2. Essai - Pink Me : test du scooter électrique équivalent 50
Une fois trouvée la place en selle (on se recule au maximum), le Pink Me disparaît sous son conducteur. Sac sur le dos, on part en vadrouille. L'esprit léger. Après tout, ne dit-on pas que qui va loin ménage sa monture ? Et foi de Lafontaine, jouer la tortue n'a rien de désagréable.
L'accélération se montre assez vive et progressive, avec un petit regain de puissance si l’on continue à tourner la poignée. Le variateur influe sur la consommation instantanée, affichée en ampères sur la partie basse du compteur, tandis qu’un indicateur graphique et numérique de charge de batterie complète le tout. Le compteur numérique s’envole sans bruit vers la vitesse maximale, obtenue prestement. Maintenant, il va falloir gérer. Gérer l’itinéraire, pour commencer.
Évidemment, rouler à moins de 50 km/h hors agglomération interdirait presque de prendre les grands axes. Pour autant, ceux qui ne sont pas interdits nous auront accueillis sans trop d'angoisse de notre part. Et croyez-le ou non, bien serré le long des pistes cyclables, nous n’avons pas eu de mauvaise surprise, bien au contraire. Rouler électrique, surtout en équivalent 50, c’est profiter de bonnes accélérations et d’une vitesse légale maxi rapidement atteinte. C’est surtout ne plus entendre que son propre souffle et retrouver le sourire. L’angoisse aussi. Celle de la batterie vide. Un syndrome bien connu des utilisateurs de Smartphone. Sauf que là, le smartphone fait 76 kg et qu’il vous transporte physiquement.
Commence alors une gestion de son trajet, alors que l’on soulage le moteur pour ne plus dépasser la moitié de la jauge à ampères. On adopte un comportement économique, prenant conscience de l’effort fourni par le petit moteur. Celui-ci conserve ses capacités et produit un meilleur effort qu’un moteur thermique mal bridé en montée. On peut maintenir les 45 sans trop forcer, tout en “priant” de récupérer un peu à la descente ou tout simplement de limiter la consommation. On est sur le fil en permanence, enfin sur le filet de (pas de) gaz.
Travail de préparation. Google Maps est une nouvelle fois à la manœuvre, mais cette fois-ci configuré pour un itinéraire vélo. Celui-ci tient alors compte du dénivelé, qui pompe/recharge la batterie, et surtout qui ne fait pas emprunter de routes trop rapides ou non dotées d’une piste cyclable. On pourra lui reprocher une grande fantaisie, par contre… Le système de guidage nous a régulièrement perdus. Or qui dit plus de chemin dit moins d’autonomie… Forcément.
Court, étroit, affûté dirons-nous, le Pink Me passe partout et s’insère dans un mouchoir de poche tandis que le guidon vient en butée sur les cuisses. Agile au possible, on apprécie ses masses bas placées et son minuscule gabarit. Le freinage n'a du coup aucune difficulté à assumer son rôle, même avec un unique disque à l'avant et un tambour à l'arrière.
L’impressionnant rayon de braquage offre la possibilité de tourner autour de sa roue arrière, le tout avec une parfaite maîtrise du moteur. On évitera pour ce faire les modes dégradés, résolument plus adaptés aux lignes droites qu’aux manœuvres. Économes en tous points, des sensations à l’énergie, ils ne lancent même pas assez le moteur pour des manœuvres sereines.
Alors que nous voici à destination et après avoir effectué notre travail photo, il nous reste 51 % d’autonomie. De quoi rentrer ? Voyons cela. Maps programmé, nous voici nous lançant dans l’itinéraire le plus court et par les petites routes. Ici au milieu de la campagne, là dans les lotissements… quelques renvois inutiles sur des ronds points (au lieu de prendre le tunnel ou la voie la plus directe), et l’on se rapproche petit à petit. On découvre l’environnement et la route en mode écolo et sans se faire remarquer. Bon sang qu’il est agréable de tout oublier au profit d’une autre façon de rouler motorisé.
La jauge chute progressivement et tandis que Google Maps nous perd une fois encore, nous passons en mode dégradé (et donc flipette). Il ne reste que quelques centaines de mètres. Ouf. Dès lors, compliqué de se lancer à un cédez le passage. Difficile de ne pas pouvoir dépasser les 20 km/h. 200 m. Le gabarit en mains, on profite de l’agilité et de la stabilité Nid-de-poule. Bon sang que c’est ferme de ressort, quand même. 100 m. Un stop. Non de non, il faut presque patiner pour lancer l’engin. 50 m. 7 % de batterie restants. L’économie est réelle, nous terminons le parcours vidé -comme la batterie-, mais heureux.
INTERVIEW
À notre retour, Ghislain Lestienne, DG de Pink Me, nous accueille et nous présente son parcours et sa société. Pink Mobility est née de l'envie de faire rouler en électrique. Après 17 ans passés chez PSA Peugeot Citroën et 3 ans passés en Chine, où il a pu profiter pleinement de la mobilité électrique, Ghislain Lestienne est revenu en France avec l'envie et surtout la possibilité de proposer des solutions électriques répondant au besoin de se déplacer proprement et surtout en silence. Pour ce faire, il a développé une gamme conçue sur mesure et répondant aux spécifications voulues (autonomie et performance).
Si Pink Mobility a abordé les professionnels dans un premier temps, ce qui a permis de développer la gamme des Yego, scooters électriques proposés à la location par la société éponyme dans les grandes villes, la marque française attaque aujourd'hui le dur marché des scooters pou particuliers.
Pink Mobility se tourne aujourd'hui vers la mobilité du plus grand nombre, et commence par des équivalents 50 avant de viser plus grand. Une construction prudente et une gestion précise sont les clefs d'un succès non démenti. Le service technique, bien rodé, ne demande plus qu'à trouver un point de vente pour découvrir la gamme Pink Mobility.
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