Quelle Skoda choisir ?

Paul Pellerin Le 16/12/2014, mis à jour le 16/12/2014 à 10:00

La marque dont nous allons vous parler aujourd’hui vient de l’Est de l’Europe. Il s’agit de Skoda, un constructeur centenaire qui produit des automobiles en République Tchèque. La marque à la flèche ailée appartient depuis les années quatre-vingt-dix à la galaxie Volkswagen. Commençons par un peu d’histoire avant de découvrir les modèles vedettes de ce constructeur.

Skoda (Škoda en tchèque) c’est au départ deux histoires séparées. Celle de l’ingénieur Emil Skoda, ingénieur de formation et fondateur (en 1859) du puissant groupe industriel Skoda (sidérurgie, armement, locomotives…). Un groupe qui s’essaya à l’automobile en 1923 en fabriquant des Hispano-Suiza sous licence dans l’usine de Pilsen. Skoda, c’est aussi l’histoire de deux hommes, Václav Laurin et Václav Klement, (l’un est passionné de mécanique, l’autre est libraire et fou de vélo) qui fondent en 1895 une fabrique de bicyclettes à Mlada Boleslav (à 70 km de Prague). De cette usine vont sortir des bicyclettes commercialisées sous la marque Slavia, puis bientôt des motocyclettes et enfin en 1905, des automobiles. On commence doucement avec une voiturette en 1905, puis arrive le premier moteur quatre cylindres en 1907, le modèle G (à quatre cylindres ) en 1908, la modèle “S“ le fleuron du catalogue Laurin & Klement en 1911 à bloc 4 cylindres de 1771 cm3 de 14 ch puis 1786 cm3 de 24 ch qui va connaître une longue carrière jusqu’en 1925…

Après la Première Guerre mondiale, Laurin & Klement poursuivent la production d’automobile avant de connaître quelques problèmes, liés en partie aux soubresauts politiques de la région (Empire austro-hongrois avant-guerre, Tchécoslovaquie après-guerre) mais aussi à l’incendie de l’usine de Mlada Boleslav qui va perturber la production automobile. Afin de protéger son acquis industriel, la marque va entamer des négociations avec le puissant groupe Skoda d’Emil Skoda. Cela se termine par une fusion, le 27 juin 1925. Skoda reprend officiellement Laurin & Klement, la marque disparaît du paysage. Mais il faudra attendre encore trois ans avant que les premières Skoda apparaissent. Ce sont d’abord des modèles très classiques qui vont céder la place à des autos plus audacieuses avec des technologies modernes pour l’époque : carrosseries aérodynamiques, suspensions à roues indépendantes, moteur arrière… En 1930, la marque révolutionne son process industriel et peut produire 80 voitures par jour. En 1933, la 420 fait son apparition, il s’agit du premier modèle original de la marque avec un châssis à longeron central, doté de demi-essieux oscillants. Cette auto reçoit un bloc quatre cylindres 995 cm3 que l’on va retrouver sur les modèles qui vont suivre : Popular, Rapid (moteur porté à 1,4 litres). La première Superb apparaît en 1935.

Lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale, l’industriel Skoda doit alors produire du matériel militaire. Pendant le conflit, les usines du groupe sont la cible des bombardements et en 1945, commencent les années de plomb du régime communiste. Cela n’empêche pas pour autant la marque de lancer la production d’une Popular modernisée (1101), qui sort des chaînes d’une usine encore dévastée par les bombardements. La société est nationalisée en 1946 et malgré la lourde bureaucratie stalinienne, elle parvient à conserver sa créativité. Les 440, 445, 450, Octavia, Octavia Super, Felicia, Felicia Super seront lancées ces années-là. Mais au début des années soixante, l’heure est à la production de masse et alors que la firme inaugure de nouvelles installations, on lance sur les chaînes la 1000 MB (qui s’appellera plus tard Skoda 100 ou Skoda 110, carrosserie modernisée mais mécanique sans grand changement).

Cette auto est la première d’une longue lignée de petites berlines à moteur arrière, qui furent produites pendant un quart de siècle. Si ces autos plaisent aux Soviétiques, qui les préfèrent à leur production locale, elles ont mauvaise presse en Europe occidentale. En 1975, Skoda dévoile la 130 RS, un coupé sportif qui va connaître son heure de gloire dans de nombreux rallyes jusqu’au début des années 80. Elle s’illustrera aussi en circuits, dans le Championnat européen des voitures de tourisme. La compétition est d’ailleurs dans les gènes de la marque. Une Skoda a fini deuxième de sa catégorie au Rallye de Monte-carlo 1936. Aux 24 Heures du Mans 1950, on vit une barquette "officielle" en tête de sa catégorie avant d’être contrainte à l’abandon trois heures avant la fin de la course. Il y eut également des petits coupés et des Formule 3 qui se sont bien défendus lors de courses organisées derrière le Rideau de fer.

A la veille des années 90, les 110, 120, 130 à moteur arrière vont laisser leur place à la Favorit. Une berline compacte dessinée par Bertone. C’est la première traction à moteur transversal de la marque. Elle va permettre à Skoda de se remettre des années noires du communisme et de repartir d’un bon pied. La Felicia va lui succéder en 1994, c’est la première Skoda de l’ère Volkswagen. Le constructeur allemand ayant été préféré à Renault pour reprendre la marque tchèque en 1991. Une association fructueuse qui va donner naissance à de nombreux modèles (sur les 16 millions d’autos produites par Skoda, 11 millions l’ont été sous l’ère Volkswagen), dont les voitures dont nous vous présentons les caractéristiques dans les pages suivantes.

Pour terminer l’histoire de Skoda, voici la liste des véhicules construits par Laurin & Klement, puis Skoda

Laurin & Klement (1905-1925)

1905 : Type A

1906 : Type B, Type C,Type D , Type E ,

1907 : Type F , Type FF

1910 : Type FC/FCS/FCR

1911 : Type S

1923 : Type 100

1925 : Type 125

1925 : Fusion Laurin & Klement - Skoda

1926 : Skoda-Hispano Suiza H6B

1928 : 4 R