C'est un patron du team Tech3 à peine remis de ses émotions du Grand Prix du Qatar qui s'est exprimé au micro de MotoGP.com. Hervé Poncharal est venu, il a vu et il n'est pas reparti vaincu après que son pilote Johann Zarco ait chu. Son pilote français a montré qu'il n'était pas un double Champion du Monde de Moto2 de pacotille. Et au vu de sa réaction après sa relative désillusion, on peut se dire que l'on aura d'autres occasions de s'enthousiasmer.Sur le début de course tonitruant de Johann Zarco, le patron se souvient : « j'étais un peu dans un état second, je n'arrivais pas tout à fait à réaliser. Même après de bons essais c'était tellement inattendu, tellement magique. Je me disais : ‘C'est vrai ou tu es en train de rêver ? Allons Hervé, réveille-toi ! Johann ne peut faire pas l'intérieur à Maverick ou à Marc au premier freinage, il ne peut pas creuser un tel écart.' Et pourtant, si ! »Une émotion qui l'a poursuivi jusque dans son sommeil… « La nuit, on se refait le film de tout ça et on se dit : ‘Si on avait gagné ce Grand Prix, ça aurait été de la folie.' Nous ne sommes pas habitués à vivre ce genre de moments. En plus cette fois toutes les planètes étaient correctement alignées : nous étions bien partis et nos adversaires n'étaient pas forcément en pleine forme. Mais Johann m'a dit : ‘J'ai vu que je pouvais rouler devant, rivaliser face à ténors comme Rossi, Viñales, Márquez… Je te promets, on va le refaire.' Et ça, ça met du baume au cœur. Il y avait vraiment un coup à jouer. Cette course, on pouvait éventuellement la gagner ».Mais il y a eu la chute. Et même là, Johann Zarco a été grand : « il m'a dit : ‘Je m'en veux. Je ne suis pas tombé parce que j'attaquais, même si beaucoup de gens vont le penser. Comme je me sentais bien sur la moto et que j'avais une petite avance, je m'étais dit au contraire, maintenant calme-toi, ne prends pas trop de risques.' Et en se relâchant, il a légèrement dévié sur la partie qui était plus sale dans le virage 2, une des courbes les plus difficiles du tracé et la sanction fut immédiate. J'avais encore plus de peine en l'écoutant.Il n'a pas cherché à dire ‘ce n'était pas le bon pneu' et pourtant en sports mécaniques, des excuses on peut en trouver un tas. Là rien ! Il a totalement assumé ce qu'il a fait, il est allé répondre aux questions des journalistes. C'est quelqu'un de très honnête, avec un gros respect pour son entourage et son équipe technique. Ce personnage est incroyable sur la piste mais aussi en dehors ».Rendez-vous maintenant en Argentine le week-end prochain. Un tracé de Termas de Rio Hondo où Zarco a remporté les deux courses de Moto2 ces deux dernières années…