3. Essai Harley-Davidson Electra Glide Ultra Limited: Sur la route, c'est du lourd
Si, se poser au guidon du brêlon met d'entrée dans de bonnes dispositions, puisque la selle n'est qu'à 745mm du sol, le redresser de sa béquille latérale est une affaire à entreprendre avec le plus grand soin. Les 413 kilos revendiqués en état de marche sont bel et bien une dure et lourde réalité. Un paramètre à prendre sérieusement en compte le jour où il faudra manoeuvrer le monument qui sera d'autant plus impressionnant à cerner sur un sol glissant ou meuble.
Ceci dit, la mise en route du berlingo efface cette première impression. Gloire aux bonnes vibrations qui sont autant une spécificité de la marque que les basses qui s'échappent de la ligne d'échappements. « Klonck » pour la première et vogue la galère. Les manoeuvres à basse vitesse se négocient un poil moins bien qu'avec une Gold mais une fois la phase de lancement terminée, l'équilibre général lève définitivement toute appréhension.
On trouve assez vite ses marques sur cette routière au caractère linéaire. Son moteur a gagné en coffre mais pas en agressivité et cela correspond parfaitement à sa philosophie et aux limites de ses suspensions. Rien de rédhibitoire néanmoins, mais l'abord pressé d'une départementale tourmentée vous convertit à la sagesse et à la souplesse. La Glide n'est pas une GTR et elle n'a d'ailleurs jamais pensé l'être un jour. Son freinage est très satisfaisant, une fois intégré le fait que chez l'Oncle Sam, on n'a pas exactement la même définition du terme « mordant » que de ce côté-ci de l'Atlantique.
Assis comme un Sénateur et jouissant du même train qu'une garde au sol limitée finit par imposer, on en profite pour s'attarder sur les accessoires. Les mimines chauffées à point, on décide de profiter du grand ruban et de tester le régulateur de vitesse. Une opération qui ne sera pas si facile tellement les commandes sont finalement petites, rapprochées et assez peu intuitives pour le non-initié. Le temps de prendre une bonne vitesse et on regrette un pare-brise qui n'évite guère les turbulences une fois que le rythme s'accélère. Des détails qui, mis bout à bout, ont tendance à entretenir le sens critique.
Pour calmer tout ça, profitons du système audio. C'est bien connu, la musique adoucit les moeurs et il faut bien avouer qu'en la circonstance, l'adage s'est vérifié. Jusque là ignare de ce luxe, je m'étais toujours interrogé au sujet de son utilité sur une moto. Cette Harley m'en a démontré le bien fondé et m'a même dévoyé puisque je me suis ensuite rendu coupable du pêché d'en abuser quelque soit le trajet. De quoi ravir la passagère ou le binôme. Mais au fait, comment ça va derrière ?
Ben pas si bien en fait. La large selle, son abord moelleux et le dosseret conséquent laissaient présager un sans faute. Mais c'était sans compter sur un enrobé sur lequel on glisse. Par ailleurs, si le pilote est relativement à l'abri des turbulences et profite de sa position pour ne pas trop ressentir certaines réactions des suspensions, derrière, on paie cash la vie de la route le tout saupoudré d'une oxydante résonance que les vibrations mécaniques ne manquent pas de distiller de la tête aux pieds. Bref, là aussi, il faut aimer et surtout ne jamais être monté derrière la plus américaine des japonaises frappée du blason ailé.
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