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Avant le GPS, des systèmes de guidage automatiques existaient déjà !

Dans Equipement / GPS

Stéphane Schlesinger

Avec la complexification des réseaux routiers, quelques pays ont tenté dès la fin des années 60 de se doter de systèmes de guidage automatiques, préfigurant le GPS. Par exemple, les USA avec le système ERGS.

Avant le GPS, des systèmes de guidage automatiques existaient déjà !

Pour votre humble serviteur, dont le sens de l’orientation équivaut à celui d’une huître apathique sur son rocher, le GPS a été invention miraculeuse. Auparavant, comme presque tout le monde, il utilisait pour s’orienter des cartes routières, voire un Atlas des banlieues en Région Parisienne. Consulter ces outils de papier n’avait strictement rien d’évident en roulant (bien sûr, il fallait éviter).

Bref, avant la généralisation des GPS, on se perdait régulièrement, les couples dont l’un était charger de guider l’autre, en charge de la conduite, se déchiraient dès qu’une erreur était commise, les hurlements faisaient pleurer les enfants, on donnait des coups de volant, on se faisait klaxonner, bref c’était l’horreur !

Vers 1970, une Oldsmobile équipée d'un ERGS expérimental passe devant une des cabines censées non pas la flasher mais la guider grâce à l'ordinateur qu'elle contient.
Vers 1970, une Oldsmobile équipée d'un ERGS expérimental passe devant une des cabines censées non pas la flasher mais la guider grâce à l'ordinateur qu'elle contient.

Conscientes de ces problèmes, qui se produisaient dans tous les pays développés, certaines autorités locales ont tenté des solutions technologiques dès les années 60. En premier lieu les USA, via son « Office of Research and Development », Bureau de recherche et développement, qui a expérimenté un système de balises installées au bord de la chaussée, qui étaient reconnues par un boîtier électronique installé dans les voitures.

Celui-ci, par le biais de pictogrammes et d’indications écrites, fournissait au conducteur les directions à suivre. Dénommé ERGS pour Electronic Route Guidance System (système de guidage routier électronique) chez GM, ce dispositif bénéficiait déjà d’un support publicitaire en 1969. L’alliance Philco-Ford avait participé au même programme, "digitalisant" des millions d'intersections quelques années auparavant.

A bord de la voiture, ici du groupe GM, le boîtier du bas sert à entrer son code de destination, celui du haut affiche les directions à suivre. Publicité de 1969.
A bord de la voiture, ici du groupe GM, le boîtier du bas sert à entrer son code de destination, celui du haut affiche les directions à suivre. Publicité de 1969.

Comment cela fonctionnait-il ? On entrait dans le boîtier de la voiture un code représentant la destination. Celui communiquait par des antennes implantées dans la chaussée avec des sortes de balises installées sur le bord des routes, balises qui contentaient les programmes de guidage, stockées dans des ordinateurs de l’époque (à cartes perforées). En gros, l’idée était de saisir un code de destination pris dans un bottin spécifique, par exemple, puis de se laisser guider.

Les cabines du système ERGS demandaient une maintenance précise pour une fiabilité optimale. Et restaient à portée des esprits malveillants...
Les cabines du système ERGS demandaient une maintenance précise pour une fiabilité optimale. Et restaient à portée des esprits malveillants...

Pour ce faire, la voiture passait sur une antenne noyée dans la chaussée qui recevait la destination voulue, la transmettait au boîtier de bord de route, qui renvoyait à son tour l’instruction de direction qui était décodée par le boîtier de la voiture. Le tout en une fraction de seconde. On pouvait tout à fait programmer un arrêt dans un motel ou une station-service, le système le prenait en compte. Il était aussi capable de recalculer une direction si on se trompait : il suffisait de passer devant la borne suivante qui s’en chargeait. Ingénieux !

La Fiat Punto HGT, en l'occurrence celle de votre serviteur ici, a été la première citadine européenne dotée en série d'un GPS, dès la fin 1999.
La Fiat Punto HGT, en l'occurrence celle de votre serviteur ici, a été la première citadine européenne dotée en série d'un GPS, dès la fin 1999.

Evidemment, pour bien fonctionner, un tel dispositif aurait imposé non seulement d’implanter des centaines de milliers de bornes, mais aussi d’en assurer une maintenance impeccable pour demeurer fiable. En clair, cela coûtait une fortune. Sans oublier le prix des boîtiers installés dans les voitures : à cette époque-là, l’électronique n’était pas bon marché. L’ERGS a été testé dans les environs de Washington mais n’a pas donné lieu à une application pour le grand public.

Des années 70 à 90, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Japon ont également testé des dispositifs de guidage automatique, plus perfectionnés. Mais l’avènement du GPS, le Global Positioning System, utilisant un réseau de satellites, a mis fin à ces expérimentations. Amorcé en 1978 et mis en service en 1993, il apportait une solution très efficace et beaucoup moins chère pour les Etats.

Initialement destiné aux opérations militaires américaines, ce réseau a été ouvert au public dès le début, par décision du Président Reagan en 1983, après que les Soviétiques ont abattu le Boeing 747 de la Korean Airlines, égaré sur le territoire de l'URSS. Le GPS lui aurait permis de rester sur la bonne route, enfin, c'était l'idée que voulait transmettre Reagan en ce pic de Guerre froide...

Accessoirement, le GPS a notoirement simplifié les trajets de votre serviteur, qui a beaucoup apprécié pour ça sa Fiat Punto HGT (2000) qui en était pourvue en série !

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