2. DS 4 Cross (2021) - Sur la route : apaisante douceur

En préambule, signalons que toutes les DS 4 E-Tense bénéficient de série de l’amortissement piloté Active Scan. Une caméra lit la route, puis envoie ses informations aux amortisseurs qui peuvent par exemple s’assouplir juste avant que la voiture n’aborde des aspérités. Déjà vu sur le DS7 Crossback, ce dispositif s’avère efficace : la DS 4 procure un excellent confort de roulement. Cela dit, les grandes roues engendrent de menues trépidations sur très mauvais revêtement, que des butées hydrauliques pourraient peut-être effacer. Ces mini secousses atténuent quelque peu la sérénité des passagers, qui auraient néanmoins mauvaise grâce de se plaindre car par ailleurs, l’insonorisation atteint un niveau enviable. Mieux, la DS 4 passe sur les pavés sans trépider outre mesure, ni même émettre le moindre bruit parasite. En clair, dans cet habitacle soigné et bien dessiné, on se sent apaisé, ce qui compte à une époque où simplement rouler n’a jamais été aussi stressant.

Très grande sécurité de conduite

Ce grand confort n’a pas lieu au détriment des qualités routières. Au contraire. Chez PSA (pas Stellantis, car le Groupe Fiat n’a pas le même savoir-faire), on est redevenu maître dans l’art de régler les trains roulants. De sorte que la DS 4 Cross E-Tense se révèle extrêmement saine et sûre, sans renoncer à une certaine précision. La direction, consistante et judicieusement démultipliée, agit sur un train avant rigoureux et n’oublie pas de remonter des informations. L’arrière suit imperturbablement, surtout que le grip est très abondant. Évidemment, l’ensemble n’a rien de joueur, mais il n’en ressort pour autant pas ennuyeux.

Cela dit, j’aurais aimé que les différences entre les divers modes de conduite soient plus marquées. Par exemple, le système Active Scan ne fonctionne qu’en Confort, où l’amortissement apparaît à peine plus souple que sur les autres. On relève aussi quelques légers mouvements de caisse autrement absents. Tout ceci peut encore évoluer d’ici à la commercialisation de la voiture, en octobre, même si je doute que les menus mais sensibles déhanchements de la poupe sur les bosses abordées à vive allure en appui disparaissent : ils sont inhérents à l’essieu de torsion. Seule l’adoption d’un multibras les supprimerait, mais cette solution est exclue par DS. Quoi qu’il en soit, le bilan est excellent.

Une auto plutôt paisible

Je serais moins laudatif au sujet des performances. La puissance annoncée de 225 ch ne se traduit ni par des accélérations un tant soit peu sportives, ni par une réactivité de tous les instants. Une raison à cela : le poids de 1 653 kg ! Les batteries pèsent lourd, ce qui vaut également pour les concurrentes. Cela dit, je doute presque de la véracité des 7,7 s annoncés sur le 0 à 100 km/h, même s’il ne faut pas trop se fier aux sensations. La 180 ch que j’ai brièvement essayée m’a néanmoins paru plus vive… Et parmi les rivales, la Mercedes GLA 250e atteint les 100 km/h en 7,1 s.

Même en mode électrique, le moteur thermique se met à brailler quand on met pied au plancher, et rompt quelque peu la sérénité ambiante. Heureusement, la boîte séduit par sa douceur et sa réactivité, mais on comprend vite que cette DS 4 E-Tense n’est pas faite pour le sport.

Mieux vaut la mener tranquillement, en n’utilisant la puissance qu’en cas de besoin, car là, sa mécanique manifeste une belle onctuosité. Et se montre sobre. J’ai commencé le test batteries chargées à 93 %, et j’ai parcouru 170 km sur les routes de l’Oise à 47 km/h de moyenne, majoritairement sur départementales, ponctuées de nombreuses traversées urbaines. J’ai aussi effectué quelques dizaines de km sur voie rapide.

La consommation moyenne est ressortie à 5,0 l/100 km, en roulant presque uniquement en mode hybride. Une valeur très intéressante, peut-être favorisée par le fait que j’ai utilisé en permanence le mode Brake, qui amplifie le freinage régénératif. J’aurais aimé tester l’autonomie en mode électrique, mais je n’en ai pas eu le temps. Cela dit, vous pouvez vous reporter sur l’essai de Pierre Desjardins, qui a réussi à atteindre une cinquantaine de km en tout électrique sur une E Tense non Cross.