Déclin du diesel et vogue des SUV favorisent le CO2
D'après une étude, le déclin du diesel et l’essor des SUV ont entraîné une hausse des émissions de CO2 des voitures vendues en Europe l'an dernier. Et le phénomène semble durable.
Jamais les voitures n’ont été aussi propres : toujours plus électriques, toujours plus perfectionnées et dotées des dernières technologies de dépollution, elles sont engagées dans un cercle vertueux qu’il convient de célébrer. Dans le même temps, les plus écolos d’entre nous se félicitent du lent déclin du diesel, dont la part de marché a baissé de 7,9% en Europe l’an dernier. Le greenwashing des cerveaux tourne donc à plein, et l’automobiliste moderne circule la conscience à peu près tranquille au volant du SUV à petit moteur essence dont il vient de faire l’acquisition.
Seulement voilà, la dernière étude du cabinet de consulting JATO vient remettre les choses en perspective : la désaffection subie par le diesel et la demande croissante pour la catégorie des SUV a pour conséquence malheureuse une augmentation des émissions moyennes de CO2 des voitures neuves en Europe, ce qui ne s’était pas vu depuis dix ans!
Ladite moyenne s’est établie à 118,1 g/km contre 117,8 en 2016, soit un écart de 0,3 grammes qui contraste fortement avec une baisse qui oscillait entre 2 et 8 grammes chaque année depuis 2007. Et le mouvement semble durable: « à mesure que la demande pour les moteurs diesel baissera, les consommateurs se tourneront vers des moteurs essence, avec des émissions de C02 supérieures à celle de moteurs diesel pour ceux qui chercheront plus de puissance et de couple. Cela conduira à une augmentation des émissions globales de CO2 à l’avenir. »
La solution à cette hausse du CO2 (dont on rappelle qu'il n'est pas un polluant mais participe au réchauffement climatique) pourrait venir des motorisations alternatives, au premier rang desquelles les hybrides. Mais le report peine encore à s’établir, puisque leur part de marché n’aura augmenté que de 1% l’an dernier.
S’ajoute à cela la hausse de la demande pour les SUV (34% de part de marché l’an dernier, contre 22% trois ans plus tôt), dont les émissions moyennes de CO2 s’établissent à 133 g/km, soit 15 g de plus que la moyenne des voitures neuves vendues l’an dernier.
Un véritable défi se pose donc aux autorités européennes, dont l’objectif est d’abaisser les émissions de CO2 moyennes des voitures neuves à 95 g/km en 2021. En l’état actuel des tendances, et sauf à assister à un développement soudain du marché des voitures hybrides et électriques, on en sera loin.
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