Essai Moto Guzzi Audace et Eldorado : la même base et un autre état d'esprit
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Élargir sa clientèle, montrer que Moto Guzzi a toujours un savoir faire et surtout montrer que la marque Italienne n'a pas l'image vieillotte qu'on pourrait lui destiner. C'est un peu dans ce cadre que la marque a développé, sur sa base de California 1400, deux nouveaux modèles : l'Audace et l'Eldorado. Et qu'on se le dise d'entrée de jeu, ce sont les opposés et ne se destinent pas au même public.
Bon, avant de commencer à décortiquer ces deux customs, il faut poser un peu le décor sur les conditions d'essai. Certains connaissent probablement le sublime Lac de Côme en Italie. Ses montagnes, ses couleurs hallucinantes dès que le soleil se pointe, ses routes viroleuses à souhait, un endroit parfait où se niche l'usine Moto Guzzi à Mandello del Lario plus précisément. Et bien, hormis cette dernière qui n'a pas bougé depuis des décennies, le reste ne sera qu'une illusion, car le temps ne sera pas avec nous avec un mélange de pluie, de vent et d'accalmie. Des conditions qui m'obligeront à m'équiper d'une seyante tenue de pluie… Et ça ne sera le seul événement.
Moto Guzzi Audace
l'Audace, à prononcer à l'italienne "Odaché" est sans conteste une petite révolution en soi tant elle est loin des codes esthétique de la marque (et c'est d'ailleurs totalement voulu). Lors de la conférence de presse, les responsables du projet ont d'ailleurs bien insisté sur le côté "Dark" de ce Custom, et il est certain que l'effet est là. L'audace met en avant sa badboy attitude et cela passe par grand-chose au final : Un coloris noir mat à outrance, son côté massif et un large et épais guidon T-Bar. Cette moto fait donc son entrée dans l'univers des Muscle Bike avec comme concurrente directe des machines comme le Daviel ou encore le V-Rod Muscle… Enfin dans une certaine limite car contrairement à ces dernières l'Audace n'affiche par exemple qu'un pneu de 200 à l'arrière caché sous le large garde-boue.
Désigné par Miguel Galluzi (le papa du Monstro), l'Audace porte bien son nom. On pourra noter l'abandon du phare de la California au profit d'un optique classique, l'intégration des feux arrière à LED dans le garde-boue, une selle monoplace, une sublime ligne d'échappement qui jouera pour beaucoup au bruit rauque de la moto, une position plus sur l'avant couplée avec le T-Bar et qui risque de mettre à mal les petites tailles et les petits bras lors des manœuvres à l'arrêt. Surtout qu'il faudra composer avec un poids de 299 kg à sec !
Moto Guzzi Eldorado
Avec cette version, on se retrouve déjà plus dans l'esprit de la marque et ça se voit dans le travail de finition. C'est propre, bien intégré, les matériaux sont de bonne facture. Plus Old School que la California, elle opte pour des belles jantes à rayon 16 pouces et des pneus à flancs blancs du plus bel effet, d'une selle plus large et confortable que l'Audace, des gardes boues plus enveloppants, des touches de chrome de part et d'autre et qui garde le même optique que la Calif'. Une note spéciale au guidon typé Chubby qui permettra de déplacer facilement les 314 kilos à sec de la bête et peu importe son gabarit. On sent de suite la part de gâteau que l'Eldardo a envie d'attaquer. Harley et autre Indian n'ont qu'à bien se tenir.
Le paradoxe avec cette moto, c'est quand on la regarde, elle mélange un vrai côté vintage mais l'ensemble des lignes conserve une modernité. C'est d'ailleurs assez difficile à expliquer sans l'avoir sous les yeux. On préférera d'ailleurs son coloris rouge au noir. Contrairement à l'Audace, le pneu arrière revient à une taille standard de 180, qui, aura sa part belle dans le comportement dynamique de la machine. Mais on y reviendra.
Moto Guzzi a mis à disposition sur l'Eldorado une très large gamme d'accessoires comme de la bagagerie ou encore de nombreuses pièces de customisations.
L'équipement
Même si d'un point de vue philosophique, les deux Customs sont à l'opposé, elles retrouvent un bon ensemble de base identique. Déjà sur la motorisation, le bicylindre en V à 90° développe 96 chevaux sur les deux versions et modifié pour passer sur Euro4. Sur le couple, il y a une petite différence (il faut bien chercher par contre !) : 121 Nm à 3000 tr/min pour l'Audace et 120 Nm à 2750 min/tr pour l'Eldorado. Le moulin intègre sur les deux versions, le système Ride-By-Wire qui permet de choisir entre 3 modes de conduite : pluie, confort, performance et la mise en place d'un régulateur de vitesse. On peut également ajouter à la liste, 3 modes de Traction Control et l'ABS de série.
Le compteur unique est identique sur les deux modèles avec les informations habituelles comme les trips, l'autonomie, l'indicateur du rapport engagé ou encore un thermomètre extérieur et temps de roulage. L'intégration de l'écran est parfaitement réussie et on apprécie l'accueil en général sur les deux versions.
Côté partie cycle, pas non plus de surprise puisqu'il est identique à la California à quelques points près. On part sur une base de double berceau fermé en acier et travaillé de sorte à ce que les vibrations du moulin soient les moins gênantes possible. Les suspensions ont été également retravaillées avec un débattement à l'avant de 145 mm. Espérons à ce sujet que les remontées d'informations soient meilleures que sur la California.
Le Média Platform (MG MP)
Moto Guzzi met à disposition des futurs acquéreurs une plate-forme multimédia. Un peu à l'image de l'application de l'Aprilia RSV4, il sera possible de connecter votre téléphone à votre moto par Bluetooth. À l'aide du boîtier installé au préalable sur la machine, vous aurez accès à un complément d'instrumentation et d'infos concernant la moto, un GPS (géolocalisation), toutes les infos sur votre trajet, l'ensemble des données et le carnet d'entretien et le petit plus qui faisait marrer les concepteurs, la distance qui vous sépare de Mandello del Lario et plus exactement de l'usine Moto Guzzi. (180 euros en option + 60 euros d'installation).
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