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Audi A3 V6 3.2 Quattro (2004-2012), plus chic qu’une Golf R32 et… moins chère, dès 5 000 €

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

Alors qu’elle était plus chère neuve, l’Audi A3 V6 3.2, similaire techniquement à la Golf V R32, se révèle nettement moins onéreuse en occasion. Un achat malin badgé Audi ? Qui l’eût cru ?

Audi A3 V6 3.2 Quattro (2004-2012), plus chic qu’une Golf R32 et… moins chère, dès 5 000 €

Audi a joué un joli coup avec l’A3 en 1996. Établie sur la base de la Golf, elle se veut plus haut de gamme et renouvelle la catégorie des compactes premiums, inventée par la Lancia Delta en 1979. Dépassant les espérances commerciales de son constructeur, elle voit rapidement son prix revu à la hausse, ce qui ne gêne pas du tout les ventes ! Aussi, lorsqu’il est question de la renouveler, le designer Gary Telaak, qui œuvrera juste après sur le TT mk II, ne casse pas le moule. Présentée en 2003, au salon de Genève, l’A3 de seconde génération, codée 8P, s’inscrit donc bien dans la lignée de sa devancière, alors qu’en réalité, elle n’a presque rien à voir avec elle. En effet, elle inaugure la plate-forme PQ35 du Groupe Volkswagen, très intéressante puisqu’elle se dote, par exemple, d’un train arrière multibras.

Cet exemplaire de 2004 se contente des projecteurs à iode. Les éléments dotés du xénon sont préférés.
Cet exemplaire de 2004 se contente des projecteurs à iode. Les éléments dotés du xénon sont préférés.

Initialement dévoilée en 3-portes, l’Audi reçoit presque immédiatement le fameux bloc VR6, dans sa déclinaison 3,2 l déjà vue dans la Golf IV R32, sauf que dans l’Audi, elle passe de 241 à 250 ch. Cette respectable cavalerie transite aux quatre roues via une transmission intégrale dotée d’un coupleur Haldex : le train arrière ne reçoit de la puissance que lorsque l’avant perd en motricité. C’est donc par défaut une traction. Pour sa part, la boîte compte six rapports, qu’elle soit manuelle ou à double embrayage.

À 37 190 € (45 000 € actuels), l’A3 V6 n’est pas si chère, guère plus en tout cas que l’Alfa Romeo 147 GTA, bien moins sophistiquée. De série, en finition Ambition, elle reçoit les jantes de 17, la clim auto ainsi que le châssis et les sièges Sport. À 40 840 €, l’Ambition Luxe ajoute le cuir, le radar de recul, la ronce de noyer voire le chargeur CD. Pour la boîte DSG, il faut ajouter 2 070 €.

Des menus détails trahissent la motorisation de l’A3 V6, comme la double sortie d’échappement combinée au badge « 3.2 Quattro ».
Des menus détails trahissent la motorisation de l’A3 V6, comme la double sortie d’échappement combinée au badge « 3.2 Quattro ».

Fin 2004, l’A3 se décline en 5-portes Sportback, allongée de 8 cm, mais en 2006, la S3, forte d’un 4-cylindres turbo de 265 ch, vient cannibaliser les ventes de la 3,2 l. Le coup de grâce lui est donné en 2009, peu après le léger restylage de 2008, la mode étant alors au downsizing. En disparaissant, l’A3 3.2 emporte avec elle le seul V6 jamais monté dans une compacte Audi. Un collector en somme.

Dès 2004, l’A3 se décline en une version 5 portes dénommée Sportback, signalée par une calandre agrandie dite « Single Frame ».
Dès 2004, l’A3 se décline en une version 5 portes dénommée Sportback, signalée par une calandre agrandie dite « Single Frame ».

Combien ça coûte ?

Contrairement à Volkswagen, Audi n’a pas associé le V6 à une finition spécifique et emblématique. Ça aurait pu être la S3, mais celle-ci a reçu un 4-cylindres turbo. Du coup, l’A3 3,2 l demeure assez méconnue, ce qui lui vaut une cote très basse : dès 5 000 €. Évidemment, à ce tarif, le kilométrage atteint les 200 000 km et l’auto n’est pas parfaite. À 8 000 €, on se dégotte un très bel exemplaire d’environ 150 000 km, chiffre qu’on peut diviser par deux en ajoutant 2 000 €. Les plus chères sont à 15 000 € : des phases 2 pleines d’options, comme le toit ouvrant ou le GPS, affichant moins de 100 000 km.

En finition S Line, l’A3 V6 a droit à des jantes de 18 pouces et une sellerie mixte cuir-Alcantara. Ici en 2005.
En finition S Line, l’A3 V6 a droit à des jantes de 18 pouces et une sellerie mixte cuir-Alcantara. Ici en 2005.

Quelle version choisir ?

Entre boîte manuelle et DSG (ou S tronic), cela revient à une simple question de préférence. En revanche, c’est avec l’équipement de la finition Ambition Luxe que l’A3 V6 est la plus plaisante.

En 2008, l’A3 bénéficie d’un restylage qui lui apporte des feux de jour à diodes intégrés dans les projecteurs et des boucliers redessinés.
En 2008, l’A3 bénéficie d’un restylage qui lui apporte des feux de jour à diodes intégrés dans les projecteurs et des boucliers redessinés.

Les versions collector

Il s’agira d’un exemplaire affichant très peu de kilomètres (80 000 maximum), en parfait état d’origine et possédant un maximum d’options : cuir, sièges chauffants à réglages électriques, double toit ouvrant, GPS à grand écran couleur, xénons, jantes de 18 pouces. Une telle auto est devenue très difficile à dénicher.

Très fiable, le V6 3,2 l a néanmoins subi un rappel à cause de ses bobines défectueuses.
Très fiable, le V6 3,2 l a néanmoins subi un rappel à cause de ses bobines défectueuses.

Que surveiller ?

L’A3 8P est une Audi comme on l’imagine, c’est-à-dire parfaitement fabriquée : l’auto garde longtemps un bel aspect, à l’extérieur comme à l’intérieur. Le moteur est très robuste, même s’il faut faire attention aux tendeurs de chaîne vers 100 000 km. Les boîtes ne posent pas non plus de problèmes, à condition de les vidanger dûment, dès 60 000 km pour la DSG/S tronic. Sur les versions manuelles, attention à l’état du volant-moteur. Si ça vibre sous la pédale d’embrayage, il est peut-être à changer, ce qui coûte 2 000 €. Perte de motricité à l’accélération ? Alors, les roues arrière ne s’enclenchent pas correctement, ce qui indique une défaillance de la pompe du système Haldex (à vidanger régulièrement lui aussi).

Enfin, les pépins électroniques ne sont pas rares, mais souvent bénins.

Très rigoureuse et performante, l’A3 V6 se pose pourtant plus en GT qu’en sportive. Elle laisse ce rôle à la S3. Ici, une phase 1 de 2005.
Très rigoureuse et performante, l’A3 V6 se pose pourtant plus en GT qu’en sportive. Elle laisse ce rôle à la S3. Ici, une phase 1 de 2005.

Au volant

C’est fou ce qu’elle ressemble à une TDI, l’A3 V6. C’est là son intérêt si on aime la discrétion. L’habitacle est des plus séduisants, entre son design léché, sa finition parfaite et sa bonne habitabilité. La position de conduite impeccable ne gâche rien !

Au démarrage, le V6 se signale par sa discrétion. Il est onctueux, soyeux presque, et d’une rondeur réjouissante. En ville, c’est un plaisir, et sur route, il offre sans avoir l’air de forcer des performances de premier plan, dans une sonorité veloutée et raffinée. Seulement, il reste très linéaire, au contraire d’un V6 Alfa plus explosif. Sur notre exemplaire, il s’attelle à une boîte DSG, à mon sens celle qui convient le mieux à ce bloc pour une conduite tout en douceur. Elle change en effet imperceptiblement de rapport, en un éclair à la montée, mais avec un peu d’hésitation au rétrogradage.

Le tableau de bord, sobre et élégant, affiche une finition parfaite. Les aérateurs inspirés du TT donnent une petite touche sportive. Ici en 2005, avec le GPS haut de gamme.
Le tableau de bord, sobre et élégant, affiche une finition parfaite. Les aérateurs inspirés du TT donnent une petite touche sportive. Ici en 2005, avec le GPS haut de gamme.

Dynamiquement, l’A3 V6 est d’une rigueur totale. Rivée au sol, elle profite évidemment d’une motricité inattaquable, ce qui permet de tirer le meilleur du moteur. Avec ses trains roulants judicieusement guidés, elle se montre précise et passe très vite en virage. Seulement, tout ceci a un revers : la voiture n’est pas joueuse, préférant quoi qu’il arrive sous-virer une fois sa limite atteinte. Et elle se montre pataude dans les virolos. À l’évidence, ce n’est pas une sportive, malgré ses performances élevées, ce que confirme son amortissement tolérant et confortable.

En somme, une très agréable petite GT, feutrée et efficace, qui a pour principal défaut de boire un peu trop : 11 l/100 km en moyenne.

L’alternative youngtimer

Ronde comme un galet, l’Audi Coupé reçoit à partir de 1992 des V6 qui ne doivent rien à Volkswagen.
Ronde comme un galet, l’Audi Coupé reçoit à partir de 1992 des V6 qui ne doivent rien à Volkswagen.

Audi Coupé V6 (1992 – 1996)

Si l’Audi 80 B3, sortie en 1986, n’entrera pas dans les annales pour son châssis, sa ligne a marqué son époque. Très fluide, cette berline s’est dotée d’une version luxueuse 90, elle-même déclinée en coupé en 1988. Plus simplement dénommé Audi Coupé, celui-ci reçoit pléthore de moteurs dont, à partir de 1992, un V6 disponible en 2,6 l (150 ch) et 2,8 l (174 ch). Un bloc qui n’a rien à voir avec le VR6 de VW. On peut néanmoins considérer l’Audi Coupé comme l’ancêtre de l’A3 V6 3,2 l, car il se montre lui aussi compact et profite d’un hayon, ainsi que d’une transmission intégrale Quattro (uniquement avec le 2,8 l). Extrêmement bien fabriqué, très sûr dynamiquement à défaut d’être sportif, et cher à l’achat en neuf, il préfigure là encore l’A3 V6, mais se révèle tout de même nettement moins performant. Oublié, il se déniche pour très peu cher : à partir de 3 500 €.

Des places arrière plutôt spacieuses pour l’A3 Sportback, ici en 2006.
Des places arrière plutôt spacieuses pour l’A3 Sportback, ici en 2006.

Audi A3 V6 3,2 l (2005), la fiche technique

  • Moteur : 6 cylindres en V, 3 189 cm3
  • Alimentation : injection
  • Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR).
  • Transmission : boîte 6 manuelle ou à double embrayage, 4 roues motrices
  • Puissance : 250 ch à 6 300 tr/mn
  • Couple : 320 Nm à 2 500 tr/mn
  • Poids : 1 495 kg
  • Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 6,3 secondes (donnée constructeur)

> Pour trouver des annonces d'A3 seconde génération, rendez-vous sur le site de La Centrale.

Techniquement, l’A3 V6 3,2 l est identique à la VW Golf V R32, aux réglages de suspension près.
Techniquement, l’A3 V6 3,2 l est identique à la VW Golf V R32, aux réglages de suspension près.

En savoir plus sur : Audi A3 (2e Generation)

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