Difficile pour une jeune marque comme Audi, réveillée par Volkswagen seulement depuis 1965, de se faire un nom en peu de temps parmi l’élite automobile. Mais la firme aux anneaux aura la chance d’avoir aux commandes un certain Ferdinand Piëch, neveu de Ferdinand Porsche. Bon sang ne saurait mentir, cet ingénieur surdoué sera l’artisan de la victoire du coupé quattro en rallye.
Repères
Production
1993 – 1996
Puissance
315 ch (5 cyl. Turbo 2.2)
Cote 2012 :
À partir de 12 000 €
C’est suffisant pour briller à l’international et dans le cœur des automobilistes sportifs. Afin d’entretenir la flamme et sa récente notoriété, Audi passe un accord avec… Porsche, pour développer une variante ultra-sportive de son break 80/90 (type B4). Piëch n’en est pas à son coup d’essai avec les transferts technologiques entre les deux marques, puisque la petite 924 née en 1976 avait bénéficié du valeureux 4 cylindres 2.0 de l’Audi 100. Mais sur la RS2, dévoilée fin 1993, cet échange de compétences va bien plus loin dans la démarche. Si le 5 cylindres 2.2 turbo 20 soupapes est bien un bloc d’origine Audi, tout ou presque est revu par Porsche. Il reçoit ainsi un plus gros turbo, un système d’injection amélioré, un refroidissement optimisé, une admission retravaillée et même un arbre à cames spécifique. C’est suffisant pour rendre légitime la signature « Powered by Porsche » présente sur le haut-moteur, signature garante de performances. Bien sûr, Audi apportera sa propre touche, en greffant sa fameuse transmission intégrale quattro, procurant une tenue de route exceptionnelle, y compris sur chaussée humide. Produite à seulement 2891 exemplaires (dont 108 seulement pour la France), la RS2 est d’ores et déjà une voiture culte !
Sur la route
Amateur de « drift » et de belles glissades contrôlées, passez votre chemin : l’Audi RS2 n’est pas la monture idéale pour ce genre de figure. C’est la faute (ou grâce ?) à sa transmission intégrale quattro, gage d’un grip remarquable, y compris sur revêtement glissant. Ceci n’est certes pas très ludique, mais cette belle efficacité a ses adeptes, surtout pour ceux qui habitent des régions montagnardes ! Mais le RS2 n’est pas qu’un monstre d’efficacité : c’est aussi une authentique sportive, capable de rivaliser avec une Porsche 911… mais avec femme, enfants et gros toutou à bord ! D’ailleurs, les chiffres parlent pour elle. 315 ch à 6 500 tr/mn et 410 Nm de couple, c’est assez pour transfigurer cette brave Audi 80 Avant en une sportive de haute volée, capable de couvrir le 0 à 100 km/h en 5,4 secondes et d’accrocher 262 km/h (il n’y avait pas encore, à l’époque, cette bride limitant ces autos à 250 km/h).
Bien sûr, le look de ce break est à la hauteur, avec des coloris spécifiques souvent assez « voyants » (jaune, bleu Nogaro…), et surtout en adoptant des éléments de carrosserie issus de… la Porsche 911. C’est le cas des rétroviseurs ou des blocs clignotants/antibrouillards (Type 993), des étriers de frein et des jantes Cup de 17’’ à 5 branches provenant de la 968, ou encore des boucliers proéminents, très proches de ceux montés sur la Type 964. Autant à l’aise sur route que sur circuit, la polyvalente RS2 séduira tous les membres de la famille tant elle se montre homogène. Madame la prendra pour faire les courses, et Monsieur pour… faire LA course, nuance.
A vérifier avant d’acheter
L’Audi RS2 combine tout le savoir-faire d’Audi et de Porsche. Autant dire que c’est du sérieux, et que cette voiture bien née n’a pas de réel défaut. Ses éventuelles faiblesses proviennent essentiellement d’une mauvaise utilisation, ou d’un entretien négligé. Par exemple, si l’embrayage est réputé fragile, c’est parce qu’il fait office de « fusible » lors de démarrages canons répétés. Logique, puisqu’une RS2 ne patine pas grâce à sa transmission intégrale quattro ! A partir de 1995, Audi a d’ailleurs monté d’office une boîte renforcée. Il est important de ne pas se précipiter sur la première venue. Limitez votre achat à une voiture en parfait état d’origine, à l’historique complet et complète, car malgré son jeune âge, certaines pièces spécifiques sont désormais introuvables, comme les baguettes latérales ou les seuils de portes en aluminium par exemple. Côté mécanique, le 5 cylindres-turbo est fiable, à condition de procéder à une vidange tous les 10 000 km (avec changement des filtres à air et à huile). Quant aux bougies, prévoyez de les changer tous les 30 000 km (serrage au couple obligatoire). Vu le prix, n’hésitez pas à prendre les bougies d’origine (Bosch F5DPOR à 70 € les cinq). Enfin, il est impératif de refaire la distribution tous les 90 000 km (ou tous les 5 ans). A cette occasion, remplacez la pompe à eau, réputée fragile (1 500 € environ). Voilà autant de « détails » à prendre en compte avant d’acheter, pour négocier en conséquence le prix de la voiture.
Notre version préférée
Entre une première et dernière RS2, il n’y a pas de différence, mis à part la monte d’une boîte renforcée à partir de 1995 (reconnaissable à la lettre S ou T dans le numéro de châssis). Autre astuce pour les distinguer : les lettres « CGR » désignent un millésime de 1994, et les lettres « CRB » un millésime construit à partir de 1995. Prenez soin d’ausculter l’étiquette constructeur présente dans le bac de roue de secours. Elle donne de précieuses informations (Modèle / Année de production / Codes options / Réf boîte de vitesses). Après, ce qui fera la différence sera l’état général de l’auto et son kilométrage. Comme évoqué précédemment, il est vital de privilégier un exemplaire irréprochable, tant au niveau de son historique que de sa présentation. Fuyez les modèles « bidouillés » : seuls les RS2 parfaitement préservées auront un bel avenir en collection (règle valable pour quasiment toutes les voitures). Pour la RS2, un autre critère est à prendre en compte au moment de l’achat : la couleur. En effet, elle paraît presque effacée et banale en bleu nuit, alors qu’elle affiche haut et fort sa sportivité dès qu’elle endosse des coloris plus « jeunes » et voyants. C’est le cas du rouge, du jaune Imola (très rare !) ou du fameux « bleu Nogaro », coloris typique de la RS2. Certains exemplaires bénéficient d’une option intéressante qui peut là encore faire la différence : une sellerie mixte cuir et alcantara, assortie à la teinte de la carrosserie. Un superbe RS2 affichant à peine 100 000 km peut ainsi prétendre à la cote haute, soit près de 20 000 € environ.
Fiche technique : Audi RS2 (1994-1995)
Moteur : 5 cylindres turbo, 20 soupapes.
Cylindrée (cm3) : 2226
Couple maxi (Nm à tr/mn) : 410 à 3000
Puissance maxi (ch à tr/mn) : 315 à 6500
Alimentation : injection électronique
Distribution : par courroie.
Transmission : aux 4 roues (intégrale quattro). Boîte mécanique à 6 rapports.
Direction : à crémaillère, assistée
Freinage : 4 disques ventilés, étriers à 4 pistons (AV et AR)
Dimensions (L x l x h en m) : 4,51 x 1,69 x 1,38
Poids (kg) : 1595
Pneumatiques (AV et AR) : 245/40 ZR 17
0 à 100 km/h (sec) : 5,4
Vitesse maxi (km/h) : 262
On aime
Concept de break sportif
Polyvalence remarquable
Efficacité/performances
Qualité de construction
On aime moins
Rare en parfait état
Pièces spécifiques rares
Conduite peu ludique
Conclusion
Si l’Audi RS2 n’est pas très « fun » à conduire, elle séduit par le caractère bien trempé de son 5 cylindres-turbo de légende, étroitement dérivé du mythique coupé quattro qui a marqué le championnat du monde des rallyes entre les mains de Walter Röhrl et Michèle Mouton. Bref, la RS2 offre une bonne tranche d’histoire, mais aussi une partie du savoir-faire de Porsche. Et elle inaugure en plus la race des breaks sportifs, un genre totalement inconnu dans les années 90. Voilà donc une Audi qui fera date à acheter… et à garder !
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