Le gouvernement français a trouvé son bouc émissaire sur le dossier Automobile, ce sera la Corée du Sud. En effet, les services de l'État ont demandé vendredi à la Commission européenne que les importations de véhicules en provenance de la Corée du Sud soit placées sous surveillance. En cause, les termes de l'accord de libre-échange signé entre l'Union européenne et la Corée du Sud jugé trop favorable au second nommé. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, cite en exemple la hausse de 50% des ventes de voitures coréennes, notamment de petites cylindrées diesel, sur janvier et février 2012 pour alerter l'Europe des dangers de l'ouverture du marché concédé aux Coréens à partir du 1er juillet.


L'accord qui autorise la Corée du Sud a exporter à moindre coût vers l'Europe à partir du 1er juillet – baisse des tarifs douaniers sur les petites autos de 8,3% à 6,7% puis 0% en 2016 et à 4% pour les moyennes et grosses cylindrées - pourrait bien créer un déséquilibre important et mettre en péril une filière complète dans l'hexagone. Les textes permettent d'alerter puis d'observer de près les flux de marchandises afin de rééquilibrer si nécessaire la balance et de réinstaurer l'obligation d'obtention d'une autorisation de la Commission européenne pour continuer à importer sur le territoire.


Reste que cette alerte cache un problème plus compliqué qu'il n'y parait car Hyundai-Kia, principalement visé, fabrique pour moitié (environ 400,000) ses autos en République Tchèque et en Slovaquie ! Mais si le regard se porte naturellement sur ces 2 marques, il faut aussi préciser que les Chevrolet (General Motors) proviennent toutes de Corée du Sud (env. 103,000) et que Renault commercialise aussi des autos fabriquées en Asie. Reste que depuis la signature de l'accord en juillet 2011, les exportations de la Corée vers l'Europe ont explosé de 77% à 303,557 voitures, soit 6 fois plus que le nombre de voitures européennes envoyées en Corée du Sud sur la même période !