2. Bol d'Or 1995: une édition d'anthologie.
C'est donc en leader que le team Guignabodet arrive au Castellet pour cette ultime confrontation. Et cerise sur le gâteau, ce team joue à domicile. Mais qui sont donc ces privés qui viennent chambouler le jeu des écuries officielles?
La moto, chez les Guignabodet, c'est une histoire de famille. On retrouve le nom du grand-père, Gilbert, sur les tablettes du Bol d'or juste après la deuxième guerre mondiale. Un article de nos confrères de Moto Journal nous indique qu'il a débuté la compétition en faisant le singe dans le side de son père. En 1957, il remporte la catégorie 175cc du Bol d'Or (à Montlhéry) sur une Libéria à moteur Ydral avec un pilote célèbre à l'époque: Georges Agache. Ils sont également 4ème du classement général derrière trois 500cc.
Ensuite, il y a Jean-Louis, le team manager de l'écurie qui a également taté de la piste jusqu'en 1988. Il tient la concession Honda à Toulon et a fait rouler de nombreux pilotes. Il est également à l'origine des pots d'échappement Mig.
Coté pilote, il y a Jean-Michel Mattioli, Stéphane Mertens, Michel Siméon (le père de Xavier, pilote actuel du Championnat du Monde Moto 2) et Christian Lavieille.
La moto est une Honda 750cc RC 45 préparée par la concession Guignabodet, et qui a reçu un petit coup de pouce du HRC depuis les 8 heures de Suzuka.
A l'aube de cette dernière épreuve, Stéphane Mertens et Jean-Michel Mattioli sont en tête du Championnat du Monde d'Endurance ex-équo avec 95 points. En troisième position, on retrouve Michel Siméon avec 83 points. Viennent ensuite Bruno Bonhuil (74 points) puis Brian Morrison, Rachel Nicotte, Alex Vieira, Juan-Eric Gomez et Hervé Moineau avec 72 points.
Pour être sacré champion du monde, le team Guignabodet doit terminer sur le podium. Mais les choses ne vont pas être aussi simple...
Au terme des essais, c'est la Ducati n°19 avec Stéphane Chambon à son guidon qui signe la pole. Et c'est parti pour 24 heures. La Honda officielle n° 7 prend le commandement et semble dicter sa loi. Mais au bout de quelques tours, un problème de capteur l'envoie dans le fond du classement.
Pour les leaders du championnat du monde, le début de course sera un vrai cauchemar. Jean-Michel Mattioli chute de l'avant. Il réussi à ramener la moto au stand et après plus d'une demi-heure de travail, la Honda RC 45 n°12 reprend la piste...
Vers 18 heures, c'est le coup de grâce. Stéphane Mertens chute violemment. Il est évacué en ambulance; bilan: 4 côtes de cassées et une lésion au poumon. C'est l'abandon pour le team Guignabodet.
Mais cette course d'endurance sera implacable pour les écuries de pointe. Elles seront, les unes après les autres, contraintes à l'abandon. L'espoir rené dans le camp tricolore.
La dernière heure de course sera mémorable. Du pur bonheur pour le public, mais un calvaire pour le team Guignabodet. Explication...
En tête, on a la Kawasaki officielle n°11. En deuxième position, la Yamaha n°1, elle aussi officielle. Ces équipages ne jouent pas le titre. Mais pour la dernière marche du podium, on retrouve deux team privés, la Kawasaki n°35 de Coutelle, Haquin et Pinchedez, et la Honda n°94 de Guyot, Damide et Lussiana. Eux non plus ne jouent pas le titre, mais ils sont roue dans roue, et se livrent un baston d'anthologie. Si les choses restent ainsi, Mertens et Mattioli sont champion du monde, mais s'ils tombent, le titre reviendra à Eric Mizera, alors en cinquième position.
La suite, vous la connaissez. Tout le monde restera sur ses roues, et le team Guignabodet sera champion du monde.
A noter qu'ils ne seront pas trois, mais quatre sur le podium final, le team Guyot ayant été invité à rejoindre l'équipage de la Kawasaki de Moto Shop 35 en récompense du spectacle offert pendant cette fin de course.
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