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2. Essai Zero Motorcycle DSR Black Forest : la balade des gens Zero

Essai Zero Motorcycle DSR Black Forest : l’écolo écono

Gérard Lenormand, sors de ce corps ! Je vais vous chanter la balade, la balade, des gens Zero. Le programme de cette journée est en effet orienté promenade tranquille de près de 160 km, et découverte des joies de l’électrique dans un milieu naturel. Les campagnes du cru disposant de toutes les routes possibles, les organisateurs auront cependant pris soin de ne pas abîmer la nature des parcs protégés, ni les sabots moteur des DSR. Si elle est propre et silencieuse, la baroudeuse est essentiellement routière, comme en témoignent son guidon assez plat et bas placé, ainsi que ses suspensions Showa souples, plus adaptées au tout chemin qu’au tout terrain. Leur débattement limité peut cependant être compensé par des réglages en tous sens : un excellent point. L’absence de tout dispositif anti patinage devient du coup plus surprenante, surtout au vu des performances revendiquées par le moteur brushless.

Pensez donc : malgré les 64 chevaux -électrique- revendiqués et les plus de 220 kilos affichés par la Black Forest, le couple optimal est placé à 146 Nm (!), et les performances au démarrage prétendent devancer une Ducati Panigale… les 3 premières secondes tout du moins, soit le temps nécessaire pour atteindre le 100 km/h. En électrique, la puissance n’est pas significative, en ce sens qu’elle peut être immédiatement distribuée et disponible. Enfin, si l’on dispose de plus de 70 % de charge de batterie avec une Zero. En deçà, la gestion électronique de la moto commence à ménager la batterie et réduit le couple de manière progressive. Histoire de prolonger la vie de la batterie, de limiter la chauffe, mais surtout de ménager l’autonomie, le point d’orgue de toute moto électrique qui se respecte. Rarement adage comme « qui veut aller loin ménage sa monture » n’aura été aussi juste.

Un moteur au top !

Essai Zero Motorcycle DSR Black Forest : l’écolo écono

A ce titre, Zero a implémenté trois modes moteur sélectionnable depuis le bouton idoine inclus dans le commodo droit. Accélération coupée, on active le mode. Au choix : Eco, Custom ou Sport. Largement suffisant en agglomération, le mode Eco récupère plus d’énergie à la décélération, amoindrit le couple au démarrage et bride drastiquement les performances : impossible de dépasser les 113 km/h compteur. On apprécie sa souplesse, tandis que l’inertie à l’accélération rassure en cas d’adhérence précaire. Réactif à souhaits, le mode sport pousse tous les curseurs moteur à fond et amoindrit la récupération d’énergie. Les accélérations font sensation, toujours dans le plus agréable des silence possible. Quant au mode Custom, il est entièrement paramétrable par l’utilisateur. Comment ? Tout simplement en connectant son smartphone en Bluetooth via l’application Zero Motorcycle disponible sur Google Store et Apple Store. On accède alors au niveau absolu d’information et de personnalisation de sa moto, ainsi qu’à de très nombreuses statistiques. De quoi ringardiser le compteur numérique - pourtant fourni et lisible - mais peu pratique à utiliser en roulant. Au moins n’aura-t’on pas à jouer des bouton Sel et Adj en mettant la souplesse de ses doigts à l’exercice : avec les supports de bulle, ça coince un peu. Car s’il est utile et bien intégré, on sent rapidement que l’accastillage de la DSR Black Forest relève davantage de la personnalisation poussée que de l’intégration parfaite lors du développement.

Non, cet essai n’est pas qu’une brochure publicitaire, nous avons réellement roulé cette Black Forest. Même si ce ne fut pas vite, même si nous avons rechargé en cours de route, voici ce que nous avons pensé du comportement dynamique de la moto. Déjà, l’absence de passage de vitesse permet de se concentrer une fois encore sur la trajectoire, la conduite et pourquoi pas le paysage. Les accélérations se renforcent, un peu à la manière de ce que l’on retrouve sur une moto à moteur thermique, tandis que les reprises peuvent se montrer enthousiasmantes. La transmission par courroie n’est pas étrangère à ce phénomène : la puissance passe immédiatement et sans perte, tandis que la tension est toujours optimale. Pour autant, un moteur, aussi enthousiasmant soit-il, ne fait pas tout...

Plus UrbanoPT que sportive

 

Essai Zero Motorcycle DSR Black Forest : l’écolo écono

PT ? Petit Tourisme, par opposition avec GT, Grand Tourisme. Explications. Niveau partie cycle, cette DSR Black Forest montre deux visages. L’un très urbain, dans toutes les acceptations du terme, l’autre plus exigeant en matière de conduite et d’expérience. Dès lors que l’on peut évoluer à 2 km/h sur un filet de « pas de gaz », que le centre de gravité suffisamment bas stabilise la moto et que la moindre rotation de poignet se caractérise par une envolée de watts, on ne peut regretter qu’une chose en ville ; un rayon de braquage conséquent requérant de trajecter. Si elle reste maniable et agréable, la DSR Black Forest n’est réellement agile qu’à partir de 25/30 km/h. En dessous, le train avant marque une certaine lourdeur, façon bobber. Curieux pour un trail, non ? Par la suite, le comportement relève de l’évidence. Reste à trouver ses marques avec un frein avant perfectible. Le simple disque n’est pas en cause, par contre, la qualité des plaquettes et le feeling de l’étrier J.Juan, davantage. L’ABS se montre par contre discret, tandis que la fourche affiche une sérieuse propension à plonger. On se croirait sur une Africa Twin. Et c’est presque un compliment ! Du moins jusqu’au premier virage négocié fort. Là, la répartition du poids se rappelle au bon souvenir du pilote pour l’inciter à conserver une filet de courant dans la poignée, idéal afin d’absorber au mieux le transfert de masse. La DSR passe alors en douceur et avec célérité, incitant à une conduite coulée, même si fort rythmée.

En cas de rythme poussé, le cadre affiche une tendance à se tordre un peu plus que de raison. Quant à la ré-accélération, garde à la glisse intempestive du Pirelli MT60 arrière. Une fois encore, le couple moteur très important réclame du doigté. Sur route propre et sèche, ça va… Du coup, la DSR Black Forest constitue donc bien un PetitTouriste (PT plus que GT, donc) pour esthètes et motard(e)s économes disposant d’un peu de temps pour voyager, qu’un joujou extra pour excité de la poignée. Là où les premiers pourront envisager de faire des étapes de 200 km environ, les seconds auront du mal à dépasser les 75/100 km… avant de devoir faire le plein d’énergie. Ou de pousser. En Zero, plus on roule, moins on roule vite.

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