A Genève, la vraie star c'est Airbus et sa voiture volante
Oubliez un instant les supercars, les voitures à quatre roues et à l'esprit finalement très consensuel. Ce salon de Genève 2017 restera dans les annales puisque c'est la première fois qu'un constructeur crée autant la sensation. Sauf que ce constructeur n'est pas automobile, mais aéronautique.
Encore récemment, les salons étaient très partitionnés et structurés. Les géants de l'électronique se donnaient rendez-vous au CES de Las Vegas, les fabricants de téléphones et objets connectés au Mobile World Congress de Barcelone et les automobiles à Genève, Detroit ou encore Tokyo. Sauf que ces frontières bien établies tendent à disparaître. Aujourd'hui, nous voyons des constructeurs automobiles au CES, au milieu de Microsoft, Intel ou encore LG, et à Genève, cette année, nous avons eu droit à une mini-sensation.
Airbus Pop.Up, le futur... ou pas
Le géant de l'aéronautique Airbus (qui engloutit désormais l'aviation et les hélicoptères depuis le changement de nom d'Eurocopter en 2014) a loué un stand à Genève. Pour quelle raison, nous direz-vous ? C'est simple : Airbus présentait une automobile. Un secteur qui n'a rien à voir avec les activités habituelles du groupe franco-allemand mais nous retrouvons dans Airbus et dans l'automobile un sens commun : le transport de personnes.
Justement, Airbus présente à Genève le Pop.Up, un véhicule déjà décrit dans nos colonnes récemment. Concrètement, il s'agit d'une petite voiture électrique classique, qui peut toutefois s'envoler grâce à quatre rotors électriques pour rejoindre n'importe quelle destination (dans un rayon d'action évidemment limité) grâce à un système de guidage autonome.
Aujourd'hui, il faut bien l'avouer, nous sourions devant ce projet et notre légèreté face à Airbus est légitime. Produire la voiture volante tant rêvée par beaucoup, qui a fait le bonheur de Korben Dallas dans le cinquième élément, est quelque chose d'un peu naïf. Sauf qu'Airbus est tout sauf en train de rire avec cette idée. Les premiers essais volants sont prévus pour la fin d'année et Airbus espère proposer un véhicule capable d'atteindre 100 km/h sur le sol (pas uniquement sur route puisque cet engin est prévu pour être utilisé sur rails...) grâce à une motorisation électrique. Le but est de trouver une solution à la mobilité dans les zones fortement urbanisées.
Seulement voilà, malgré toutes les bonnes volontés du monde de l'industrie et de la science, il reste un obstacle : celui de la loi et de l'administration. Un constat valable pour la voiture autonome. Nous l'avons vu encore récemment avec ce Marseillais, inventeur d'une planche volante, la "Flyboad Air", un objet unique qui intéresse le monde entier, convoqué par la justice et interdit de vol sur terrain public et privé. La Flyboard est donc interdite (par la DGAC, la direction générale de l'aviation civile), mais qu'en serait-il si l'on devait mettre dans les airs des dizaines, centaines ou même milliers de cet Airbus Pop.Up ? Qui serait responsable en cas d'accident ? Comment gérer les assurances ? Que faire face à un espace aérien parfois très chargé, surtout autour des grandes villes ? Autant de questions aujourd'hui sans réponses.
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