Anne Hidalgo : "l'essentiel de la pollution provient des véhicules"
La pollution à Paris est un sujet brûlant de l’actualité mettant en première ligne le citoyen lambda touché dans sa santé et dans sa liberté de circuler. C’est aussi une foire d’empoigne politique autour de mesures de restriction sur le trafic automobile aux bonnes intentions affichées mais aux effets peut-être plus nocifs que bénéfiques. C’est dans cette ambiance tendue que la mairie de Paris a décidé de lancer une campagne de communication pour légitimer ses initiatives, au quatrième jour d’une politique de circulation alternée. Une démarche hélas emprunte de stigmatisation des véhicules et de culpabilisation des conductrices et conducteurs.
La pollution dans Paris en particulier et les grandes villes en général est une réalité que personne ne nie. Mais pour la traiter, encore faut-il se pencher sur des solutions réalistes et applicables. Et non à l'aune d’un dogme que l’on exacerbe par ailleurs comme arme dans une lutte politique mise en exergue à cinq mois d’une échéance électorale majeure.
Or, le sentiment actuel qui se dégage de la gestion de la crise perd en crédibilité et en lisibilité dans cet entêtement à nous mettre à l’index parce que, pour nous déplacer, nous avons besoin d’un véhicule. Certains d’entre nous habitent loin et doivent faire du chemin pour aller travailler et aucun d’entre nous ne trouve plaisir à être pris au piège dans des bouchons sans fin. Nous aimerions plutôt jouir de moyens de transport de substitution. Et les peu qui existent tombent en panne. La gare du Nord et le RER B n’ont guère brillé par leur fiabilité ces derniers jours, marqués par la circulation alternée.
Pendant ce temps, la piétonisation des voies sur berge fait débat puisqu’elle a augmenté les temps de trajet et, donc, la pollution en fixant plus longtemps à des endroits un trafic automobile congestionné. Autant de constats qui ont décidé Anne Hidalgo et son équipe municipale à réagir. Comment ? En prenant le choix de la fuite en avant : une stigmatisation hystérique du véhicule.
« La pollution à Paris n'est pas une fatalité, et on va le démontrer » a tonné la maire de Paris. Lutter contre la pollution automobile, voilà le seul credo. Une campagne, dont le slogan est « La pollution automobile à Paris, il faut que ça s'arrête », est diffusée sur les réseaux sociaux pour « confronter les Parisiens à la réalité » de la pollution de l'air, et de ses conséquences sur la santé. Pour faire passer le message, Anne Hidalgo s’est entourée de pneumologues au discours effrayant. Sachez que dès que nous tournons la clé de contact de notre véhicule, nous condamnons les fœtus des femmes enceintes à l’asthme alors que nous imposons quotidiennement sept paquets de cigarettes à nos semblables
Il est rappelé que la pollution de l'air est à l'origine de 48 000 décès prématurés en France, selon l'agence de Santé publique France, et coûte au pays plus de 100 milliards d'euros par an, selon un rapport sénatorial. La pollution automobile a une part de 55 % dans ce désastre. Pour les 45 % restants, on ne pipe mot. " L'essentiel de la pollution provient des véhicules", s’est limitée à dire Anne Hidalgo.
Sinon, pour continuer dans cette voie, on peut mettre aussi l’ensemble de la population dans des trains qui mèneraient en un lieu précis qui serait le lieu de travail universel. Plus de bouchons, plus de pollution. Mais la perspective n’est pas très engageante sauf pour les contempteurs aux discours réducteurs.
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