Un duel sans merci
Renault de son côté qui affiche clairement ses ambitions en alignant pas mois de six voitures (4 Alpine A 442 et 2 Mirage-Renault) va rendre la tâche des 936 nettement plus ardue que lors de la précédente édition. Aux essais, les Renault prennent l'avantage en monopolisant les deux premières places sur la grille et dès le départ, elles impriment un train d'enfer qui fait souffrir très tôt les Porsche. Malmenées les 936 comptent sur leur endurance, mais bientôt il faut déchanter dans le clan allemand. A la fin de la première heure, Barth perd neuf tours pour le remplacement de la pompe à injection et après 44 tours, l'aventure prend des allures de débâcle lorsque la voiture de Ickx-pescarolo rejoint son stand dans un panache de fumée. Moteur hors d'usage, la 936 abandonne officiellement à la 3e heure et Ickx est alors transféré sur la voiture de Barth-Haywood. Le pilote belge entame alors une incroyable remontée battant à plusieurs le record du tour pendant la nuit. De la 41e place où elle avait plongé, la 936 se retrouve au petit matin en deuxième position. Si l'unique Mirage Renault encore en course est distancée, les deux Renault rescapées et en tête de la course semblent inaccessibles. La ligne droite des Hunaudières aura finalement raison du V6 français et après Jabouille, lorsque Depailler renonce à son tour, la victoire semble offerte à la Porsche. Il reste toutefois quatre heures de course et la voiture épuisée par son incroyable chevauchée nocturne donne des signes de faiblesse. A 50 minutes de l'arrivée, tout est à reconsidérer. Une fumée inquiétante s'échappe et le diagnostic tombe sans appel : un piston est touché et peut causer des dégâts irrémédiables. Il faudra toute l'astuce et le savoir-faire des mécaniciens déconnectant le cylindre malade pour que la 936 sorte de sa léthargie. Le règlement stipule que pour être classée (et à plus forte raison triompher) une voiture doit effectuer les deux derniers tours et franchir la ligne d'arrivée. Peu avant 16 heures, Jurgen Barth repart au ralenti du stand Porsche et fixe avec angoisse le chronomètre qu'il a fait fixé derrière le saute vent. Remarquable de doigté et de sang froid, l'ingénieur pilote "maison" va s'acquitter de sa tâche dans des panaches de fumée peu rassurants.
La Porsche 936 s'imposait donc pour la deuxième année consécutive, dans la douleur et sans doute avec un petit coup de pouce du destin...
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