2. Essai Moto Guzzi MGX21 2017 : le déclic pour la claque

« Fais attention, c’est inbougeable, la direction est spéciale, elle résiste et en plus elle ne tourne pas à cause de son amortisseur de direction ». Nous voici avertis par nos collèges ayant fait sa présentation officielle. Pour autant, il faut bien se lancer, au sens propre comme au sens figuré. Le moteur oscille déjà avec force, tandis que l'on donne un bon coup de jarret pour relever la bête de sur la latérale. la MGX21 donne un nouveau sens à la dénomination "Muscle Bike" : il faut du muscle pour la manipuler !! Le son feutré de l'échappement se fait entendre. On perçoit davantage son chant dans l'environnement urbain qu'à bord : ça résonne avec force. Accélération douce, guidon braqué à fond et bien maintenu... Le moteur cale sur un coup de piston. Résultat ? Une moto sur le flanc, retenue tant bien que mal. Aucun bobo. Conclusion ?  A bas régimes, le Ride By Wire demande de bien lancer le moteur. Une donnée à intégrer pour gagner en équilibre et alléger la moindre évolution. La MGX21 propose une conduite très particulière en fonction de la vitesse d'évolution. Pour les basses vitesses, régime moteur plus haut et maniement au guidon. La roue de 21 pouce stabilise au dessus de 20 km/h, elle résiste auparavant. A allure moyenne, le bassin entre en jeu. Il permet de prendre de l'angle en retenant la direction des bras pour limiter l'effet de plongée de l'avant alourdi. On relâche rapidement.  Pour les vitesses de croisière, les jambes sont les seules à œuvrer ou presque, on peut même s'affranchir de la rotation de poignet grâce au régulateur de vitesse intégré. Par contre, oubliez la radio. Le volume sonore maximal est insuffisant pour les casques fermés et pour les vitesses supérieures à 70 km/h. Dommage, tant la manipulation de la radio est simple et intuitive.

Curieuse à emmener, la MGX21 bénéficie d'un comportement à comprendre, à apprendre, et plus généralement à prendre... ou à laisser. Pour autant, insister un peu à son guidon permet de découvrir une autre façon de rouler, d'avoir un déclic. Elle réclame une bonne coordination, et se montre aussi exigeante qu'elle peut devenir facile une fois le mode d'emploi trouvé. Elle distille alors un plaisir intense, et si l'on n'aimerait pas avoir à improviser en courbe, même avec un freinage de haut vol, on se prend à aimer proposer aux repose pieds de venir lécher le sol. Une manœuvre d'autant plus facile que la MGX21 s'avère rigoureuse si l'on est décontracté au guidon. Sur le sec, le contrôle de traction peut être désactivé au profit d'une excellente motricité. Même avec un couple de 121 Nm, les pneumatiques Dunlop Elite3 s'en tirent avec les honneurs. Une fois l’assistance en marche, on retrouve un niveau d'intervention élevé ou modéré, appréciable en agglomération par exemple, là où les zones glissantes pullulent et où le cardan peut jouer des tours. Moins agréable par contre, la chaleur dégagée par les cylindres, promptes à vous cuire les cuisses. Rien d'étonnant lorsque l'on voit la taille du collecteur ou celle du cylindre, mais... Mieux vaut rouler !