Samedi 21 mars dans un petit village au fin fond de la Nièvre 12h.
Le soleil darde ses rayons, laissant une légère humidité matinale s'évaporer d'un asphalte qui va connaître son jour de gloire. Le bar du village est plein et l'ambiance chaleureuse. Les discussions sont ponctuées de tchin-tchin nous indiquant qu'il est l'heure de l'apéro. Rien ne pourrait venir troubler cette ambiance gentiment conviviale à part peut- être un événement inhabituel.
Les verres commencent à trembler accompagnant un grondement sourd dont l'origine n'est pas clairement identifiable, les voix se taisent pour apprécier le passage d'une Ferrari F430 Scuderia accompagnée d'une concurrente allemande. C'est le début d'un défilé qui durera plus d'1 heure.
Un ballet de 200 voitures qui n'ont rien d'ordinaires puisqu'on y retrouve des Ferrari en pagaille, des Porsche de toutes les générations de la Carrera GT à la 924, une 8 C Competizione, une Bugatti Veyron, une Caterham V8, des Lamborgini, sans oublier quelques anciennes et raretés comme une AC Cobra.
Le Rallye de Paris fait toujours son effet.
Le concept :
Le rallye de Paris n'est pas comme son nom pourrait le laisser croire une compétition ou le chronomètre règne en maitre, car si le nombre de chevaux vapeurs au m² atteint des valeurs susceptibles de nous donner des convultions, le maitre mot est la passion.
Le week-end se découpe en 2 parties : l'épreuve route et le circuit.
L'épreuve routière partait de Paris pour conduire le cortège à Magny- cours, avec ensuite une nuit à Beaune pour finir le dimanche à Dijon.
Bien évidemment rien de chronométré, cependant l'organisateur conseillait aux participants de respecter le code de la route durant ce trajet qui devait suivre un road-book bien précis ponctué de check-point surprises.
Circuits :
La première escapade eu lieu sur le tracé du circuit de F1 de Magny- cours.
4411 mètres d'asphalte réservés aux grosses puissances. Heureusement l'organisation avait mis en place des classifications permettant de ne pas avoir une Bugatti Veyron et une Austin Mini Cooper en même temps sur la piste. Nous avions, par conséquent, droit à de véritables départ lancés "façon grand prix" des classes A, B, C, D; cette dernière regroupant bien évidement les véhicules les plus performants. Quelques empoignades musclées, quelques dérives pas toujours bien contrôlées, pour un spectacle magnifique.
La séance de roulage du dimanche se situait sur le circuit beaucoup plus intéressant (à mon humble avis) de Dijon-Prenois qui offre un relief et un tracé technique; qui engendra quelques petits dégâts matériels. La compétition était toutefois présente avec une épreuve de régularité qui comme son nom l'indique récompensait les pilotes... réguliers. Concrètement on chronomètre une voiture sur 4 tours, le premier servant de temps de référence, les trois suivants devant s'en approcher le plus possible.
Là aussi nous avons eu l'occasion d'apprécier quelques bagarres d'anthologie vraiment très très saignantes entre les pistardes italiennes (Gallardo Superleggera, F430 Scuderia) et les allemandes (Porsche GT3 et GT3 RS) ou les tours s'enchainaient pare-choc dans pare-choc, sans que personne ne lâche quoi que ce soit !
Le CV de certains participants expliquait toutefois le niveau assez élevé.
Au cœur de l'action :
Magny-Cours est une piste pour grands garçons, par conséquent la proposition d'un représentant de Lamborghini Paris de m'emmener à bord une Murcielago LP640 pour quelques tours musclés, était une invitation difficile à refuser. Nous partons donc dans la catégorie des « énervés », même si le tour de chauffe impose un rythme mesuré, pour mettre les pneumatiques et les freins en température, la tension est légèrement palpable. Impression confirmée par le départ lancé "façon boulet de canon" des lièvres de notre groupe. Les autos les plus à l'aise sont indéniablement la Superleggera, la Scuderia et la GT3 RS qui évoluent dans leur domaine de prédilection.
Vu de l'intérieur les dépassements sont parfois limites, mais heureusement mon chauffeur du jour adopte un style de pilotage coulé, me permettant d'apprécier l'allonge phénoménale des 640 chevaux, mais aussi le mordant du freinage à l'endurance étonnante. Nous ferrons quand même un petit tête à queue qui fut l'objet de certaines railleries au sein du clan Lamborghini.
Sur la piste de Prenois, c'est le sympathique Fabian qui accepta de lester son bolide de mon délicat popotin. Son auto n'est sûrement pas une inconnue pour les lecteurs de Caradisiac puisqu'il s'agit de la Saleen S302 Extreme Sterling Edition déjà présentée dans la rubrique de la photo du jour.
Une américaine de 620 chevaux sur un tracé aussi sélectif... voilà qui s'annonçait assez rock and roll.
Et pourtant pas du tout, l'auto tracte sacrément fort avec une allonge d'enfer, mais notre pilote du jour à un pilotage fluide, très agréable permettant de mettre en avant un châssis équilibré.
Les montées et les descendes s'enchaînent à un rythme de croisière important, le V8 compresseur pousse comme une grosse mule dans la ligne droite avant de plonger dans un droite rapide, introduisant un enchainement où les autos légères sont particulièrement à l'aise.
Les 620 chevaux sont bien présents, certaines Ferrari doivent encore s'en souvenir. Malheureusement un accrochage sur la piste nous rappelle que le risque zéro n'existe pas et que la vigileance est de rigueur.
Il est temps de rentrer dans les stands.
Au final dans une conjoncture actuelle autophobe, une telle réunion pourrait être considérée comme légèrement décalée.. trop de puissance, trop de danger, trop de consommation !
Mais au diable le politiquement correct, l'organisation RallyStory est une institution bien huilée (à la Motul 300V) qui arrive à faire coïncider, passion et raison, avec une efficacité évidente puisque les incidents de parcours (tôle froissée) ont été gérés avec professionnalisme.
Rendez-vous l'année prochaine.
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