Essai Moto Guzzi V7 III 2017 : la copine
La V7, c’est un peu cette copine italienne que l’on connaît depuis de longues années. Celle qui nous raconte ses histoires et que l’on trouve mignonne, sans savoir si l’on craquerait vraiment pour elle. Sans oser. Voilà presque 10 ans que l’on se connaît et nous la retrouvons aujourd’hui plus rayonnante que jamais. Alors, prêts à sauter le pas ?
Toujours plus jolie avec les années, nous retrouvons la V7 III au bord de l’eau, à Conflans Sainte Honorine, en région parisienne. Elle nous a invités à la découverte des nouveautés lors d'un balade dans le coin. Nous parlons de tout, de rien, comme si l'on ne s'était jamais quittés. C'est aussi ça, son charme: traverser les époques et les styles sans prendre une ride.
Les livreurs d'essence sont en grève, mais elle n'en a cure. Avec son réservoir de 21 litres et son petit appétit (4 à 5 litres au 100 nous dit-elle), elle a pu venir de Paris sans aucun soucis. Il lui reste de quoi parcourir au moins 250 kilomètres. Ah, ce réservoir ! Son signe distinctif aux jolies courbes. Elles épousent à merveille la forme de ses cylindres. Vaillants il ne tombent toujours pas avec l'âge (ce n'est pas une BMW !). Face à la route, ils sont fiers et relevés, de petite taille, mais juste comme il faut : 744 cm3 de pur plaisir. "Jamais gênants pour les genoux lorsqu'on me chevauche, même pour les grands", plaisante-t-elle. Ah, ces italiennes !
Quelques touches de chrome relèvent aujourd'hui sa ligne : le guidon, plat, bas et assez avancé, les ressorts d'amortisseur arrière ou encore la poignée passager. Pas beaucoup plus. Sauf quand elle se pare de sa robe du 50ème anniversaire. Une série limitée numérotée proposant une selle au coloris cuir foncé, ainsi qu'un réservoir chromé. Clinquant ! Pour le reste, elle ressemble comme deux gouttes de Chianti à la version Special. On retrouve donc une élégante paire de roues à rayons (non tubeless), chaussées de Pirelli Sport Daemon. L'avant affiche un 18 pouces valorisant, là où l'arrière reste en 17 pouces. De quoi offrir à la fois stabilité et agilité. V7 III vante aussi quelques modification plus subtiles de sa morphologie. Son cadre a été modifié et renforcé dans sa partie avant, et la géométrie favorise la stabilité, le tout afin d'offrir un meilleur comportement. Autre modification importante : la hauteur de selle. Elle passe à 770 mm contre 790 précédemment, mais perd un peu de rembourrage au passage dans sa partie avant, malgré les apparences. Les seules fesses à descendre ne sont donc pas les siennes, mais celles de qui prend place au guidon. Et sachez que l'on s'y sent bien aise, à ce guidon, même si les bras restent tendus.
V7 III a donc adopté un nouveau style, toujours en adéquation avec son côté intemporel. Elle a changé par petites touches, et surtout amélioré son ergonomie et sa finition. Plus cossue, elle inspire davantage confiance en sa fabrication, tandis que de belles pièces finalisent le pouvoir d''attraction. Ses platines repose pieds monobloc en aluminium, modernes et séduisantes de ligne, son assise plus replète en apparence, sans oublier ses étiers Brembo noirs, offrent une ligne parfaite. Le simple disque à l'avant gauche est quant à lui pincé par un étrier 4 pistons. Afin de rassurer au maximum (et parce que c'est à présent obligatoire), le tout est secondé par un ABS de dernière génération. L'électronique de la V7 III a énormément évolué. "Il fallait bien, pour passer euro4", dit-elle non sans malice. Alors, elle s'est inspiré de sa grande sœur : la V9, Euro4 de naissance. Elle a aussi pris un peu de muscle, et passe à 52 chevaux contre 47 lors de notre dernière rencontre. "Mais je peux encore sortir avec les jeunes permis A2" ! Précise-t-elle rapidement... Une version bridée à 35kW est donc disponible. Bon à savoir, surtout lorsqu'on ne perd que quelques chevaux.
A propos du moteur, justement. La gestion du circuit d'huile, l'alimentation en air, jusqu'à la culasse et aux pistons ont changé. La V7 III 2017 affiche également une nouvelle ligne d'échappement. L'embrayage assisté fait recette, tandis que l'on retrouve un contrôle de traction réglable en sensibilité de déclenchement sur 2 niveaux. Mieux encore, il peut facilement être désactivé, et le rester tant qu'on ne le remet pas en route. A l'image de l’ergonomie générale de la moto, la manipulation du MGTC est simple. Une pression sur le bouton de démarreur une fois le moteur en route, et l'on choisit le réglage de cet anti patinage directement dans l'afficheur digital. Quant au bouton Mode, situé sur le commodo gauche, il permet de naviguer aisément entre les fonctionnalités. S'il est bien un point sur lequel la V7 a changé, c'est sur son instrumentation. La nouvelle version est à l'image de la moto : entre tradition et modernité. Le petit cadran LCD de l'obus de compteur gauche (vitesse), propose toutes les informations essentielles. Les indicateurs lumineux sont désormais intégrés à ce nouveau bloc : ils entourent l'axe de l'aiguille du cinémomètre. Sur la version Special/50ème Anniversaire, un compte tours à aiguille complète la dotation dans un deuxième obus. Une grande réussite allégeant visuellement l'instrumentation et plus généralement l'avant de la moto. La V7 III entre dans une nouvelle phase esthétique. Et bon sang qu'elle est mignonne, comme ça, cette petite !
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