Dans la nuit des 24 Heures du Mans 2009, l’accident de Benoît Tréluyer restera gravé dans ma mémoire. Quelle peur. Ce pilote est particulièrement attachant… et performant. Quelques jours avant la course, il avait bien voulu nous livrer ses sentiments.
Sur le coup de 4h03, dimanche, alors que la Peugeot 908 HDi FAP se montrait au niveau des voitures officielles, occupant une belle 4ème place, quittait brusquement la piste et heurtait violemment les rails au Tertre Rouge, pour une raison encore inconnue. La voiture restait disloquée. Surtout, on craignait pour Benoît Tréluyer.
Les secours arrivaient rapidement sur les lieux et commençaient à extraire le pilote de l’habitacle : il n’avait pas perdu connaissance. Transporté au centre médical du circuit, il en sortait deux heures plus tard.
« Malgré l’accrochage dans les stands avec la Peugeot n°7 en début de course qui nous avait coûté un tour et demi, le podium était jouable. Nous étions 4ème après 13 heures de course avec mes équipiers Jean-Christophe Boullion et Simon Pagenaud, et nous pouvions garder un bon rythme oscillant entre 3’29’’ et 3’33’’ au gré du trafic. Je suis très déçu pour l’équipe qui n’aura peut-être pas deux fois une telle opportunité, pour les mécanos qui travaillent toute l’année comme des fous, pour Peugeot Sport qui nous a fait confiance, pour les sponsors… L’écurie m’avait rappelé aux stands pour un refueling programmé. Elle en profitait pour nettoyer les pontons car j’avais été contraint de mettre deux roues dans l’herbe pour éviter une Ferrari GT2. En effectuant cette opération, les ingénieurs constataient que la lame avant était légèrement endommagée et ils décidaient de la changer. Je savais que le comportement de la voiture allait s’en ressentir et, à mon retour en piste, je me suis montré très prudent. L’équilibre de la voiture était bon, un peu sur-vireur mais pas énormément. J‘ai alors repris un rythme normal lorsqu’à l‘approche des esses de La Forêt, la voiture s’est délestée et a décroché d’un coup, se mettant à l’équerre. Je n’ai pas eu la chance d’être ralenti par le bac à gravier car elle s’est envolée aussitôt. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Peut-être aurais-je dû temporiser un tour de plus mais le comportement de l’auto ne laissait rien deviner d’inquiétant. »
Dimanche prochain, Tréluyer sera de nouveau en action sur le tracé de Sepang en Malaisie afin de disputer la 3ème manche du championnat de Super GT japonais.
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