Des minibus autonomes à Paris pour 2020
Dans un secteur parisien du transport à la personne déjà en ébullition, voici une nouvelle proposition qui sera une concurrence de plus à des taxis et autres chauffeurs VTC à couteaux tirés. Il s’agit du minibus autonome qui fait certes déjà son œuvre du côté de La Rochelle pour des petits trajets. Mais à Paris, on est plus ambitieux. On s’est même fixé une échéance : 2020. Ce qui est déjà demain.
Car avant de mettre en service ces minibus autonomes et électriques, il va falloir les tester et leur aménager une voie de circulation. Autant d’opérations à mettre en route dès maintenant. C’est l’idée de Jean-Louis Missika, l’adjoint à l’urbanisme à la capitale, soutenue par Christophe Najdovski, l’adjoint aux transports. Et ce n’est pas une surprise puisque l’édile Anne Hidalgo avait promis d’améliorer les liaisons entre les gares TGV de Paris lors des dernières municipales.
Le projet serait donc celui-là : des minibus sans chauffeurs pour transporter une quinzaine de voyageurs d’une gare parisienne à l’autre à la moyenne de 45 km/h. Mais pas que : « ces bus sans chauffeurs pourraient aussi faciliter l’accès de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière ou améliorer la desserte le week-end d’un certain nombre de sites dans les bois de Boulogne et de Vincennes », glisse Jean-Louis Missika. L’élu évoque aussi la gare Rosa Parks, inaugurée dans le 19e arrondissement et appelé à devenir un nœud ferroviaire important du Grand Paris. « Il faudra la relier efficacement à la gare du Nord. »
Ce qui commence à faire beaucoup. On a donc du mal à imaginer que ces engins ne finissent pas par empiéter à un moment ou à un autre l’activité des professions qui ont déjà pignon sur rue. Pour le moment, on tente de rassurer : il s’agit d’apporter une solution aux seules courtes distances souvent délaissées par les taxis notamment. Combler un manque de transport ou, du moins, d’être un complément aux solutions existantes, voilà la feuille de route. Il ne s’agit en aucun cas de détruire des emplois promet-on.
Des arguments qui n’ont pas convaincu Christian Delomel, président de la Chambre syndicale des artisans taxis parisiens (CSATP). Pour lui, il s’agit bien d’une nouvelle concurrence : « la menace est réelle et englobe aussi les projets de véhicules sans chauffeurs que développe notamment Google. Tokyo annonce des véhicules-taxis sans chauffeurs pour les JO de 2020. Plus de la moitié de Paris va être limitée à 30 km/h. Cela aussi favorise l’essor de ces voitures et bus autonomes. Il y aura un trop-plein de chauffeurs de Paris ».
On rappellera que ces minibus ont pour nom EZ10 d’Easymile ou Naya Arma, qu’ils sont français et qu’ils n’ont pas besoin d’infrastructures au sol. Il suffit de rouler une première fois en mode manuel pour cartographier l’environnement et permettre au véhicule d’assimiler le trajet. Les caméras embarquées et le système GPS font le reste ensuite. Il y a aussi une batterie de lasers pour détecter les obstacles non prévus sur la route. Leur mise en œuvre peut donc aller très vite si bien que l’horizon 2020 est tout à fait réaliste.
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