Assises de la mobilité: trois mois pour définir les transports de demain
Le gouvernement lance ce mardi les Assises de la mobilité, dont l’objectif est, selon les termes mêmes d’Emmanuel Macron, « de repenser et de réarticuler les mobilités du XXIème siècle. » Un vaste programme dont l’automobile est bien sûr l’un des éléments-clés.
« Ce qu’il nous faut penser, c’est autre chose pour demain ; ce sont les investissements pour ces nouvelles mobilités, c’est notre organisation collective pour ces nouvelles mobilités ; c’est les corrections à tous ces dysfonctionnements, ces engorgements qui aujourd’hui gâchent le quotidien de tant de nos concitoyens. » Ces mots ont été prononcés le 1er juillet dernier par Emmanuel Macron lors d’un discours prononcé à Rennes, et ils résument l’ambition des Assises de la mobilité qui seront officiellement lancées mardi 19 septembre dans l'après-midi à Paris par un discours du Premier ministre.
Partant du constat d’une impasse financière concernant le financement de nouvelles infrastructures, avec un écart de plus de 10 milliards entre les projets annoncés par le passé et les ressources disponibles durant le quinquennat, à quoi s’ajoutent des fonds insuffisants pour un bon entretien des réseaux routiers, ferroviaires et fluviaux existants, les pouvoirs publics décident d’impulser une politique de la mobilité inédite, avec pour ambition la suppression des inégalités qui font notamment qu’un Français sur quatre aurait déjà refusé une offre d’emploi faute de solution de transport.
Six ateliers thématiques se réuniront donc sous les thèmes suivants :
- Environnement, avec parmi les enjeux celui de la transition énergétique (et alors que les transports représentent un tiers des émissions de CO2 en France)
- Emergence du numérique et la façon dont celui-ci peut changer les usages, sachant que le véhicule individuel assure 80% des transports individuels globaux en France.
- Sécurité des transports, à quoi s’ajoute la protection des données personnelles
- Fractures sociales et territoriales, alors que les transports représentent 13% du budget des Français et 1 heure de leur temps en moyenne
- Intermodalité, pour des offres qui soient mieux maillées entre elles (vélo, voiture, train…)
- Gouvernance et financement, pour trouver des modèles économiques pérennes, sachant que les usagers acquittent 25% seulement du coût réel des transports publics.
Des ateliers territoriaux sont également prévus pour écouter les besoins de mobilité dans les territoires, grandes villes et territoires ruraux, tandis que le Conseil d’orientation des infrastructures sera mis à contribution pour une meilleure planification des travaux à réaliser. Le dispositif sera complété d’une plate-forme Internet ouverte aux questions et contributions de chacun.
L’objectif de ces Assises est de contribuer, en trois mois, à définir une grande loi d’orientation sur les mobilités qui sera présentée au Parlement au début de l’année 2018. L’automobile prendra bien sûr une grande importance dans les réflexions menées , à l’heure de l’émergence du covoiturage - que 62% des Français ont déjà pratiqué et que Valérie Pecresse veut développer en Ile-de-France – et alors que se profilent les voitures autonomes pour lesquels il reste à construire un cadre légal. « Le but est de voir comment cette technologie peut profiter aux usagers, et aussi de faire en sorte que ça ne soit pas la ruine pour les constructeurs français », précise-t-on au ministère des Transports.
La petite histoire retiendra que ces Assises de la mobilité sont lancées le jour même où ont été enregistrés 546 kilomètres d’embouteillages en Ile-de-France, valeur record. Il y a donc du travail.
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