Angela Merkel: "l'industrie doit réparer ses erreurs"
La campagne des élections législatives fédérales allemandes touche à son terme, et l’automobile a bien sûr été un élément important du débat. Angela Merkel, candidate à un quatrième mandat de chancelière, appelle les constructeurs automobiles à favoriser davantage la transition énergétique.
L’industrie automobile allemande emploie 800 000 personnes, et c’est un élément-clé de la croissance et du rayonnement du pays. A quelques jours de la fin de la campagne des législatives fédérales, l’agence Reuters rapporte que le syndicat IG Metall, dont la plupart des membres viennent de l’industrie automobile, appelle la chancelière Angela Merkel, qui vise un quatrième mandat, à soutenir avec plus de vigueur le développement de la voiture électrique: "les politiciens doivent eux aussi prendre leurs responsabilités. Sans infrastructures avec des stations de charge, sans un système de production, de stockage et de distribution d’énergie renouvelable, la transition ne se fera pas" a ainsi déclaré le dirigeant de l’organisme.
De son côté, le ministre des affaires étrangères Sigmar Gabriel (SPD – Parti social-démocrate), membre de la coalition au pouvoir, estime que l’Allemagne ne doit pas suivre France et Grande-Bretagne sur la voie de l’interdiction des moteurs thermiques à l’horizon 2040. "L’électromobilité est une chance, mais ce serait une erreur que de vouloir faire disparaître le moteur thermique maintenant […] J’ai la conviction qu’il ne faut pas viser l’interdiction des moteurs thermiques, dont le potentiel est important dans le cadre du développement de l’e-mobilité."
Ces déclarations interviennent après qu’Angela Merkel, connue pour être la meilleure avocate du secteur automobile, a appelé les constructeurs à produire des véhicules moins polluants et à favoriser la transition énergétique pour permettre à l’industrie auto de retrouver de la crédibilité, deux ans après qu'a éclaté le dieselgate: "L'industrie automobile doit réparer ses erreurs. Elle a détruit la confiance qu'on lui accordait, et elle doit maintenant tout faire pour restaurer celle-ci, dans son intérêt et dans celui de tous les gens qu'elle emploie". Lors d'un meeting mardi dernier, la chancelière a par ailleurs déclaré que les constructeurs devaient préparer l'avenir: "Conduite assistée, autonome, numérique, voiture électrique : dans les dix à quinze prochaines années, ces éléments seront décisifs."
Par ailleurs, si elle estime que les décisions de la France et du Royaume-Uni d’interdire les moteurs thermiques à l’horizon 2040 vont dans le bon sens, Angela Merkel se refuse pour sa part à avancer un quelconque calendrier.
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