Bonus et primes : leur multiplication entraîne des problèmes
La multiplication des aides gouvernementales, bonus et primes de conversion a créé des problèmes conséquents à tous les étages. Les casses n'arrivent plus à suivre le rythme dans la filière du recyclage, et les concessions attendent désormais près de 100 millions d'euros de la part du gouvernement.
Inciter les Français à changer de voiture par tous les moyens en leur octroyant des aides conséquentes est-il la bonne solution ? Si cela a probablement permis à de nombreux foyers d'acquérir un véhicule plus récent (neuf ou d'occasion), il n'empêche que cela a engendré de gros problèmes dans la filière automobile.
Chez les concessionnaires, d'abord. Les 60 plus grands groupes automobiles de France ont régulièrement fait des avances de trésorerie à leurs clients pour leur faire bénéficier des primes et bonus auxquels ils pouvaient prétendre.
Sauf que le gouvernement tarde à rembourser les concessions : pour la deuxième fois de l'année, le montant de la facture s'élève à plus de 80 millions d'euros et pourrait atteindre les 100 millions d'euros rapidement, selon le CNPA (conseil national des professionnels de l'automobile). Et quand les concessions ne font pas les avances, ce sont les clients qui payent : certains se retrouvent avec des mensualités plus élevées que prévu, la faute à un retard de paiement des bonus et primes gouvernementales.
Les primes ont également eu un effet plutôt pervers : la saturation totale de la filière recyclage. Les casses tirent la sonnette d'alarme et n'arrivent plus du tout à suivre la cadence avec tous les véhicules cédés pour primes à la conversion. Et le problème, souvent, est que la prime accordée au client doit l'être uniquement après que le certificat de destruction n'ait été remis par la casse... qui n'arrive plus à traiter tous les véhicules. D'où les nombreux retards.
Au total, le gouvernement avait tablé sur 100 000 demandes d'aides, mais l'Etat s'est retrouvé... avec 280 000 dossiers. Et avec un prévisionnel à près d'un million de demandes de primes d'ici 2022, les choses ne risquent pas de s'arranger.
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