Caras d’or 2017 : le trophée des improbables
Puisque tout le monde s’y colle, il n’y aucune raison de résister plus longtemps à la vague des trophées et congratulations qui se sont déjà déroulées ou qui s’annoncent. Place au palmarès 2016 des Caras d’or qui récompense les voitures, les hommes et les actions les plus improbables de l’année automobile. Les gagnants sont invités à brandir leur trophée et à lire leur petit mot de remerciement.
La récompense annuelle est une tradition automobile aussi bien ancrée qu’un volant devant le conducteur. Médias, organisateurs de salons et fédérations professionnelles y vont tous de leur plus belle auto, de leur utilitaire le plus édifiant, de leur coupé sportif le plus ébouriffant, de l’intérieur le plus seyant, du moteur le plus efficient, et bientôt de l’essuie-glace le plus essuyant ou du rétro le plus réfléchissant. Aussi, devant la pléthore de prix déjà remis ou en passe de l’être, Caradisiac a décidé de s’en mêler. Mais à sa manière. Quelle spécialité restait-il pour que ces Caras d’or se détachent des trophées existants ? Il est un domaine qui n’est salué nulle part, une spécialité jamais récompensée : l’improbable. Et dans l’automobile, il semble cette année encore fleurir à travers le sport auto, les voitures de série ou les capitaines d’industrie. Sous le contrôle de Maître Ripou, huissier de justice au bar le 421 de Pontault-Combault (77), voici donc, enfin révélée, la liste des vainqueurs de ce grand concours.
Le Cara d’Or de l’emploi du temps le plus improbable est décerné à Carlos Ghosn
En France, un plein-temps est équivalent à 35 heures Du moins pour le moment. Évidemment, on se doute bien que pour diriger une entreprise de plus de 117 000 salariés, comme Renault, c’est un peu juste. Mais admettons que Carlos Ghosn soit un type très très bien organisé et que cet horaire minimum lui permette de gérer, planifier, contrôler et prévoir l’avenir de son groupe. Mais le même Carlos est également président de Nissan ou il a encore plus de travail, avec 160 000 salariés. Et voilà que le garçon, un rien hyperactif, vient de s’ajouter 35 heures supplémentaires en prenant la présidence de Mitsubishi (30 000 salariés). Avec 105 heures de travail hebdomadaire cumulé pour ses trois jobs, et en écartant le fait que le boss emporte des dossiers à la maison le week-end, cela l’oblige à travailler 21 heures par jour. C’est beaucoup. Même pour trois salaires de PDG cumulés.
Le Cara d’Or du succès le plus improbable est décerné au Range Rover Evoque
Aucun bookmaker n’aurait misé une livre anglaise sur un tel équipage. Suffit d’admirer le tableau : un 4x4 cabriolet de deux tonnes, affublé d’un coffre riquiqui plus petit que celui d’une Smart Fortwo, de places à l’arrière lilliputiennes et vendu au bas mot 60 000 euros, auxquels s’ajoutent 900 euros de malus. C’est le générique d’un bide annoncé. Et pourtant, le Range Evoque Cabrio, apparu au début de l’année cartonne, contre toute attente. Les clients se bousculent et les 9 000 exemplaires espérés et produits dans l’année, sont vendus. A qui ? À une clientèle plutôt riche, plutôt m’as-tu vu, plutôt infidèle, et lassée des Mini et autres petites autos premium. Une clientèle de beaux quartiers, qu’ils soient en bord de mer ou dans l’Ouest parisien. Ils ont fait le succès d’un engin qui pousse les copains à tenter leur chance. Du côté de chez Mercedes, un GLC cabriolet pourrait bien apparaître en 2019. Et nul doute qu’Audi et BMW pensent à décapsuler leur Q2 et X1. Quand l’improbable devient un nouveau segment automobile.
Le Cara d’Or du mercato le plus improbable est décerné à Sébastien Ogier
À ma droite, un constructeur multichampion du monde de rallye en passe de revenir aux affaires. À ma gauche un quadruple champion du monde français libre de tout engagement à la recherche d’un volant. Citroën d’un côté, et Sébastien Ogier de l’autre étaient faits pour se retrouver, c’était l’affiche obligée. Mais c’est l’affiche que l’on n’aura pas au mois de janvier au départ du Monte-Carlo, la première course de WRC 2017. La faute à pas de chance, à une histoire de lièvre parti trop tôt et de veinard (Ford) parti suffisamment tard. Car les chevrons, persuadés que VW allait continuer le rallye avec Ogier l’an prochain n’ont même pas tenté de l’approcher puisqu’il était sous contrat allemand jusqu'à fin 2017. Citroën s’est donc dépêché de faire son marché, signant avec le très habile pilote britannique Chris Meeke, déjà au volant d’une Citroën privée cette année. Mais voilà que, à très peu de temps de là, patatras : Volkswagen renonce et Ogier est libéré, délivré, avec un an de salaire d'avance dans la poche. Soit, selon les très mauvaises langues, quelques 7,7 millions d’euros pour voir venir. Mais chez Citroën, on est au complet et cochon qui s’en dédit. C’est finalement un troisième larron qui sort du bois en la personne de Malcolm Wilson, patron de M. Sport, l’écurie très largement et parfaitement financée par Ford. Son team manager rafle la mise, embauche Ogier et place déjà la nouvelle Fiesta en favorite du championnat 2017. L’improbable malheur des uns fait le parfait bonheur des autres.
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