tronic à 7 rapports, la seule disponible.

Le TTS Roadster est reconduit, mais on a droit à une variante Competition inédite, caractérisée par une décoration sportive (jantes de 20, aileron arrière). En 2021, le TTS grimpe à 320 ch (sans grosse influence sur les performances), mais par la suite, l’Audi ne va plus guère évoluer jusqu’en 2023, lors de son retrait. 154 000 unités environ ont été produites, sans qu’il n’y ait de descendance, pour le moment…

Combien ça coûte ?
Un coupé TTS en bel état se déniche dès 20 000 €, si on accepte un kilométrage de 200 000 km environ. A 25 000 €, on tombe sous les 150 000 km, et à 29 000 €, on reste sous la barre des 100 000 km. Pour ne pas dépasser les 50 000 km, il faut compter 33 000 €. Plus récents, les modèles en phase 2 commencent à 38 000 € pour 100 000 km, alors que les 320 ch, qui ont généralement très peu roulé (moins de 40 000 km), sont à 50 000 €. A noter que le type de carrosserie ou de boîte influe peu sur la cote. En revanche, les nombreuses options peuvent faire nettement varier les prix, comme le suivi.

Quelle version choisir ?
Pour un bon rapport qualité/prix, une 310 ch fera très bien l’affaire, la transmission étant une affaire de préférence personnelle.

Les versions collector
Toutes si elles se trouvent en parfait état d’origine. Les 320 ch seront plus recherchées en raison de leur rareté, mais le graal reste la rare Competition.

Que surveiller ?
Bonne nouvelle, le TTS de cette génération se révèle d’une excellente fiabilité. Aucun problème récurrent n’est répertorié, à condition, évidemment, que l’auto ait été laissée d’origine et dûment entretenue. Cela passe notamment par une vidange de toute la transmission tous les 60 000 km. Sur les exemplaires peu soignés, la pompe du différentiel Haldex peut rendre l’âme prématurément.
Globalement, l’habitacle vieillit remarquablement bien, mais sur les roadsters, des entrées d’eau peuvent se produire (à cause d’évacuations bouchées), qui provoqueront quelques soucis électriques si on n’y remédie pas. Comme sur toutes les sportives, on examinera de près les trains roulants, les freins, et les jantes, voire le comportement du propriétaire…

Sur la route
On prenait ça pour acquis à l’époque, mais les cockpits aussi qualitatifs que celui du TT sont devenus bien rares sur les Audi neuves. Matériaux et assemblage impressionnent encore aujourd’hui, sans oublier le design, simple et élégant. Une tablette ? Il n’y en a pas, et tant mieux. La position de conduite, parfaite, se complète d’un siège très confortable. J’ai pu tester le TTS en manuel et en S tronic.

Dans le premier cas, le moteur apparaît un peu creux à bas régime, mais ensuite, en mode Dynamic, il émet un agréable son rauque et surtout, marche vraiment fort jusqu’au rupteur, à 6 800 tr/min. La boîte mécanique permet de l’y maintenir, alors que la S tronic, passera automatiquement la vitesse supérieure, même en mode Manuel. Il faut donc préférer la 1ere ? Non ! Son maniement manque vraiment d’agrément, alors que la seconde régale par sa douceur et sa rapidité, sauf parfois au rétrogradage. Mieux, elle comme le creux du moteur à bas régilme. En tout cas, le TTS étonne par ses performances, tout en freinant court et longtemps.

Quant au châssis, il se révèle des plus rigoureux. Précision, grip et équilibre sont au rendez-vous. Mieux, si on évolue sur un bitume bien adhérent, le train avant mord suffisamment sa trajectoire pour déstabiliser la poupe si on le souhaite, et survirer légèrement en accélérant pour se remettre plus vite dans le sens de la sortie du virage. Agile et efficace ! Cela se paie par une suspension un peu ferme, mais globalement, ce TTS sera un agréable compagnon de voyage. En se faisant un peu plaisir, la consommation ne dépasse pas 9,0 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Audi TT 225 ch (1999 – 2005)

Sensation du salon de Paris 1998, l’Audi TT connaît un succès immédiat, surtout que ses prix sont raisonnables. La version la plus puissante est commercialisée début 1999, dotée d’un 1,8 l turbo (20 soupapes) dévirant 225 ch. Associé à une transmission intégrale à coupleur Haldex, cette motorisation permet au TT de pointer à 243 km/h, tout en passant les 100 km/h en 6,4 s.
L’Audi marche déjà fort ! Très sûre une fois doté du béquet arrière qui augmente l’appui, ce coupé manque de fun dynamiquement, châssis de VW Golf IV oblige. Mais le succès ne se dément pas. La version Roadster lancée en 1999 le renforce plutôt. Légèrement revu en 2002, le TT 225 ch est retiré dès 2005. A partir de 9 000 € en très bel état.
Audi TTS 8S (2014), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 984 cm3
- Alimentation : injection indirecte et directe, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis, amortissement piloté (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, amortissement piloté, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou à double embrayage, quatre roues motrices
- Puissance : 310 ch à 5 800 tr/min
- Couple : 380 Nm à 1 800 tr/min
- Poids : 1 365 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 4,6 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver un Audi Tts 8S d'occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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