Toutefois, la pièce essentielle de cette RS5 se situe bien sous le capot. Alors qu’Audi a installé sur sa S5 Sportback un 3.0 V6 à injection directe et sur son S5 coupé un V8 4.2 dont la puissance a été abaissée à 354 ch, la firme aux anneaux a repris cette mécanique déjà vue sur la fabuleuse R8 mais a poussé la puissance à 450 ch à 8250 tr/min. Le couple reste identique avec 430 Nm accessibles entre 4 000 et 6 000 tr/min, ce qui permet à la RS5 de bénéficier d’une vraie polyvalence car elle se montre particulièrement bien éduquée dans les bas régimes pour un usage citadin par exemple. Toutefois, au-delà de ces caractéristiques, il ne faut pas oublier que ce moteur est pourvu d’une sonorité rageuse mais qui est dans le cadre de la RS5 nettement plus feutrée que dans la R8. On prend plaisir à entendre le son caverneux du V8 avec des vocalises graves mais celui-ci n’est jamais envahissant. Certains le regretteront mais cela correspond plutôt à la vocation de GT sportive de la RS5.
Pour l’occasion, ce V8 est couplé à la boîte de vitesse S-Tronic à 7 rapports qui se marie parfaitement avec cette mécanique. On retrouve donc en automatique des changements de rapports imperceptibles et si vous optez pour la conduite aux palettes, vous serez conquis. Tout d’abord, elles sont solidaires du volant, ce qui est plus facile pour les commander en virages ; ensuite, elles sont particulièrement réactives et vous gratifie de passages de rapport très rapides ; le tout agrémenter d’une remontée de gaz lors des baisses de rapports. Comme on peut s’en douter les performances sont de très haut niveau avec une vitesse maximale limitée à 250 km/h (mais nous soupçonnons Audi de nous avoir mis des modèles en version libre car nous avons enregistré un 250 km/h compteur sur les autoroutes allemandes et certains ont même atteint un peu plus de 270km/h. Le 0 à 100 km est pour sa part abattu en 4,5 secondes. Si l’on compare avec sa concurrente directe, la BMW M3, on constate que les accélérations sont meilleures avec un gain de 0,2 s mais il ne faut pas oublier que la BMW développe 30 ch de moins. Forcément, tout cela se paye en termes de consommation. Même si Audi annonce une moyenne mixte de 10,8/100 km ; la réalité est bien différente puisque nous avons enregistré une moyenne supérieure à 20 litres. Élevé mais pas choquant non plus.
En terme de comportement, pas de surprise puisque Audi a mis en place tout son savoir-faire avec comme nouveauté la dernière version de transmission Quattro qui dispose désormais d’un différentiel à pignons en couronne. Sous ce nom légèrement barbare se cache une nouvelle technologie qui permet de faire évoluer de façon significative la répartition du couple sur l’essieu avant et arrière. Concrètement du 40/60 en situation normale, la répartition peut aller jusqu’à 70% sur le train avant et même 85% sur le train arrière. Avec cette innovation, Audi souhaite faire ressembler son coupé qui possède pourtant une transmission intégrale à une propulsion. Dans la pratique, on ressent tous les avantages des 4 roues motrices avec une grande stabilité et des pertes de motricité quasi inexistantes mais aussi quelques avantages de la propulsion avec une plus grande agilité et surtout une légère tendance au survirage qui ravira les puristes. Ainsi, en sortie de virage, on sent que l’arrière s’écrase légèrement lors des phases d’accélération. L’ensemble est plutôt convaincant mais cela n’égale pas une vraie propulsion comme peut l’être par exemple une BMW M3, même si cette dernière peut s’avèrer plus compliquée à maîtriser dans certaines situations.
Mais ce n’est pas tout car les anneaux ont aussi doté cette RS5 de série du Drive Select qui permet de configurer le comportement du véhicule selon 4 modes (Confort, Sport, Individual et Auto) en jouant sur la direction, l'amortissement ou encore la réponse du moteur.
Parmi les autres modifications, on notera également une assiette abaissée de 20 mm et des freins qui peuvent être en carbone/céramique – une option à 7 200 € - mais je vous rassure les disques acier font très bien l’affaire également.
Terminons enfin par le confort et dans ce domaine, la RS5 ne déçoit pas bien au contraire car elle surprend de la plus belle des façons. Ainsi, malgré les jantes de 20 pouces de notre modèle d’essai, le confort est très satisfaisant et le maintien des sièges sport exemplaire.
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