Enduropale : au Touquet ce week-end, rencontre avec Benjamin Schots
Samedi au Touquet, tout près de la salle de presse, j'aperçois Benjamin Schots avec sa veste Yamaha. Je viens de suite vers lui pour lui dire bonjour, deux ans après son terrible accident.
Les dernières nouvelles de Ben ont été publiées ici même le matin du 6 novembre dernier, le jour de l'accident de Timoteï. J'avais eu sa maman au téléphone la veille au soir.
Je salue Ben, il est souriant, et je lui demande comment évolue son état.
Il me fait voir son bras droit qui monte un peu, mais reste plié.
Pour bouger son bras, Ben doit se concentrer pour imposer la commande, c'est la partie de son cerveau qui a été touchée qui fonctionne mal.
Son élocution est encore difficile, pour celui qui n'a pas l'habitude, c'est difficile de tout comprendre, mais il ne parlait plus du tout après l'accident.
Très rapidement, Ben me parle de son copain Timoteï, et me dit que dans son malheur, il se trouve « chanceux ». C'est difficile à entendre, vu comment est Ben aujourd'hui, mais il m'avoue que le drame de Timoteï l'a beaucoup fait réfléchir. Je l'ai trouvé beaucoup plus calme que sa maman me l'avait décrit en novembre.
Benjamin a passé un cap, il sait qu'il ne sera pas le champion qu'il voulait être.
Il fait du quad et a son permis auto, ce qui lui donne beaucoup plus d'autonomie.
Quand, je lui ai dit qu'avec sa voiture, c'était la « liberté », il a eu un grand sourire.
Son papa est arrivé, nous avons continué de discuter, la démarche est encore boitillante, mais les progrès continuent. C'est extrêmement lent, mais son papa m'indique bien que çà peut évoluer encore des années, très longtemps.
Le problème majeur, c'est son bras droit, une opération avait été envisagée, mais pas encore décidée. Sa spaticité, paralysie due aux mauvaises commandes du cerveau, peut s'améliorer très lentement, il faut que des connections se rétablissent.
Benjamin a passé tout le week-end à regarder les courses. Il est monté sur le podium sous les applaudissements du public. On le sentait heureux d'être là.
Profitons de ce moment pour avoir une pensée pour tous les pilotes anonymes et leurs familles qui ont vécu les mêmes drames et dont personne n'a jamais parlé.
La passion de notre sport fait payer un lourd tribut.
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