Comparatif statique - Renault Austral VS Peugeot 3008 : l'heure de la revanche ?
Avec un Kadjar boudé face une concurrence sans pitié, Renault s’engage dans une phase de reconquête. Une mission ambitieuse, mais la marque au Losange s’arme d’un Austral autrement plus attrayant. Reste que bousculer une référence établie comme le Peugeot 3008 n’est pas si simple.
Renault doit se refaire, et vite. Malmenée sur le segment des SUV compacts faute d’un modèle suffisamment séduisant, la marque au Losange compte bien refaire son retard. Il faut dire que la concurrence n’a jamais été aussi rude, entre un Peugeot 3008 toujours au top de sa forme, un duo coréen Hyundai Tucson / Kia Sportage au succès démontré et un Volkswagen Tiguan imperturbable.
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Comme de coutume chez Renault, lorsqu’il faut oublier une mauvaise passe, on change tout, y compris le nom. Ce fut déjà le cas avec la Talisman tout juste retirée du catalogue, pour tenter de faire oublier une Laguna qui a peu convaincu. Il en sera donc de même avec le remplaçant du Kadjar, l’Austral, que nous avons découvert il y a quelques semaines. Nouvelle plateforme, design chamboulé, intérieur très high-tech et motorisations au goût du jour. Sans grande surprise, lorsque l’heure de la confrontation – statique – fut venue, nous n’avons pas joué l’originalité et avons préféré le confronter à son rival tout désigné, le Peugeot 3008.
Réunis dans un seul et même studio, sous la lumière des projecteurs, Austral et 3008 se font face et la première impression est plutôt flatteuse pour le modèle au lion. Malgré ses 7 ans d’âge, le 3008 n’a pas vraiment pris un coup de vieux face à son fringuant rival. Certes, l’important restylage opéré en 2020 et touchant essentiellement la face avant y est pour beaucoup. Si le design reste avant tout une question de goût, l’Austral n’a clairement pas misé sur l’électrochoc visuel pour faire parler de lui. Plutôt conventionnel dans ses proportions, le nouveau Renault ne distille sa modernité que pas les détails comme la signature lumineuse avant et arrière, les plis de carrosserie sur les flancs ou le capot très nervuré. Pour le reste, on retrouve les volumes somme toute classiques d’un SUV du segment C, l’Austral préférant jouer de ses rondeurs, face aux formes plus saillantes du 3008.
Technologie et espace à bord pour l’Austral
À bord, c’est une autre histoire. En reprenant à son compte l’agencement intérieur que l’on a déjà pu côtoyer dans la nouvelle Renault Mégane E-Tech, l’Austral prend clairement une longueur d’avance sur son rival. L’écran en face du conducteur et fait office de tableau de bord numérique, et est prolongé par une autre dalle, verticale cette fois, pour le système d’infotainment. Cette nouvelle interface, nommée OpenR, fait entrer l’Austral dans une nouvelle ère de modernité. L’habitacle du 3008 fait revenir quelques années en arrière. On a pourtant à faire ici à un intérieur pour le moins original et à l’agencement complexe. Mais le système multimédia d’ancienne génération et les graphismes datés ne peuvent plus masquer l’âge du sochalien. Côté fabrication, l’Austral fait également très bonne impression. À noter que nous sommes ici à bord d’une finition Esprit Alpine, à la présentation plus sportive. Inserts en carbone, alcantara, liserés et surpiqûres bleues, le tout est qualitatif mais ne parvient pas, sur ce point, à surpasser le 3008.
En revanche, l’espace habitable tourne clairement à l’avantage de l’Austral. En reposant sur la nouvelle plateforme CMF-C de l’Alliance (une base technique qu’il partage avec le Nissan Qashqai), le Renault profite d’un agencement optimisé. En résulte une habitabilité nettement meilleure que celle du 3008, et ce sur tous les axes. Espace aux jambes, garde au toit, largeur au coude, il sera nettement plus agréable de voyager dans le modèle au losange, qui se pare en plus d’une banquette coulissante. Côté coffre en revanche, l’Austral fait moins d’étincelles avec un volume correct de 500 litres (520 pour le 3008). En comparant les versions hybrides, le Peugeot, il est vrai rechargeable, doit composer avec une soute réduite à 395 litres contre 430 pour l’Austral lorsqu’il est équipé des motorisations E-Tech.
Une gamme de motorisations plus large pour le 3008
Sous le capot, l’Austral tente quelques paris. Tout comme son cousin Nissan Qashqai, il fait l’impasse sur le diesel et ne s’embarrasse pas de versions hybrides rechargeables. Il préfère miser sur des moteurs essence électrifiés. La nouveauté vient d’un tout nouveau bloc 1.2 TCe développant 130 ch. Doté d’une micro-hybridation avancée et d’un circuit 48V, il serait aussi sobre qu’un diesel selon Renault. C’est ce nouveau trois-cylindres qui sert de base aux versions hybrides AustralE (prononcez Australie). Deux déclinaisons offrant au choix 160 ou 200 ch selon les versions. En milieu de gamme, le 1.3 bien connu de l’alliance complétera la gamme avec 140 ou 160 ch également. Une gamme de motorisations peu étendues et finalement moins musclée que ce que proposent ses rivaux, 3008 en tête. Ce dernier peut toujours compter sur son diesel BlueHDi de 130 ch et deux essence Puretech de 130 et 180. Ce qu’il a de plus, ce sont donc deux déclinaisons PHEV de 225 et 300 ch, cette dernière profitant en plus d’une transmission intégrale. Si la stratégie de Renault concernant l’offre moteur de l’Austral peut surprendre, et pose question du choix pour le consommateur, il faudra attendre d’en prendre le volant pour s’en faire une idée.
Une confrontation là-aussi attendue, le Peugeot 3008 ayant réussi à garder son statut de référence en la matière. Mais la nouvelle structure de l’Austral lui a permis de garder un poids léger (le nouveau Qashqai est nettement plus dynamique que par le passé), et surtout, il sera possible d’opter pour les roues arrière directrices, une première sur le segment pour Renault. Reste à connaître le positionnement tarifaire de l’Austral. Mais il opère une montée en gamme qui devrait le rapprocher du Peugeot 3008, un modèle connu pour ses tarifs musclés. Bien qu’une confrontation dynamique soit évidemment nécessaire pour se faire une idée plus précise, l’Austral semble bien armé pour batailler dans cette catégorie ultra-concurrentielle. Nettement plus séduisant que le Kadjar, à défaut de révolutionner le genre, plus moderne et technologique à bord que le 3008, il est aussi vraiment plus habitable. Reste une gamme de motorisations aux partis pris risqués et qui pourraient laisser quelques acheteurs sur le côté.
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