Affaire Takata : le gouvernement veut imposer un "délai moyen d'intervention de 15 jours"
L’affaire des airbags tueurs n’en finit pas, aussi le ministère des transports officialise-t-il aujourd’hui un projet d’arrêté imposant des rappels "élargis et accélérés", dont l’ambition est de faciliter la vie des automobilistes concernés.

L’affaire Takata a fait 18 morts en France. 2,5 millions de véhicules font l’objet d’un rappel, dont 1,7 million en « stop drive » en attendant le remplacement de l'airbag. PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP
Le mauvais feuilleton de l’affaire Takata continue, avec encore des milliers d’airbags dangereux en circulation sur les routes de France. Pour éviter de nouveaux accidents mortels, le dernier en date étant survenu à Reims début juin avec une Citroën C3 qui n’était même pas considérée comme "à risque immédiat" par le constructeur (!), les autorités ont décidé d’accroître la pression sur les constructeurs automobiles.
Par un arrêté en date du 29 juillet, le ministère des transports prévoit un rappel obligatoire de tous les airbags de type "PSAN sans dessiccant" (le PSAN désignant du nitrate d’ammonium en phase stabilisée) et de type NADI (Non-Azide Driver Inflator) d’ici la fin 2026, et ce quel que soit l’âge des véhicules considérés. "Les propriétaires de ces véhicules devront en être avertis d’ici un mois, s’ils ne l’ont pas déjà été", annonce le ministère.
Et celui-ci de faire état d’une "systémisation de la mise en stop drive pour les véhicules circulant outre-mer et en Corse", tandis que parmi les véhicules circulant en métropole ne sont touchés que ceux mis en circulation avant le 31 décembre 2011. Dans le doute, et plutôt que d’attendre de recevoir un courrier pour s’inquiéter, on conseillera d'adopter d’office une démarche proactive et se connecter sur les sites web des constructeurs auto, muni(e) du numéro VIN qui figure à la case E du certificat d’immatriculation. C’est ce code qui permettra de savoir si votre voiture fait partie des modèles à risques.
Les autorités ajoutent que les constructeurs devront être en mesure de remplacer les airbags incriminés "dans les 2 mois suivant la première prise de contact". Or, cela peut être incroyablement long 2 mois sans voiture. Astuce : comme l’a montré une récente enquête Caradisiac, il ne faut pas hésiter à prospecter dans les réseaux : au sein d’une même marque, le délai d’intervention proposé peut passer d’un mois à 24 heures. N’hésitez pas à décrocher votre téléphone pour trouver un atelier moins débordé que celui situé à proximité de votre domicile, sachant que l’intervention de changement d’airbag est plutôt simple et prend moins de 2 heures.
Reste que les pouvoirs publics veulent désormais contraindre les marques à un "délai moyen de réparation exigé de 15 jours. " Si le rendez-vous est plus tardif alors même que le véhicule fait l’objet d’un stop drive, l’arrêté prévoit une "obligation de mise à disposition gratuite de solutions de mobilité", (véhicule de courtoisie ou de location, ou financement d’un mode de transport équivalent), à quoi pourront s’ajouter des réparations à domicile ou le remorquage jusqu’au garage. L’arrêté prévoit enfin que des "astreintes élevées" s’appliquent pour les constructeurs ne jouant pas le jeu.
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