Le journaliste canadien Éric Lefrançois s'est penché sur le cas des 4X4, un sujet très chaud qui suscite souvent des réactions vives ! D'après lui, les 4X4 ont été pas mal critiqués ces dernières années par les écologistes et les analystes de l'industrie mais on oublie leur nécessité, leur progrès et leur relative propagation. Il prend un exemple : à Paris, où l'on ne connaît pourtant rien aux vrais utilitaires, 200 militants écologistes ont manifesté pour protester contre la dangerosité et le caractère polluant de ces véhicules alors qu'en France ne sont pas commerciaisés les énormes 4X4 qui sont présents outre-atlantique comme les Suburban, Explorer et autres Ram à moteur V10 ! Eric écrit : "On diabolise les 4x4 avec raison mais est-ce nécessaire de crever leurs pneus, de maculer leur carrosserie de boue comme le font les "Dégonflés", la brigade anti-4x4 parisienne? Et la sensibilisation !"
Eric ne souhaite pas particulièrement défendre la commercialisation de tels véhicules par l'industrie automobile mais pour lui ces utilitaires tant décriés répondent pourtant à un besoin bien réel au Canada : les entrepreneurs en construction ont besoin d'une camionnette robuste et capable de transporter de lourdes charges. Certaines entreprises de service réclament l'usage d'une fourgonnette. Et, certaines familles revendiquent le droit à un utilitaire pour promener leur bateau, leurs motoneiges ou VTT. Il ajoute quand même : certains, pas tous. Le noeud du problème se trouve là. À qui la faute? Aux constructeurs de nous inciter, par de savantes campagnes de mise en marché, à monter à bord de véhicules inutiles, ou aux consommateurs de ne pas avoir fait preuve de plus de discernement dans l'évaluation de leurs besoins? Sans doute un peu des deux. Il prend des exemples : le Saturn Outlook ressemble à un camion mais ce n'en est pas un. Son soubassement se compare à celui d'une automobile. Selon les mesures enregistrées par Transports Canada, ce véhicule capable d'asseoir huit passagers à son bord, rejettera annuellement 5232 kilogrammes de CO2 dans l'atmosphère, soit 15 % de plus qu'une Sky Turbo vendue sous la même bannière et qui, rappelons-le, ne compte que deux places et un coffre incapable d'avaler un sac de golf. L'Outlook émet moins d'émanations polluantes qu'une fourgonnette Relay (+48 kg/Co2) ou qu'un utilitaire Yukon (+1152 kg/Co2). Cette catégorie à laquelle appartient l'Outlook se multiplie et gagne des parts de marché. Elle se doit en revanche d'innover en ouvrant son capot à la motorisation hybride ou diesel et à la technologie de désactivation des cylindres pour améliorer son rendement énergétique. Ces quantités de CO2 sont tirées du guide de consommation de carburant 2007 de Ressources naturelles Canada. On peut notamment se procurer un exemplaire de ce guide chez les concessionnaires de véhicules neufs, dans les bureaux d'immatriculation et chez CAA-Québec.
Eric mentionne une autre catégorie qui gagne énormément de terrain au Québec : celle des utilitaires compacts. Ils y représentent à eux seuls près du tiers des ventes de camions légers. C'est beaucoup et aux yeux des anti-4x4, c'est trop. D'après lui, ce n'est pas parce qu'un véhicule est haut sur pattes et a la carrure d'un blindé qu'il faut lui accoler une étiquette de pollueur notoire. Pour preuve, un Escape émet annuellement 48 kilogrammes de CO2 de plus qu'une Fusion...
Enfin le journaliste canadien met en avant un autre argument : tant qu'à s'attaquer aux utilitaires, pourquoi ne pas prendre à partie d'autres catégories comme les berlines de luxe, les sportives ou encore les exotiques ? Après tout, une BMW M5 rejette dans l'atmosphère plus d'émanations polluantes qu'un Hummer mais personne ne s'en offusque réellement. Il pose cette question : est-ce seulement parce que la berline munichoise se fond mieux dans le paysage automobile ou parce que le nombre d'unités à circuler sur les routes canadiennes est moindre ?
Que pensez-vous de sa réflexion sur les 4X4 ?
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