En Europe, BYD n'est pas passé loin du bide
L’INFO DU JOUR – Malgré l’augmentation récente de ses ventes, BYD reste très loin de ses objectifs chez nous et se heurte à un marché automobile européen plus difficile que prévu. Le constructeur chinois vient de se restructurer chez nous et veut miser sur l’hybride. Mais possède-t-il de quoi rivaliser avec MG sur ce plan ?

A l’occasion du salon de Shanghai 2025, Byd vient de présenter plusieurs modèles dont on vous parlera bientôt sur Caradisiac. A cette occasion le géant chinois de l’automobile électrifiée a mis des moyens énormes pour épater les journalistes, allant jusqu’à créer un univers surréaliste peuplé de chanteurs et autres décors spécialement conçus pour l’évènement, un peu à la façon du théâtre fastueux mis en place par Vinfast au Vietnam en 2022 pour annoncer son déploiement mondial assorti d'objectifs qui n'ont jamais été réalisés depuis.
Figurant désormais parmi les plus gros groupes automobiles du monde grâce à sa très forte présence sur le premier marché automobile de la planète (loin devant Volkswagen désormais), BYD vient aussi de dévoiler là-bas des voitures électriques au rapport prix-prestations hallucinant au regard ce que qui se fait chez la concurrence : les BYD Han L et Tang L chargent plus vite que les autres, développement plus de 1 000 chevaux et coûtent deux fois moins cher que la surpuissante Xiaomi SU7 Ultra dans l’Empire du milieu.
En Europe, pourtant, BYD commercialise pour l’instant des voitures électriques aux qualités techniques assez banales. Certes, le constructeur compte depuis son arrivée sur une qualité de présentation remarquable à l’intérieur de ses modèles, dotés de très beaux habillages de cuirs et autres matériaux flatteurs dont ne disposent pas leurs concurrents directs. Mais les BYD électriques disponibles sur notre marché coûtent cher, plus que les modèles de chez MG ou même Tesla (dans le cas des Seal et Seal U) et ne brillent pas par leur efficience ni leurs performances de charge.
Un succès décevant en Europe
Certes, les ventes de BYD ont progressé plus rapidement ces derniers mois. En 2024, la marque a écoulé 50 265 voitures neuves sur le Vieux continent soit une augmentation de 216% par rapport à 2023. Sur le premier trimestre 2025, elle a vendu un peu plus de 28 000 autos en combinant les données de JATO et de Data Force. Mais dans le même temps, l’autre Chinois MG en a écoulé plus de 78 000 d’après l’ACEA et surtout, ces résultats restent très loin des objectifs de BYD sur le marché européen qui tablait sur 5% de part de marché vers 2025 alors que la marque évoluait à 2,7% en 2024.
Voilà pourquoi, comme le révèlent les journalistes de Reuters, BYD vient de se restructurer en Europe. Outre un réseau de concessionnaires pas assez développé, la gamme même de BYD est remise en cause par le nouveau conseiller spécial du constructeur sur le Vieux continent Alfredo Altavilla : la marque propose surtout des modèles électriques alors que la demande semble aller vers des véhicules hybrides bon marché comme le prouve la réussite de MG qui capitalise désormais sur ses MG3 et ZS Hybrid+. Le BYD Seal U DM-i, seul véhicule hybride de la gamme, s’est d’ailleurs écoulé à 10 690 exemplaires sur le premier trimestre 2025 d’après les chiffres de Data Force et colle aux basques du Ford Kuga sur le podium des véhicules hybrides rechargeables les plus vendus du marché.
Pas forcément les bons produits ?
Alfredo Altavilla affirme que les véhicules hybrides rechargeables seront au cœur de la nouvelle stratégie de BYD en Europe. On peut donc imaginer l’arrivée future de nouveaux modèles équipés de cette technologie comme les Sealion 6 et 7 DM-i récemment dévoilés en Chine. Mais on parle ici de véhicules relativement haut de gamme, beaucoup plus élitistes que les petites MG hybrides non rechargeables qui s’arrachent chez nous. Le Seal U DM-i s’affiche par exemple 37 500€ en France avant remise. Même si son concurrent de MG coûte le même prix, la stratégie de la marque du groupe SAIC favorise plutôt les petits modèles très bon marché et cela semble mieux fonctionner.
BYD va bientôt pouvoir compter sur de nouvelles usines implantées en Europe pour mieux pénétrer le marché et la construction de sa gamme hybride rechargeable devrait l’aider. Mais après y avoir déjà mis de très gros moyens, le Vieux continent lui fait quand même de la résistance. Contrairement à Great Wall Motors qui a jeté l’éponge l’année dernière, BYD semble en tout cas déterminé à progresser dans de grosses proportions chez nous. Il projetait initialement de devenir le plus gros constructeur de voitures électriques en Europe d’ici 2030.
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