2. Essai - Bluroc Motorcycle Tracker - rire en barre et barre de rire
Déjà, la Tracker ne peut pas démarrer ni chauffer sur la béquille latérale (seule disponible, bien entendu) : un coupe-circuit l'en empêche. Curieux, mais pas rédhibitoire. On la redresse sans aucun effort, on replie la béquille, et c'est parti dans une sonorité d'admission d'air des plus surprenante pour un si petit volume de respiration. Par contre, le son s'échappe et s'étouffe dans un échappement relativement discret mais suffisamment expressif pour relever auditivement un trajet. Surtout, il traduit avec fidélité le comportement moteur : discrétion à bas régimes, santé à mi-régimes et nervosité dans les tours. Pas plus de 10 500 tr/min cela dit.
Une fois à température, nous poussons les rapports. La boîte n'est pas si mal, mais son étagement surprend. Déjà, la Tracker tire court. en poussant les rapports à fond, on tourne au-dessus de 30, 50, 70, 85, 90 et 112 km/h, vitesse maximale affichable au compteur : le bridage électronique empêche de dépasser cette valeur. Enfin, plus précisément, ce paramètre et la typologie du terrain, les conditions climatiques et deux ou trois autres facteurs dont il faudra tenir compte. On s'en doutait : ça tire court.
Autre point notable : rien ne sert de pousser dans les tours au démarrage, mieux vaut jouer du couple largement suffisant et très efficace et ne pas forcément dépasser les 6 000 rotations moteur par minute. Faute de quoi on subira un trou à l'accélération. Une respiration que l'on choisit ou non d'exploiter. Après tout, cela peut faire partie du charme de ce petit moteur des plus intéressant au niveau comportement. Vaillant, agréable et bien calibré, il profite d'une mécanique bien huilée (enfin on l'espère), rappelant les moteurs Minarelli (Yamaha) avant l'apparition de l'admission variable. Ses caractéristiques techniques sont intéressantes, tout comme son comportement.
Reste que les 15 ch annoncés en semblent légèrement moins, tout pénalisés qu'ils sont par la transmission finale privilégiant manifestement la nervosité et la réactivité à la vitesse de pointe. N'en demeure pas moins qu'il est une base des plus intéressante et à surveiller : on le sent capable de faire mieux que de peiner en montée. En effet, cette Tracker sera plus à l'aise sur le réseau secondaire et en ville que sur une autoroute à 110. On s'en serait douté. Par contre, on s'amuse fort à son guidon.
Dans la vie motarde, il y a des évidences. Et cette petite Tracker en est une. C'est une choupette. Une de ces motos d'une facilité déconcertante au comportement à la fois serein et intuitif, prévisible tant que le terrain ne se dégrade pas trop. Et pour cause. Si son tarif n'est pas des plus bas, flirtant avec celui des Yamaha XSR 125 par exemple, mieux équipées en partie cycle (notamment) et mieux finies, la Tracker ne bénéficie pas de suspensions à la hauteur de ses possibilités et surtout de ses ambitions.
Si les températures fraîches et le faible kilométrage de la moto ne jouent pas en la faveur de l'amortissement de notre modèle d'essai, la fermeté trop importante ne trouve de salut que dans les pneumatiques à la carcasse et à la gomme plus agréables et filtrantes qu'escompté. Du coup, on s'amuse copieusement à bord, en profitant d'une position de conduite avenante et d'une compacité remarquable. Surtout, le freinage donne matière à sourire. Et c'est bien mieux que matière à rire.
Comme vous le savez, la pédale de frein offre un freinage combiné avant/arrière. La puissance est au rendez-vous, tout comme la capacité à offrir un bon contrôle. Le plus amusant, c'est le frein avant. Dès lors, l'amortissement ferme trouve une certaine justification. Vous aimez vous arrêter en levant la roue arrière ? Rien de plus simple au guidon de la Tracker : on serre le levier droit, on donne une impulsion et Hop. Simple et efficace.
Autre bonne surprise : les pneumatiques tiennent plutôt bien le pavé et se montrent prévisibles, notamment sur le mouillé. Ces clones visuels de Dunlop se sont montrés convaincants dans le cadre de notre essai, y compris sur l'angle. Alors, certes, la Tracker est courte d'empattement, mais elle peut compter sur la taille et sur le profil de ses pneumatiques pour tenir bon sur l'angle. La garde au sol n'est pas énorme, mais suffisante pour se faire plaisir en toute simplicité.
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