BMW 325 ti vs Mercedes C320 Sport, duel de moches au gros cœur, dès 4 500 €
Plus appréciées pour leurs puissants 6-cylindres que leur ligne tronquée, ces deux allemandes profitent aussi d’un bien pratique hayon. De plus, il s’agit de propulsions peu onéreuses, alors pourquoi se priver ?
Les forces en présence
Bmw 325 ti (2001-2004) : berline 3 portes, 6 cylindres en ligne, 3,0 l, 192 ch, 1 405 kg, 235 km/h, à partir de 4 500 €.
Mercedes-Benz C320 Sport (2002-2005) : berline 3 portes, 6 cylindres en V, 3,2 l, 218 ch,
1 450 kg, 248 km/h, à partir de 4 500 €.
Exploité historiquement par la Lancia Delta, le créneau des compactes premiums connaît un léger regain d’intérêt avec la sortie de la BMW E36 Compact en 1993, puis, surtout, de l’Audi A3 en 1996. Celle-ci connaissant un succès inattendu, elle incite BMW à renouveler sa Compact sans en faire une Série 3 au rabais, et Mercedes à tronquer sa Classe C pour s’aventurer sur le segment. Ces deux dernières bénéficient en haut de gamme de beaux 6-cylindres, des motorisations encore très prisées au début des années 2000. Les BMW 325 ti et Mercedes C320 Sport se veulent donc plus jeunes et dynamiques que les berlines dont elles dérivent, mais laquelle choisir ?
Présentation : tronquées mais pas truquées
La première Série 3 Compact, révélée en 1993, avait séduit par sa formule hayon/propulsion, mais déconcerté par son train arrière désuet, issue de la Série 3 E30, et sa planche de bord simpliste. En clair, il s’agissait d’une Série 3 E36 tronquée et dégradée mais agréable à regarder. Pour sa remplaçante, BMW change son fusil d’épaule et crée une Série 3 Compact E46 tout aussi sophistiquée techniquement (train arrière multibras) et soigneusement finie que la berline dont elle dérive.
En revanche, quand elle est révélée en 2001, ses extrémités, spécifiques, ne séduisent guère. Peu après le lancement, elle est déclinée en 325 ti, version huppée dotée du 6-en-ligne 2,5 l M54 développant 192 ch. Ce bloc l’emmène à 235 km/h, ce qui en fait une belle compacte sportive, d’autant qu’elle franchit les 100 km/h en 7,1 s et se dote de suspensions affermies, l’assiette s’abaissant par ailleurs de 15 mm. À 199 411 francs (soit 43 980 € actuels selon l’Insee), la 325 ti est chère, ce qui limite sa diffusion face à une concurrence souvent plus puissante, d’autant que l’équipement reste chiche.
Si la clim auto et les jantes alliage (16 pouces) sont de série, le régulateur de vitesse ou encore l’ESP restent en supplément. Cela change en 2003, à l’occasion du restylage. Outre des feux arrière entièrement rouges, il apporte l’antidérapage, la boîte 6 et une dotation plus fournie. Par ailleurs, la boîte automatique optionnelle est remplacée par une unité robotisée SMG, elle aussi à 6 rapports. Fin 2004, la Série 3 Compact est remplacée par la Série 1, plus dynamique par son châssis mais beaucoup moins bien finie…
Tout comme BMW, Mercedes choisit la voie de la facilité pour se doter d’une compacte premium. Il prend sa berline Classe C W203 et lui coupe la poupe sur 18 cm, ce qui donne la C Sport, révélée en 2000, au Mondial de Paris. A l’avant, la calandre horizontale diffère de celle de la berline, alors qu’un toit ouvrant panoramique est proposé, la poupe arborant un très pratique hayon.
Seulement, il faut attendre la rentrée 2002 pour voir la C Sport, codée CL 203, se doter d’un gros V6. D’une cylindrée de 3,2 l, ce bloc M112 compte 18 soupapes et développe la confortable puissance de 218 ch. De sorte que la C320 Sport pointe à 248 km/h et franchit les 100 km/h en
7,7 s. Deux boîtes sont proposées, une unité manuelle à 6 rapports et une automatique à 5 rapports. De série, l’ESP, la clim auto, le régulateur de vitesse et les jantes en alliage sont fournies : pas du luxe, à 36 200 €, soit 51 400 € actuels selon l’Insee.
En février 2004, la Mercedes C Sport bénéficie d’un léger restylage, touchant aux boucliers, à la suspension, affûtée, aux feux arrière et à des détails d’habitacle. Techniquement, le V6 3,2 l ne change pas, mais dès 2005, il est remplacé par un 3,5 l plus puissant et économique. La C Sport disparaît en 2007, remplacée par la CLC qui n’en est qu’un restylage frôlant l’infâme… Un peu plus de 5 000 C320 Sport auraient été fabriquées, dont 4 269 avant le restylage : un modèle rare.
Fiabilité/entretien : des allemandes fidèles à leur réputation
Très belle endurance pour le 6-cylindres de la BMW 325ti, capable de gros kilométrages avec un entretien courant. Toutefois, surveillez les bobines à partir de 80 000 km, la valve Disa de l’admission dynamique et Vanos (distribution variable) passé 150 000 km. La chaîne de distribution, en revanche, se fait oublier jusqu’à 200 000 km, où on vérifiera ses guides.
Côté suspension, à 100 000 km, on prévoira les triangles avant, voire les semelles d’amortisseur arrière à 120 000 km. L’électricité pose de petits soucis, comme le témoin d’airbag s’allumant sporadiquement (la nappe détectant une présence sur le siège passager peut être en cause) et le moteur d’essuie-glace arrière se grippant à cause d’une corruption de sa graisse par le liquide nettoyant. Attention, la boîte auto se vidange avant 100 000 km, et l’unité robotisée connaît des soucis d’hydraulique, voire de gestion électronique.
Sur la Mercedes, le moteur ne pose réellement aucun souci : grande robustesse. La boîte, si elle est vidangée tous les 60 000 km, se révèle également très endurante. Cette préconisation a été introduite en 2003, suite à des soucis rencontrés auparavant. Attention, le radiateur de refroidissement de cette boîte auto, s’il est de marque Valeo, peut fuir et corrompre l’huile. A changer préventivement !
Heureusement, si l’électronique s’est montrée très capricieuse sur les Classe C W203, cela concerne celles fabriquées jusqu’en 2002 : la C320 Sport ne semble donc pas trop concernée. Côté châssis, on relève des bruits dans le train avant jusqu’en 2004, se produisant avant
40 000 km. Normalement, tout ceci a été résolu en concession, mais pour en être sûr, optez pour un exemplaire suivi dans le réseau. Dans l’habitacle, quelques bugs électroniques peuvent se manifester, sans que ça ne tourne à la catastrophe.
Avantage : Mercedes. Si les deux rivales sont très robustes mécaniquement, la C320 prend le dessus car elle évite bien des petits soucis affectant sa rivale.
Vie à bord : BMW au sommet de son art
Contrairement à sa devancière, la 325 ti conserve le magnifique tableau de bord de la berline. Design élégant, matériaux de première qualité, ergonomie soignée, il a tout pour lui, à ceci près que nombre d'équipements restent en option. Cela dit, par le jeu des options, certains exemplaires se révèlent bien plus agréables. Les sièges sport à longueur d’assise réglable, de série, procurent un confort irréprochable, et on profite de rangements bien pensés, notamment celui entre les passagers avant, fermé. A l’arrière, c’est une autre histoire, l’espace restant moyen et la banquette peu confortable. Enfin, le coffre, certes transformable, présente des formes irrégulières.
Dans la Classe C, si l’assemblage séduit par sa rigueur, on n’en dira pas autant du design, daté, de la planche de bord, ni des plastiques, moins raffinés que dans la BMW. En revanche, l’équipement de base se révèle plus fourni, la luminosité plus affirmée et les rangements tout aussi nombreux. Si les sièges procurent un confort certain, ils n’égalent pas ceux de la 325ti, ne disposant pas de longueur d’assise réglable. A l’arrière, si la place reste aussi mesurée que dans la bavaroise, la banquette procure un meilleur confort. Le volume de coffre est identique sur les deux modèles : de 310 l à 1 100 l.
Avantage : Egalité. Si la BMW est plus flatteuse par sa finition et dotée de meilleurs sièges, la Mercedes profite d’un équipement supérieur et de places arrière moins hostiles
Sur la route : sport ou confort ?
Position de conduite parfaite dans la BMW, où l’ergonomie est un modèle du genre. Au démarrage, le moteur donne le sourire par sa mélodie. Ultra-souple, il régale aussi par sa douceur, tandis que passé 4 000 tr/min, il connaît un juteux regain de punch. Il monte alors très vite en régime, administre une belle poussée mais bute trop tôt contre le limiteur, à 6 500 tr/min. La boîte manuelle, bien étagée, l’épaule efficacement même si l’embrayage, peu progressif, agace, tandis que la commande, certes maniable, manque un peu de rapidité.
Sûr et précis, le châssis s’apprécie pour son efficacité, sa direction informative et ses mouvements de caisses bien contrôlés, même s’il faut se méfier sur le mouillé en l’absence d’ESP. Cela se paie par une certaine fermeté sur les bosses, mais globalement, le confort reste convenable, d’autant que l’insonorisation est poussée. Enfin, le freinage est typiquement BMW : puissant mais peu endurant.
Dans la Mercedes également, on profite d’une excellente position de conduite, alors que l’ergonomie reste assez intuitive, hormis le commodo unique, demandant de l’habitude. Le moteur sonne très plaisamment et manifeste une belle vigueur à bas régime. Attelé à la boîte auto
5G-Tronic, il fait preuve d’une grande douceur, plus que de sportivité, se montrant moins allègre le M54 BMW dans les tours.
Tant mieux, car la boîte reste un peu lente. Néanmoins, les performances valent bien celle de sa rivale, voire les excèdent en reprises. Le châssis apparaît aussi sûr que celui de la BMW, et l’ESP de série rassure. Seulement, tout est plus filtré, donc moins précis et communicatif. Ainsi, l’agrément reste moindre que dans la BMW. En revanche, la Mercedes, filtrant mieux les inégalités, procure un confort général supérieur, d’autant qu’elle se révèle bien insonorisée. Enfin, son freinage apparaît un peu plus endurant, sinon plus puissant.
Avantage : BMW. Plus communicative, précise et musicale, la 325ti procure un agrément nettement supérieur à la C320, même si son confort reste en retrait.
Budget : des premiums peu chères
Une BMW 325 ti en très bon état, dotée d’un contrôle valide, se déniche dès 4 500 € avec certes 250 000 km. A 6 000 €, on accède à une auto de 200 000 km, et à 8 000 €, on tombe sous les
150 000 km. A 12 000 €, on trouve même des exemplaires impeccables de moins de 50 000 km. Evidemment, ces prix varient selon la configuration, les options et le suivi. Côté consommation, comptez 8,5 l/100 km en moyenne.
D’une manière générale, la Mercedes se trouve dans des prix très similaires à ceux de la BMW, mais elle consomme nettement plus : 9,5 l/100 km en moyenne.
Avantage : BMW. Si les deux rivales coûtent à peu près autant, la 325 ti prend le dessus grâce à sa moindre consommation.
Verdict : Une BMW plus sympa et frugale
La 325 ti reste une BMW classique dans le bon sens du terme : 6-en-ligne onctueux et musical, finition de premier ordre, belle ergonomie et… freinage peu endurant. Fiable et pas très chère, elle consomme relativement peu tout en distillant un grand agrément de conduite, et révélant une belle efficacité dynamique. Sur ces points, la Mercedes ne peut rivaliser, mais elle réplique par une fiabilité générale supérieure, un confort un peu moins sec et une sécurité un cran au-dessus grâce à l’ESP de série. Elle demeure donc un bon choix.
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Mercedes |
Vie à bord | Egalité |
Sur la route | BMW |
Budget | BMW |
Verdict | BMW |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : BMW 325ti, Mercedes C320
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