L'Ademe a commandé il y a plusieurs mois une étude d'impact sur le climat des autos électriques portant sur leur cycle de vie complet. Ce genre de mesure prend en compte la fabrication, l'énergie et les matériaux utilisés pour la construire, sa distribution, sa pollution en utilisation et également son recyclage en fin de vie.

Cette étude a demandé des mois de travail à plus de 50 experts en provenance des constructeurs mais également des énergéticiens, des entreprises de recyclage ou des fabricants de batteries voire des associations concernées. Ses conclusions sont particulièrement intéressantes et pointent quelques points noirs sur le cycle de vie complet de ce type de voiture. Les calculs ont pris pour référence une auto électrique produite et utilisée en France effectuant des trajets quotidiens inférieurs à 80 km sur une durée de vie de 150 000 km.

Les batteries, c'est le point noir

Les émissions de gaz à effet de serre sont notamment réduites de 3 ou 4 fois avec un véhicule électrique, son impact énergétique (consommation d’énergie primaire totale) reste également meilleur que celui de l’essence mais par contre, moins bon que celui du diesel.

Pour ce qui est des pluies acides, le bilan est plus mitigé à cause du responsable principal de l'essentiel des maux de l'électrique, en l'occurrence la batterie. L’extraction des métaux qui entrent dans sa composition (cobalt, nickel) provoque en effet des rejets de polluants atmosphériques (SO2).

En France, l'énergie électrique ne peut être dissociée de la radioactivité puisqu'elle est essentiellement produite dans des centrales nucléaires mais comme il n’existe toujours pas d’indicateur environnemental suffisamment fiable concernant les déchets radioactifs, la synthèse n'évoque pas le sujet même si l'étude en tient effectivement compte. Par contre, elle pointe le fait que l'Allemagne fonctionne avec des centrales au charbon ce qui alourdit le bilan environnemental de façon plus directe.

On note aussi que la production d'un véhicule électrique est plus polluante que celle d'un véhicule classique toujours à cause de la production des batteries mais qu'il se rattrape ensuite durant son utilisation. Un constat qui fait dire à l'étude que pour être réellement moins polluante, une électrique doit être utilisée de façon intensive et pas en tant que véhicule d'appoint.


L'étude indique enfin qu'une amélioration des technologies de batteries mais aussi le recours aux énergies renouvelables permettront d’améliorer la performance du véhicule électrique et que d'ici à 2020, les impacts seront réduits de 20 à 40 %. L'étude prend même en compte le risque que ferait peser pour les ressources naturelles (Antimoine, Indium, Béryllium, Magnésium, Cobalt, Gallium ou encore terres rares) un volume de voitures électriques produites de l'ordre de 630 000 véhicules en 2020. La conclusion est qu'il n'y a pas de menace pour l'approvisionnement sauf pour le Cobalt dont 7 % de la production seraient consommés par les voitures électriques d'où l'importance de parfaire son recyclage.


Via usine nouvelle