2. Comparatif - Yamaha Tricity 300 vs Piaggio MP3 300 HPE : qui sera le meilleur ?
Sur le plan technique, deux philosophies bien distinctes s’affrontent : Yamaha s’est tourné vers une technologie à multi-essieux directeurs plus connue sous la dénomination LMW. Cette solution, maîtrisée par la marque, a déjà été éprouvée sur le Tricity 125 mais aussi à un tout autre niveau de performance avec le Niken. Ce mode de fonctionnement associé au système de direction Ackermann propose des vraies suspensions matérialisées par deux tubes de fourche sur chaque bras retenant une roue. Le train avant peut-être figé grâce au ‘’Roll Lock’’ mais contrairement au MP3, celui-ci bloque l’inclinaison mais pas la suspension. Cependant, il est possible de maintenir les deux pieds sur le véhicule au feu rouge sans avoir à poser un pied au sol. La présence de deux béquilles est une bonne nouvelle puisque durant le stationnement, mieux vaut actionner la béquille latérale afin d’éviter les mauvaises surprises dues à l’inattention d’un autre usager. Piaggio maintient son parallélogramme déformable associé lui aussi à un système Roll Lock. À l’usage, nos deux stars du jour présentent un comportement radicalement opposé : en effet, si le train avant du MP3 se veut plus directif, incisif et plus facile à balancer, ce qui représente un atout de poids en utilisation urbaine, celui du Tricity demande quelques kilomètres d’adaptation. Mais ensuite, il se montre efficace et les suspensions plus souples favorisent la tenue de route lorsque le bitume se dégrade. En agglomération, il étonne par sa stabilité mais attention à l’encombrement en cas de trafic dense, bref pas évident de se faufiler. À l’abord des portions plus rapides, il ne faut pas hésiter à le brusquer à l’approche des virages serrés. De son côté, le MP3 brille par la dureté de ses suspensions avant, une vigilance accrue est demandée car les deux roues ont tendance à se dérober quelque peu sur les imperfections routières dès que l’horizon se dégage. Si vous effectuez des trajets exclusivement urbains ou péri-urbain, le Piaggio MP3 remporte le point bien aidé par un rayon de braquage plus court malgré un poids quasi-identique à celui de son rival.
Motorisation et parcours autoroutiers : le Tricity devant
Mis à part le cadre, le Trinity 300 hérite aussi de la motorisation issue du scooter GT X-Max 300 associée à la vitrine technologique Blue Core. Le mono cylindre 4-temps 4 soupapes à refroidissement liquide développe 28 chevaux pour un couple de 29 Nm. Le Piaggio MP3 dispose de la motorisation HPE légèrement moins puissante sur le papier (26,2 chevaux disponibles 500 tr/mn plus haut que le Yamaha). La différence sur le papier est infime et dans la réalité les performances restent disparates selon l’utilisation faite. En effet, le bloc du Tricity ‘’travaille’’ davantage au démarrage et l’on observe ’un petit temps de latence (attention car l’antipatinage déconnectable sur les deux se déclenche plus facilement) sur le Yamaha) avant de connaître un regain de vivacité une fois la barre des 80 km/h atteinte. Le MP3 s’en tire mieux à bas régime avec une nervosité remarquée. Sur autoroute à vitesse stabilisée à 80 km/h, les deux engins jouent des coudes, les performances sont proches. Sur ce point, le MP3 affiche 138 km/h contre 142 km/h compteur pour son rival où la stabilité du train avant LMW fait merveille, l’impression de sécurité prédomine contrairement au MP3 qui a tendance à ‘’frétiller’’ lorsqu’il atteint sa vitesse de pointe. En matière de consommation, le trois-roues aux diapasons a enregistré 3,9 l/100 km contre 4,2 l/100 km pour son concurrent, sachant que nous avons réalisé durant notre comparatif un parcours mixte (urbain, péri-urbain, départementales et autoroutes), des valeurs proches en adoptant une conduite rythmée.
La protection joue un rôle prépondérant dans le plaisir de conduite, sur ce point, le japonais se distingue notamment sur les portions rapides où la bulle dévie habilement les courants d’air que ce soit au niveau du corps, de la tête ou des mains ce qui limite les perturbations aérodynamiques et pour le coup accentue le confort durant les longs trajets. Malheureusement, le MP3 marque un peu le pas avec des remous incessants ressentis sur la partie haute du buste. Enfin, si l’on se penche sur la question du freinage, nos deux hôtes du jour bénéficient comme tous les scooters à trois-roues du marché d'une pédale de frein qui diffuse la puissance simultanément sur les trois roues, tout comme le levier gauche. Le levier droit envoie uniquement sur les deux disques antérieurs. Sachant que la plupart des utilisateurs opteront pour les leviers, le Tricity manque de feeling, il faut exercer une forte pression pour obtenir satisfaction, l’attaque est tardive mais plus progressive que sur le Piaggio MP3 où le résultat arrive dès la prise des leviers.
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