Le 9 septembre, Eric Chantriaux apprend le départ de son interlocuteur, Monsieur B L. Le 15 du même mois, une délégation de Dubaï arrive à Venelles avec le nouveau boss, Luciano Secchi. Il est accompagné de Daniele Audetto, approché pour remplacer Monsieur B L., et des deux techniciens Benjamin Durand et Olivier Piquenot. Pour solde de tout compte ? Que nenni, pour se plaindre.

Solution F se voit ainsi menacée par le sieur Secchi d'un procès en dommages et intérêts pour retard dans la fourniture des moteurs. Une situation ubuesque que Chantriaux désamorce en montrant lesdits moteurs assemblés dans ses ateliers et prêts à être expédiés depuis le 19 août. Revirement à 180° de la délégation qui charge Monsieur B L. pour exciper de sa bonne foi et promet qu'un chèque de 500.000 euros sera expédié dès le retour à Dubaï. A un détail près cependant...

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30 mm d'écart sur les fixations des principaux éléments mécaniques ont ainsi été constatés et ce problème de dispersion devra être résolu avant tout paiement. Les 19 et 20 septembre, une équipe de Solution F part sur place pour prendre les mesures. Et le temps passe tandis que Luciano Secchi n'hésite pas à demander à Eric Chantriaux s'il ne se serait pas par hasard entendu avec Monsieur. B L pour s'arranger sous le manteau.

Le 2 octobre, Daniele Audetto contacte téléphoniquement Eric Chantriaux pour lui déclarer qu'il ne remplacera finalement pas Monsieur. B L , ne souhaitant pas «  être mêlé à cette situation malsaine et peu glorieuse .» Le 6 octobre, l'avocat de Solution F reçoit un courrier d'Union Properties affirmant qu'il n'y a aucune relation commerciale existante entre les deux entités.

Le 9 octobre, Eric Chantriaux et son avocat se rendent à Dubaï pour tirer les choses au clair. Ils auront droit au bouquet final. Reçus dans des bureaux somptueux par Zaid Ghoul, ci-devant Chief Financial Officer d'Union Properties, par Luciano Secchi, déjà cité, et la responsable juridique Rala Madi, le duo se fait entendre qu'aucun document n'oblige Union Properties à verser quoi que ce soit à quiconque. Ce qui, hélas, n'est pas faux. Néanmoins, Eric Chantriaux demande qu'il lui soit versé une indemnité portant sur l'achat des moteurs et des pièces. La main d'oeuvre, ce sera cadeau.

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Les interlocuteurs demandent réflexion et sortent de leur silence le 17 octobre: 250.000 dollars pour en finir, soit quelques 190.000 euros. Eric Chantriaux qui a vendu jusqu'à ses biens personnels et puisé dans ses fonds propres pour faire traverser cette épreuve à son équipage a refusé l'aumône. Il jure ne pas en rester là, tout pot de terre qu'il est contre cette amphore de fer. Quant à nous, nous attendons la suite et somme preneurs des versions de toutes les parties impliquées dans cette aventure.