BMW 540i-550i (2003 – 2010), design osé et gros V8, dès 9 000 €
Fêtant cette année ses 20 ans, la Série 5 E60 a surpris par sa ligne particulière mais séduit par ses qualités dynamiques et surtout sa gamme de moteurs, comportant notamment de bons gros V8 atmo en haut de gamme, en 540i, 545i et 550i. C’est la dernière du genre chez BMW !
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi les BMW 540i – 550i E60 sont-elles collectionnables ?
Sous une robe controversée mais ultramoderne, qui a d'ailleurs peu vieilli en 20 ans, ces Série 5 conservent un pur ADN BMW avec leur roues arrière motrices et leur gros moteurs atmos. Des V8 gavés de technologie, performants, musicaux et compatibles avec des boîtes manuelles ! Une combinaison qu’on ne retrouvera plus dans une Série 5. Les E60 sont par ailleurs emblématiques de l’ère Bangle, dont peut dire, avec le recul, qu’il avait vu juste, ayant été copiées.
On a beaucoup accusé le designer Chris Bangle d’avoir bousculé le design BMW. Or, il a été embauché pour précisément cela par le directoire de la marque allemande, qui a validé ses projets. Après une Série 3 E46 très conventionnelle, Bangle supervise le dessin de la Série 7 E65 qui, à sa sortie en 2001, provoque une levée de boucliers. Suit en août 2003 la Série 5 E60, qui se révèle bien plus équilibrée et surtout affiche une finesse rare pour une auto de ce gabarit. Elle est l’œuvre d’un certain Davide Arcangeli, à qui l’on doit également la… Peugeot 406 Coupé !
Toutefois, la nouvelle BMW ne fait pas l’unanimité, surtout après une Série 5 E39 ultra-classique et rassurante, mais sa haute technologie met l’eau à la bouche. Trains roulants recourant largement à l’aluminium (essieu arrière multibras), ESP, direction à démultiplication variable, système antiroulis actif, amortisseurs pilotés… Evidemment, tout ceci n’est pas de série, mais la version haut de gamme 545i ne se passe que des deux derniers de ces items. Sous le capot, elle bénéficie d’un V8 atmo très évolué, dont la distribution à 4 arbres à cames comporte deux déphaseurs (double Vanos) ainsi qu’un contrôle de la levée des soupapes dit Valvetronic.
Paré de ces raffinements, le 4,4 l à 32 soupapes développe 333 ch pour 450 Nm de couple dont 330 Nm sont disponibles dès 1 500 tr/min : muscle et souplesse garantis. Cela donne une berline capable de 250 km/h en pointe, et franchissant le 1 000 m DA en à peine plus de 25 s : presque des performances de supercar ! La BMW donne le choix entre trois transmissions à 6 rapports, une unité manuelle, une automatique ZF Steptronic et une robotisée SMG que peu choisiront.
Evidemment, tout ceci se paie relativement cher : la 545i débute à 65 000 €, soit 86 200 € actuels selon l’Insee. L’équipement se révèle heureusement complet : sièges cuir à réglages électriques, clim auto bizone, GPS, régulateur de vitesse, sono, xénons, radars de stationnement, suspension sport…
En 2004, la Série 5 se décline en break Touring, puis, dès août 2005, le V8 évolue : le 4,4 l se voit remplacé par un 4,0 l de 306 ch (540i, non disponible en break) et un 4,8 l de 367 ch (550i). La 540i se décline en finition de base à l’équipement simplifié (pas de cuir, ni de GPS ni de xénons par exemple), alors que la 550i reprend la dotation riche de la 545i.
En mars 2007, la Série 5 E60 évolue légèrement : projecteurs et boucliers redessinés en subtilité, finition améliorée, fonctions électroniques perfectionnées, ajout d’un avertisseur de changement de file, freinage régénératif… En 2010, la BMW est remplacée par une Série 5 de nouvelle génération, après avoir été produite à près d’1,37 million d’unités. Beau score.
Combien ça coûte ?
Une 545i en bon état mais dépassant largement les 200 000 km se dégotte dès 9 000 € en berline, et 10 000 € en break. Pour une auto de 150 000 km environ, comptez 14 000 €, et 19 000 € pour 80 000 km. Les 550i, affichant plus de 200 000 km, débutent à 13 000 € en berline alors qu’à 150 000 km, on tablera plutôt sur 15 000 €, en ajoutant 1 000 € pour un break.
Les moins kilométrées dépassent les 20 000 €. Equipées d’une boîte manuelle, ces BMW réclament une rallonge d’environ 2 000 €, alors que la 540i se montre tarifairement très proche de la 545i. Les autos en Pack M, plus demandées, coûtent plus cher.
Quelle version choisir ?
Toutes sont excellentes. Mais on pourra se laisser séduire par une rare 540i, mieux fabriquée et finie que la 545i (sans tellement perdre côté performances) et bien moins chère que la 550i. Cette dernière demeure très désirable pour ses performances et son luxe.
Les versions collector
Ce seront les plus rares et désriables, donc celles s’équipant de la boîte manuelle. Un break 550i mécanique a quelque chose d’une licorne, satisfaisant autant la famille que les personnes aimant la conduite dynamique. La 550i est d’ailleurs la dernière Série 5 à V8 atmo, et en matière de performances, elle ne rend pratiquement rien à la M5 E39 !
Que surveiller ?
Mécaniquement, ces BMW se montrent extrêmement endurantes, moyennant un entretien soigné. Leur V8 chauffe beaucoup, donc a besoin d’un circuit de refroidissement en parfait état : vidanges du liquide régulières et changement préventif de la pompe à eau conseillés. Sur la 545i, on relève quelques fuites d’huile, et le système d’admission dynamique, à clapets, demande une surveillance passé 130 000 km.
A noter aussi qu’un certain nombre de ces V8 souffrent à terme d’une usure des joints de queue de soupapes, une avarie bénigne mais onéreuse à résoudre car chronophage. Elle se révèle par une fumée bleue au lever de pied ainsi qu'une consommation d’huile élevée, et touche principalement les exemplaires aux vidanges trop espacées.
La boîte auto, si son huile a été changée avant 100 000 km ne pose pas de souci particulier, mais on se méfiera des actuateurs de la SMG (de toute façon très, très peu vendue). Dans l’habitacle, où la finition des versions non restylées vieillit moyennement, on relève des avaries du système d’infotainment CCC (à DVD), le CIC à disque dur apparu en 2009 se montrant bien plus fiable.
Au volant
Le tableau de la 545i n’a certes ni l’élégance ni la finition de celui de la 540i E39, mais il demeure pratique, à condition de se faire à la molette iDrive. De surcroît, les grands sièges réglables en tous sens procurent un confort exceptionnel. Au démarrage, un grondement particulier rappelle la nature hors norme du moteur. Avec la boîte, il forme un ensemble très doux en ville, où l’on note déjà la relative fermeté de la suspension sport. Sur route et autoroute, le V8 donne toute sa dimension, en procurant des accélération et reprises de premier plan, en sonnant joliment et en prenant joyeusement des tours.
Ce que ça marche ! Ce, même si la boîte est parfois un peu lente. Le châssis est parfaitement à l’aune de ces performances exceptionnelles : direction très rapide et communicative, châssis équilibré, grosse adhérence, du moins sur le sec… La 545i accepte de bonne grâce d’être malmenée, même si son domaine de prédilection demeure l’autoroute. Silence, tenue de cap, reprises et confort font alors merveille. Une superbe auto en somme, mais qui avale ses 13 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
BMW 540i E34 (1992 – 1995)
Présentée fin 1987, la Série 5 E34 a été, comme sa descendante E60, largement dessinée par un Italien, en l’occurrence Ercole Spada. Mais elle doit attendre sa dernière phase de vie pour accueillir un V8, le M60, en 1992, dans sa variante 540i. D’une cylindrée de 4,0 l, ce bloc à 4 arbres à cames en tête développe 286 ch et s’attèle, au choix, à une boîte 6 manuelle, chose alors rare, ou une unité automatique à 5 rapports. Capable de 240 km/h, cette BMW performante est aussi très luxueuse, et se décline en break Touring. Elle est retirée en 1995 quand apparaît la Série 5 E39. A partir de 10 000 €.
BMW 545i E60 (2004), la fiche technique
- Moteur : 8 cylindres en V, 4 398 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou automatique ou robotisée, propulsion
- Puissance : 333 ch à 6 100 tr/min
- Couple : 450 Nm à 3 600 tr/min
- Poids : 1 630 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,8 s (donnée constructeur)
Pour trouver une BMW Série 5 V8 d'occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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