Essai – Mercedes Vito 111 CDI Select : l’opportunité traction
Aux côtés des indétrônables constructeurs français, il est difficile pour les importateurs de prendre une part du gâteau formant la catégorie des véhicules utilitaires. Devant cette difficulté, Mercedes tente une stratégie de diversification en s’appuyant sur… Renault.
Le Vito disponible en traction
À partir de 20 405 €
En plus des versions propulsion et transmission intégrale, la dernière génération du Mercedes Vito est désormais commercialisée en traction. Un retour aux sources pour la marque à l’étoile car les premiers fourgons produits à partir de 1996 bénéficiaient de cette transmission. Mais pourquoi revenir à cette technologie 30 ans plus tard ? Deux raisons expliquent cette évolution. Tout d’abord, le marché, et notamment en France, est monopolisé par les modèles traction. Les professionnels privilégient majoritairement la charge utile. La deuxième explication concerne la finalisation d’un accord de partenariat avec Renault. Le constructeur au losange fournit en effet la boîte de vitesses manuelle mais aussi les moteurs 1.6 dCi pour les modèles d’entrée de gamme, rebadgés au catalogue Mercedes 109 et 111 CDI et développant respectivement 88 et 114 ch.
L’avantage utilitaire du Vito traction
Les professionnels savent parfaitement les avantages des véhicules traction. Et le Mercedes Vito ne déroge pas à ces atouts bien connus. En adoptant cette solution technologique, les ingénieurs sont parvenus à alléger leur fourgon compact d’environ 100 kg et donc de permettre de charger un peu plus. La charge utile du 111 CDI en carrosserie compacte peut ainsi atteindre 1 374 kg. Au niveau de la cellule de chargement, ce Vito dans sa configuration traction offre des capacités intéressantes mais qui restent dans la moyenne de la catégorie. Le volume utile est annoncé à 5,8 m3, la longueur de chargement permet de transporter des objets de 2 537 mm grâce notamment à une trappe située sous les sièges. Les largeur et hauteur maxi enfin sont respectivement de 1 270 et 1 252 mm.
En revanche, la politique commerciale de Mercedes pêche au niveau des ouvrants. Pour disposer de portes arrière battantes et non d’un pavillon lourd et peu pratique, il faut passer par la case option. Les tarifs sont ainsi de 338 € (ouverture à 180°) ou 873 € (ouverture à 270°). Heureusement à droite, la porte latérale coulissante est de série. À noter également la cloison fixe de séparation en tôle livrée de série.
Un habitacle décevant
Les utilisateurs du Vito ne pourront se satisfaire de l’organisation et même de la présentation de l’habitacle. La planche de bord est par exemple très massive et la couleur noire omniprésente n’égaye pas l’ambiance. Pour contrecarrer cette atmosphère, Mercedes propose bien un pack Chrome (poignées de portes, aérateurs, etc.) facturé en option 126 € HT mais à part une obtention gratuite au cours de la négociation, ce supplément réclamé au tarif apparaît mesquin. Concernant les rangements, le Vito cède du terrain face aux derniers Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Fiat Talento par exemple.
La planche de bord bénéfice de trois emplacements pour ranger des dossiers ou dépliants mais ils sont difficiles d’accès voire inaccessibles en roulant. De même, avoir installé une prise 12 V est plutôt bien pensé mais son implantation en bas de la console centrale ne facilite pas le branchement des appareils qui en plus ne peuvent être posés. Les rangements situés de part et d’autre de l’autoradio sont tellement petits qu’ils sont inutilisables.
Le Mercedes Vito se différencie également au niveau de l’ergonomie. Typique sur les modèles de la marque, l’emplacement du frein à main - qui s’actionne avec le pied gauche - peut ainsi dérouter… surtout qu’il faut actionner avec la main une manette pour le retirer. Néanmoins, à l’usage, cette originalité est généralement facilement assimilable. Pour les points positifs, saluons l’emplacement du levier de vitesses sur la console centrale qui tombe bien sous la main. De même, la position de conduite est très agréable avec un siège confortable et une possibilité de réglage rare. Grâce à un nouveau dessin de la cloison de séparation, le conducteur peut incliner le dossier et ainsi disposer d’une position moins fatigante. A contrario, la banquette pour les passagers, qui ne bénéficie de la même possibilité de réglage, est trop verticale.
Sur route, avec une puissance de 114 ch, le Vito laisse sur sa faim au chapitre performances. Il faut d’ailleurs ne pas hésiter à utiliser la boîte de vitesses manuelle à 6 rapports pour doubler sur le réseau secondaire. La conduite pâtit en effet d’un étagement long sur les quatrième, cinquième et sixième rapports qui a été pensé pour favoriser la consommation.
Un choix qui s’avère par ailleurs réussi. Lors de notre essai constitué de routes, autoroutes et centres-villes, la consommation mixte n’a pas dépassé 6,8 1/100 km à vide. Sinon, le moteur offre un agrément plutôt agréable au quotidien grâce à la souplesse et le couple disponibles sur les trois premiers rapports. Le comportement routier est enfin idéal car les suspensions apportent un bon niveau de confort et une tenue de route efficace avec notamment un roulis parfaitement maîtrisé. Les points négatifs en fait se concentrent sur le maniement de la boîte qui est assez dur, une pédale d’embrayage positionnée trop en hauteur et un niveau sonore élevé. Les montées en régime sont en effet bruyantes et surtout l’isolation phonique est très décevante pour filtrer les bruits aérodynamiques générés principalement par les imposants rétroviseurs.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,89 m
- Largeur : 1,92 m
- Hauteur : 1,91 m
- Nombre de places : 2 places
- Volume du coffre : NC / NC
- Boite de vitesse : Méca. à 6 rapports
- Carburant : Diesel
- Taux d'émission de CO2 : 162 g/km
- Date de commercialisation du modèle : Avril 2016
* A titre d'exemple pour la version III 111 CDI COMPACT SELECT.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
Photos (26)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération