L'auto-partage est l'usage raisonné de la voiture en ville. C'est l'utilisation successive d'un même véhicule par différents usagers inscrits préalablement auprès d'un opérateur qui gère une flotte de véhicules partagés. Ces voitures sont disponibles 24h/ 24, 7J/ 7 en "libre-service" pour des déplacements courts et occasionnels : c'est la fin des contraintes de l'entretien, de l'assurance ou du stationnement de sa voiture. L'auto-partage est un mode de circulation en complément des transports publics, du vélo et du taxi. Une voiture d'autopartage remplace en moyenne 8 véhicules particuliers. C'est autant d'espace de stationnement libéré. En plus, les utilisateurs de ce service réduisent de 20% leurs kilomètres en voiture. La Mairie de Paris vous donne tous les détails sur l'auto-partage, service qui se développe de plus en plus au sein de la capitale.
La Ville de Paris a décidé d'opter pour une démarche citoyenne et écolo en délivrant un label qui définit la qualité de service des entreprises partenaires. Aujourd'hui, trois sociétés ont été labellisées par la Ville de Paris : Caisse Commune, Mobizen et Okigo. Le tarif du service d'auto-partage comprend le coût du carburant, des assurances, de l'entretien... La facturation au déplacement incite l'usager à rationaliser ses trajets et donc diminuer les kilomètres parcourus. Actuellement à Paris, l'activité d'auto-partage est exercée tout d'abord par "Caisse Commune", une S.A.R.L. qui propose ce service sur le territoire parisien depuis 8 ans et revendique 2 000 adhérents (presque la moitié des adhérents en France) et 85 voitures réparties dans 17 stations. Depuis avril 2007, un nouvel acteur fait de l'autopartage : Mobizen. Avec aujourd'hui 10 emplacements, Mobizen est en plein développement et accroît rapidement son maillage des arrondissements parisiens.
Dernière née des entreprises labellisées : Okigo. Quatre parcs Vinci accueilleront d'abord les voitures "auto-partage" à Paris et 25 stations d'ici fin 2007. Le maire de Paris Bertrand Delanoë a inauguré hier ce nouveau service d'auto-partage Okigo, proposé par les sociétés Avis et Vinci Park. Les voitures sont disponibles 24 heures sur 24, 365 jours par an, pour des locations à l'heure, moyennant abonnement. Les Peugeot 1007, de moins de 6 mois et moins de 10 000 km au compteur, sont conformes aux normes européennes anti-pollution les plus récentes. Ce service sera disponible à partir du 7 juillet dans quatre parkings souterrains (Lobau-Rivoli, Bourse, Alhambra et Bastille). Les concepteurs ont souligné la simplicité et la souplesse du dispositif: il faut d'abord adhérer à Okigo au bureau d'accueil du parking Lobau-Rivoli (IVème) ou sur internet (www.okigo.com) pour recevoir un Pass. Il suffit ensuite de réserver en ligne ou par téléphone au 0.821.231.231. L'abonnement coûte 9,90 € par mois, plus paiement à l'heure (4 euros de l'heure) et 0,35 euros du km, carburant, assurances, parking et entretien inclus. Par contre il ne sera pas possible de prendre une voiture à la Bastille pour la restituer gare Montparnasse : cela supposerait un énorme maillage de stations de locations dans tout Paris.
Zoom sur l'auto-partage
La mairie de Paris explique que le taux de motorisation des ménages parisiens est très inférieur à la moyenne constatée dans les grandes agglomérations en France (avec 53% seulement des foyers équipés d'un véhicule automobile). De plus, la plupart des Parisiens motorisés utilisent peu leur automobile : 60% environ n'utilisent pas leur voiture tous les jours ; 16% l'utilisent moins d'une fois par mois. Pour développer les alternatives à la possession d'un véhicule individuel, la municipalité parisienne souhaite voir se développer les systèmes d'autopartage qui présentent des avantages indéniables en termes de qualité, de disponibilité et de coûts, et viennent compléter une offre de transports déjà développée à Paris : réseau de transports en commun, taxis, modes doux...
L'auto-partage tel qu'il existe actuellement sous différentes formules en France et à l'étranger est généralement accessible sur abonnement et consiste à mettre à la disposition d'usagers préalablement inscrits des véhicules disponibles 24h sur 24h pour des déplacements courts et occasionnels : visiter des amis en banlieue en soirée, accompagner des enfants en bas âge ou des personnes à mobilité réduite, aller acheter un meuble encombrant... Les véhicules, que l'on peut réserver jusqu'au dernier moment, sont disponibles dans des stations, et peuvent être retirés "en libre-service" grâce à une carte à puce. La souplesse d'utilisation offerte par l'auto-partage lui permet ainsi d'être un substitut à la voiture ou au deuxième véhicule du ménage. Il est également susceptible d'intéresser les entreprises, en complément ou en remplacement de leur flotte de véhicules professionnels.
Pour l'usager, l'auto-partage occupe donc un créneau complémentaire aux transports collectifs, à la location traditionnelle de voitures, aux taxis, à la marche et au vélo et présente les avantages suivants :
- il permet l'accès à une voiture sans les contraintes liées à sa possession : entretien, assurance, stationnement... Il permet aussi d'utiliser - quand il existe une gamme de véhicules - celui adapté à l'usage que l'on souhaite en faire ;
- il permet une réelle économie pour le budget des ménages : le budget annuel moyen consacré par les ménages franciliens à leur véhicule est en croissance continue, ce que l'évolution des prix des carburants risque de renforcer encore. A titre d'exemple, pour la moitié du prix de revient annuel d'une voiture, on peut bénéficier en moyenne d'une carte Intégrale zones 1-2, d'un vélo loué à l'année, de vingt courses de taxi, de trois week-ends de location et de trente courses avec un service d'auto-partage.
Les avantages pour la collectivité sont nombreux :
- outre l'amélioration de la qualité de vie qui est ainsi proposée aux ménages, la collectivité y gagne en terme d'occupation de l'espace public -une voiture passant en moyenne 95 % du temps en stationnement- et de trafic. Les études réalisées sur l'auto-partage convergent pour démontrer qu'une voiture d'autopartage remplace de 5 à 10 voitures privées ; avec un marché estimé à moyen terme de 30 000 à 60 000 adhérents sur Paris, ce seraient entre 13 000 et 26 000 voitures en moins à stationner dans la capitale. Il existe un potentiel important de la zone dense de l'agglomération francilienne et les résultats atteints à l'étranger montrent la marge de progression de ce service novateur : de l'ordre de 80 000 adhérents en Suisse, 70 000 en Allemagne, 120 000 adhérents en Amérique du Nord... ;
- en matière de trafic motorisé, l'impact est également sensible. En effet, les adhérents payant à l'usage du véhicule, leur comportement évolue : prendre la voiture n'est plus un réflexe, c'est le résultat d'un choix, avant chaque déplacement, du moyen de transport le plus adapté. Il en résulte une augmentation de l'usage des modes alternatifs et une diminution des kilomètres parcourus en automobile : les anciens propriétaires de voiture passés à l'auto-partage diminuent globalement leurs déplacements automobiles de l'ordre de 20%. Cette réduction des déplacements se poursuit généralement avec l'ancienneté d'adhésion, l'auto-partage jouant le rôle de désaccoutumance progressive à l'automobile. Par ailleurs, les ménages non motorisés passant à l'auto-partage le font souvent à un moment de leur vie où de nouveaux besoins de mobilité apparaissent, par exemple avec la naissance d'un enfant. Ce service évite alors l'acquisition d'un véhicule.
L'intérêt d'aider au développement de l'auto-partage a été officiellement reconnu par les pouvoirs publics dès 2000, notamment dans le Plan de Déplacements Urbains d'Ile-de-France (PDUIF). Cette orientation s'est également traduite par des aides financières au démarrage de l'activité, principalement de la part de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) et des programmes nationaux de recherche et développement, notamment le Programme de Recherche et d'Innovation des Transports Terrestres (PREDIT), et d'une promotion de la part de l'Agence Régionale de l'Environnement et des Nouvelles Energies (ARENE Ile de France). Pour sa part, la Ville de Paris incite à son développement par des réductions de 30% des abonnements de stationnement dans les parcs publics concédés ; depuis 2001, une telle réduction est introduite systématiquement dans tous les contrats lors des renouvellements de concession ou d'affermage.
Zoom sur le label
La Ville de Paris a décidé de créer les conditions favorables au développement rapide de l'auto-partage, véritable "chaînon manquant" d'un bouquet de services de transport, par la création d'un label "auto-partage, label Paris". Il est attribué aux sociétés répondant aux objectifs visés par le PDUIF. Sa définition s'appuie sur une charte signée le 5 décembre 2005 entre le Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART) et l'ADEME, fruit du travail conjoint de ces deux organismes, du Centre d'Etudes sur les Réseaux de Transport et l'Urbanisme (CERTU) et des services de l'Etat.
Les critères de labellisation sont les suivants :
- le service d'auto-partage consiste à mettre à la disposition d'usagers préalablement inscrits des véhicules, disponibles 24h sur 24h sans formalité pour des déplacements courts et occasionnels ;
- le service d'auto-partage s'inscrit dans une perspective de développement durable, notamment par sa contribution à la maîtrise des déplacements, au profit de l'intérêt général ;
- l'exploitant d'auto-partage garantit l'égalité d'accès au service à toute personne physique ou morale préalablement identifiée ;
- les stations d'accès aux véhicules sont réparties sur le territoire de telle sorte que les usagers y accèdent facilement, à pied, à vélo ou en transports collectifs ;
- les véhicules peuvent être réservés jusqu'au moment de leur utilisation (le temps minimum de réservation avant l'heure de début d'utilisation est au maximum de 15 minutes), et empruntés ou remisés à tout moment. Le service de réservation fonctionne également 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ;
- les procédures dématérialisées sont privilégiées pour faciliter la facturation et le paiement ;
- les tarifs comprennent obligatoirement une part variable d'utilisation et optionnellement une part fixe pour l'accès au service ;
- les tarifs d'utilisation sont calculés proportionnellement au temps de réservation et éventuellement au kilométrage parcouru. Ils prennent en compte tous les coûts de fonctionnement dont le carburant, l'assurance tous passagers, l'entretien, le dépannage, etc. Il est possible de facturer un forfait minimum horaire de 1 heure au maximum ;
- la qualité du service repose sur la très large garantie de disponibilité du service, afin de satisfaire au mieux les demandes des usagers. L'opérateur devra garantir au minimum que 80% des réservations faites 24 heures à l'avance seront satisfaites ;
- l'exploitant garantit le bon état de fonctionnement et d'entretien des véhicules, notamment des dispositifs de sécurité. L'usager s'engage de son côté à y contribuer ;
- l'ensemble du parc automobile utilisé pour l'auto-partage respecte la dernière norme Euro en vigueur, au plus tard 1 an après la date d'entrée en vigueur pour tous types de véhicules neufs (par exemple au premier janvier 2006, toutes les voitures d'auto-partage devront respecter la norme Euro 4 applicable aux véhicules neufs le 1er janvier 2005). Les véhicules du parc automobile émettent en moyenne moins de 140 g de CO2/km en 2007 et moins de 120 g de CO2/km en 2010 (données constructeur) ;
- des solutions sont recherchées, avec différents partenaires, pour encourager les usagers à utiliser les transports collectifs et les modes doux.
La définition de "Auto-partage, label Paris" permet ainsi d'ouvrir droit à des avantages offerts par la Ville de Paris et ses partenaires. Ils veillent à ce que ces services soient cohérents avec les objectifs de maîtrise des déplacements motorisés et à les rendre accessibles au plus grand nombre.
Source : Mairie de Paris
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