Pour présenter la quatrième génération de MX-5 en première mondiale, Mazda avait mis les petits plats dans les grands en organisant un dévoilement simultané à Monterey, à Barcelone et à Tokyo, et c'est dans la capitale catalane que Caradisiac était invité pour assister à l’événement.
Trois présentations simultanées dans le monde, cela signifie s’accommoder de trois fuseaux horaires différents et à ce petit jeu, il devait y avoir un perdant. L'Amérique du Nord étant le premier marché du roadster et la marque jouant à domicile au Japon, c'est donc le Vieux Continent qui devra attendre 3 h 00 du matin pour savoir, enfin, à quoi ressemble la nouvelle MX-5, dans le tout nouveau centre événementiel de Barcelone situé dans le quartier branché d'El Born, le Mazda Space.
C'est une date très importante pour le constructeur tant le modèle est emblématique. Depuis la sortie de la toute première génération en 1989, il s'est en effet écoulé à près d'un million d'exemplaires, 947 000 exactement, devenant le cabriolet le plus vendu de l'histoire. Autant dire que Mazda n'a pas droit à l'erreur. Heureusement, la recette de la MX5 est simple, et c'est là sa principale qualité : c'est un roadster deux places, léger et dynamique, avec un petit moteur plutôt frugal à l'avant qui envoie sa puissance à l'arrière, une voiture plaisir pouvant être utilisée tous les jours car économe à l'achat, à la pompe ou en entretien. Mais c'est surtout les sensations qu'elle délivre qui la rendent unique. A la fois vive et prévenante, c'est une école de la conduite, un apprentissage de la propulsion comme on n'en fait plus et c'est avant tout ce qu'on recherchera dans cette nouvelle génération.
En attendant de pouvoir en prendre le volant, nous devrons nous contenter, après avoir déjà vu son châssis au dernier Salon de New York, de découvrir son nouveau visage, un critère important dans l'achat d'un véhicule passion. Sans surprise, elle reprend les codes du Kodo Design, style initié par le concept-car Shinari de 2010, mais revu à la sauce roadster. Cela donne des lignes tendues et agressives auxquelles Mazda ne nous avait pas habitués avec les trois premières générations tout en rondeurs et qui désarçonneront peut-être dans un premier temps les amoureux du modèle. Les phares font penser aux Toyota GT86 et Subaru BRZ et les feux arrière à la Jaguar F-Type mais le profil fait immanquablement MX-5, avec un profil épuré, des pneus en 195/50R16 à flancs charnus et des porte-à-faux réduits au minimum. Et minimum est le bon mot, puisqu'allant à contre-courant de la production automobile, la ND, son nom de code, mesure 3 915 mm de long, 1 730 mm de large et 1 235 mm de haut, avec un empattement de 2 315 mm, contre respectivement 4 020, 1 720, 1 245 et 2 330 pour la génération précédente. Une telle réduction dans ses dimensions, associée aussi aux évolutions des technologies Skyactiv comprenant notamment un capot, un couvercle de coffre, des ailes avant et des renforts de bouclier avant et arrière réalisés en aluminium, ont permis d'obtenir un gain de poids d'environ 100 kg à motorisation équivalente par rapport à la NC qu'elle remplace. Cette dernière démarrant à 1 075 kg, on peut donc espérer une masse sous la tonne en entrée de gamme avec une répartition idéale 50/50.
Nous avons pu monter à bord de l'unique modèle dévoilé, en conduite à droite, et le soin apporté à la finition et au choix des matériaux est évident. L'ensemble ne manque pas de sportivité, avec un rappel de la couleur extérieure sur le haut des contre-portes, et on retrouve les évolutions de la gamme du constructeur, avec un large écran posé sur le dessus du tableau de bord et le système de connectivité MZD Connect. Un examen rapide des boutons de la planche de bord révèle qu'un Stop & Start et un système d'alerte de franchissement de ligne seront disponibles. Malgré les dimensions extérieures en net recul, le volume de l'habitacle ne semble pas en avoir pâti. Mieux encore, les sièges semblent montés plus bas, une bonne nouvelle pour le centre de gravité et les sensations, mais aussi pour les grands conducteurs qui profiteront d'un peu d'espace supplémentaire sous la capote (souple et manuelle, pas un mot encore d'une éventuelle nouvelle RC à toit rigide). Si le volant est réglable en hauteur, il ne l'est toutefois pas en profondeur. Le champ de vision est sensiblement amélioré, avec un pare-brise plus panoramique aux montants plus fins. Impossible de résister à la tentation de manier le changement de vitesse et la course semble courte et les verrouillages fermes dans la plus pure tradition MX-5.
Malheureusement, il faudra attendre quelques semaines, probablement jusqu'au Mondial de l'Auto où elle sera dévoilée publiquement pour la première fois, pour connaître enfin les spécificités des moteurs qui seront associés à la boîte manuelle à six rapports Skyactiv-MT. Mais on peut se permettre quelques théories : Mazda ayant pris l'habitude de monter sur la MX-5 des moteurs dérivés de ses berlines, gage de simplicité et de coûts de réparation et d'entretien modérés, il ne serait pas étonnant de retrouver des évolutions plus puissantes mais toujours atmosphériques du 1,5 l 100 ch et du 2,0 l 165 ch Skyactiv-G sous le capot du roadster. C'est dans ce domaine que la troisième génération de MX-5 a le plus de retard à rattraper, puisqu'elle est désormais lourdement malussée : 2 200 € pour le 1,8 l MZR de 126 ch et 3 600 € pour le 2,0 l MZR de 160 ch, des sommes difficiles à digérer quand on les ajoute à des tarifs démarrant respectivement à 24 350 et 29 000 €.
La date de commercialisation est annoncée pour la seconde moitié de 2015.
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