L’histoire de Lotus se confond avec celle de son créateur, Colin Chapman. Ingénieur de génie, il modifie, dès l’âge de 20 ans, de vieilles Austin Seven avec lesquelles il gagne ses premières courses. Lotus deviendra la rivale la plus redoutable de Ferrari pendant plus de vingt ans.
La saga Lotus
Avec Ferrari, dont elle fut la plus constante et la plus redoutable rivale pendant plus de vingt ans, Lotus est l'une des seules grandes écuries de Formule 1 à avoir connu une destinée commerciale. Desservies souvent par des mécaniques manquant de noblesse, les Lotus de routes n'ont pas atteint une notoriété comparable à celle des bolides rouges de Maranello. Il n'en demeure pas moins que les voitures conçues par le génial Colin Chapman méritent chacune le détour, que ce soit par leurs performances, leur intelligence ou leur technologie d'avant-garde empruntée aux monoplaces de Grand Prix.
Passionné d'automobile, pilote émérite, Chapman préférait construire les voitures qu'il avait plaisir à conduire. Elles furent longtemps petites, légères et agiles, dotées d'une tenue de route exceptionnelle et de performances élevées, puis, au fil du temps, prenant de l'âge et assuré d'une solide trésorerie, il les fit plus luxueuses et presque confortables.
Faute de moyens financiers à ses débuts, il n'eut pas d'autre choix que d'être ingénieux.
Diplômé d'un collège aéronautique, dévorant tout au long de sa vie d'innombrables bouquins, revues et mémoires techniques, il n'y avait que bien peu de questions qui ne trouvaient de réponses à son analyse. Ainsi, pour compenser la faiblesse de mécanique provenant souvent de la grande série, il n'hésita jamais à tester les solutions les plus audacieuses : aérodynamique, matières plastiques, châssis monocoques, suspensions inédites, etc. Agé de 20 ans, il se découvrit constructeur et commença par modifier et alléger (parfois jusqu'au point de rupture) de vieilles Austin Seven avec lesquelles il glana ses premiers succès, en Trial d'abord puis en Circuit.
Des succès qui amenèrent les premières commandes et la construction, en toute petite série, de modèles qui, bien qu'immatriculés, étaient destinés exclusivement à la course. Bénéficiant d'un extraordinaire rapport prix/performances, la Seven, lancée en 1957 et vendue en kit pour économiser une taxe britannique, apporta à la jeune marque sa première grande réussite commerciale. Dans le même temps, Chapman se tourna vers la voiture de Grand Tourisme avec l'Elite, dont la carrosserie monocoque entièrement en plastique lui procura d'énormes soucis de production. En dépit de ce demi-succès ou semi-échec, Lotus n'allait ensuite plus quitter le domaine du Grand Tourisme.
Succès de l’Elan en 1962
L'Elan, qui succéda à l'Elite en 1962, allait connaître un succès public considérable, avec près de 15 000 exemplaires produits, et donner à la marque sa véritable stature industrielle. Couronné en Formule 1 à Indianapolis et pratiquement sur tous les circuits de la planète, Chapman avait réussi également à s'imposer sur le plan industriel. À 40 ans, il était milliardaire après l'introduction de Lotus Cars à la Bourse de Londres, mais dans les cinq années suivantes, la marque allait connaître un premier déclin. Fort de trois nouveaux titres mondiaux en F1 entre 1968 et 1972, Chapman mène grand train, se découvre un goût pour la construction de luxueux bateaux, et revient à sa passion pour l'aéronautique. Le Team Lotus brille encore de quelques feux en F1 mais ne tient plus le premier rôle et les productions routières perdent beaucoup de leur charme et de leur tonus. Les coupés 2+2 Elite, Eclat ou Excel ne sont plus que de pataudes routières sans grande élégance, tandis que l'Esprit, qui ne manque pas d'allure, souffre d'une motorisation Lotus sans grand tonus.
En 1977, Chapman revient aux affaires et retrouve dès l'année suivante le chemin du titre mondial en F1 avec les fameuses Lotus Wing Cars à effet de sol. Côté production, l'embellie intervient avec un nouveau quatre cylindres maison, plus souple, et, surtout, avec l'avènement du turbo qui transfigure véritablement l'Esprit.
La marque est sauvée de la déchéance
Le décès brutal de Chapman, en décembre 1982, marque la fin temporaire de cette embellie. Malmené entre les mains de repreneurs successifs, le Group Lotus connaît ensuite une décennie plus que difficile avec une gamme vieillissante et ne survit en partie que grâce à la vente de brevets de haute technologie (suspensions pilotées, par exemple) à un grand nombre de constructeurs. Au bord du gouffre, Lotus est sauvé par un important consortium malais. Retrouvant la philosophie qui a fait le succès de ses débuts en présentant des modèles aussi séduisants que l'Elise et en donnant enfin un moteur V8 à l'Esprit, le groupe malais a redonné tout son dynamisme à Lotus.
Le logo Lotus : Un cercle jaune avec un triangle vert (anglais) en son centre, dans lequel sont incrustées les lettres entrecroisées ACB (Anthony Colin Bruce), derrière un grand C pour Chapman.
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