Sur les petites nationales du Vexin dont le bitume a vu de meilleurs jours, les suspensions fermes associées à la monte optionnelle de 19 pouces ne font pas de la RCZ un modèle de confort mais révèlent un châssis équilibré avec un train avant digérant sans peine le couple abondant et un train arrière rivé au sol. Pas très joueur mais terriblement efficace. On retrouve avec plaisir le caractère enjoué et sonore du THP et son enthousiasme étonnant à monter dans les tours pour un moteur suralimenté mais sa boîte de vitesses pourrait bénéficier d'une réduction de ses débattements pour un feeling plus « mécanique ». Une remarque qui vaut aussi pour la direction assistée électrique avare en remontées d'information.


La GT 86, quant à elle, avale sans peine les imperfections de la route grâce à des suspensions étonnamment souples sans pour autant verser dans le roulis comme un paquebot dans la tempête. La direction assistée, bien qu'électrique elle aussi, se révèle précise et communicative, et fort heureusement : la monte pneumatique choisie en 17 pouces est la même que celle de Prius et met clairement le plaisir de la glisse avant l'efficacité absolue. Le train arrière enroule donc amoureusement et le sourire s'étire jusqu'aux oreilles, avec le contrôle de stabilité VSC veillant au grain en cas de petit excès, voire de grands excès en position sport. Malgré ses 100 ch/litre, ne vous attendez pas à un caractère rageur du moteur à la Honda : pas grand-chose ne se passe en dessous de 5 000 tr/min et chaque cheval se présente poliment l'un après l'autre au dessus. Il faut donc beaucoup jouer de la boîte qui offre par chance une course réduite réjouissante et des verrouillages fermes.


Comparatif vidéo - Toyota GT86 vs Peugeot RCZ THP 200 : la passion contre la raison

Nous avons ensuite emmené nos deux protagonistes sur le circuit de la Ferté Gaucher malheureusement sous une pluie battante. Malheureusement ? Pas forcément à bord de la Toyota qui se révèle totalement dans ces conditions apocalyptiques. Grâce à son moteur boxer, son centre de gravité est extrêmement bas, à seulement 460 mm, tandis que sa répartition des masses est de 47/53, ce qui en fait un véritable modèle d'équilibre. VSC sur off, impossible de prendre la moindre courbe proprement pour le plus grand bonheur du conducteur, tout se fait en contre-braquage avec une facilité désarmante. Le moteur ici se révèle : son caractère linéaire est le bienvenue et permet de nourrir l'accélérateur avec précision pour entretenir des glisses sans fin.


Comparatif vidéo - Toyota GT86 vs Peugeot RCZ THP 200 : la passion contre la raison

Pour la Peugeot, c'est par contre la punition : traction, direction floue, larges pneus et gros couple ne faisant pas bon ménage sous une telle pluie jusqu'à la caricature. Laissez le contrôle de stabilité enclenché et il semble travailler constamment. Débranchez-le et la RCZ élargit la trajectoire à chaque courbe avec un train arrière toujours aussi incorruptible.