Essai – Mercedes CLA 200 (2020) : l’essence du plaisir
Nous l’avions découverte dans une sobre version diesel 180d. Des performances timides et un agrément tout relatif qui éloignait un peu la promesse d’un petit coupé luxueux à la ligne évocatrice. Aujourd’hui, c’est à la version 200 (quatre-cylindres essence, 163 ch) de nous convaincre. Une motorisation plus en adéquation avec le positionnement premium de cette séduisante compacte.
Sommaire
Note
de la rédaction
13,6/20
Note
des propriétaires
EN BREF
Berline coupée
163 ch essence
A partir de 39 990 €
Les temps changent pour la Mercedes CLA. L’arrivée de la première génération s’était faite sans encombre, sur un marché ne lui opposant aucune concurrence directe. C’est désormais le cas avec une BMW Série 2 Gran Coupé jouant la même partition. En attendant de les confronter, nous essayons aujourd’hui une autre version, essence cette fois-ci. Le diesel 180d, sobre et relativement discret, « faisait le job », sans créer l’émoi. Il était légitime d’en attendre plus d’un coupé à la ligne spectaculaire.
Encore plus long (4,69 m), plus large (+ 5,3cm) et doté d’une silhouette plus svelte et agressive que son prédécesseur, ce petit coupé quatre-portes en jette. Un côté « show off » que l’on ne retrouve malheureusement toujours pas sur la route, même avec cette version 200 de 163 ch et boîte automatique à sept rapports. Évidemment, l’agrément progresse nettement par rapport à la version 180d. Le quatre-cylindres 1.3 développé avec le partenaire Renault est à la fois discret, très rond dans son fonctionnement et disponible très tôt. Par ailleurs, son architecture quatre-cylindres reste un atout à ce niveau de puissance.
Le tonus affiché par cette motorisation convient parfaitement à toutes utilisations sans toutefois créer de grand frisson. Les versions 250 et AMG endosseront ce rôle. Étonnamment, la transmission automatique à double embrayage 7G-DCT n’est pas du genre à se hâter pour passer le rapport supérieur. Une tendance très actuelle favorisant les consommations mais grevant faussement la vivacité des petits blocs, notamment en ville. Ici, on se demande même si la position « Sport » de la boîte n’est pas activée, tant les montées en régimes se font parfois remarquées. Un moindre mal, d’autant plus que la sportivité n’est pas le crédo de cette Etoile.
Un comportement qui privilégie le confort
Sur la route, les 163 ch sont visiblement bien nourris (8,5 s sur le 0 à 100 km/h), et le brio affiché permet de dépasser sereinement sans cravacher la mécanique. En revanche, dès que la route tourne, il faudra adopter une conduite coulée pour profiter de l’agrément. Pas particulièrement dynamique, la Mercedes CLA repose sur un châssis qui n’aime pas être brusqué. Les réactions (toujours saines et rassurantes), arrivent avec une certaine inertie et le grip n’est pas phénoménal (la motricité est par ailleurs trop rapidement prise en défaut pour un tel moteur). Mais son plus gros défaut provient du maintien de caisse.
Les suspensions très souples travaillent sur une grande amplitude que les amortisseurs peinent à ralentir. On observe donc un phénomène de pompage peu agréable, même pour les passagers… Clairement sous amortie, notre CLA s’est même « frottée » à quelques ralentisseurs haut perchés en ville. La contrepartie, c’est un excellent niveau de confort, doublé d’une insonorisation de bon niveau (même si les suspensions sont un peu bruyantes). En option, la CLA propose un amortissement adaptatif (1 200 €) ou un châssis rabaissé de 15 mm et un amortissement plus ferme (option gratuite), mais on se retrouve alors avec le problème inverse : une fermeté peu agréable au quotidien…
Une ambiance spectaculaire mais un espace compté
Il faut donc prendre ce CLA pour ce qu’il est : un coupé élégant, plutôt bon voyageur, confortable, performant et sobre. Contrairement aux Renault dotés du même 1.3, les modèles à l’étoile profitent d’un système de désactivation de deux cylindres à vitesse stabilisée. Un fonctionnement totalement imperceptible et offrant des consommations moyennes de 7,3l/100 km.
Pour le reste, on profite de l’habitacle tout aussi spectaculaire que l’extérieur. L’agencement généreusement chromé est souligné par des aérateurs façon turbines de réacteurs, la planche de bord très horizontale épure un peu l’atmosphère et le double écran du système embarqué MBUX fait toujours son petit effet. On note quand même quelques détails de finitions fâcheux, comme le couvercle de la boîte à gant ou quelques craquements sur revêtement très dégradé.
La dalle faisant face au conducteur reste en revanche la plus chiadée de la production actuelle, avec un très haut niveau de personnalisation. Reste à savoir si la clientèle de ce type de modèle saura l’appréhender. L’assistant vocal est évidemment présent et se révèle être une aide pratique évitant de trifouiller dans les différents menus. En revanche, en ce qui concerne les fonctionnalités internes de la voiture, vous aurez mieux et plus vite fait d’actionner les commandes physiques…
Enfin, s’il progresse sensiblement en habitabilité (espaces aux jambes, aux coudes, accessibilité du coffre), le CLA reste en dessous de la moyenne … pour un modèle aux dimensions proches de la catégorie supérieure…
Chiffres clés *
- Longueur : 4,68 m
- Largeur : 1,92 m
- Hauteur : 1,43 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 460 l / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 7 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 118 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Septembre 2019
* pour la version II 200 8CV AMG LINE 7G-DCT.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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