Le peintre Ken Eberts vous transportera dans un monde rêvé, où l'automobile occupe une place majeure. Un rêve qu'il voit composé d'automobiles de toutes les époques : Lincoln Continental Mk III, 1958 ; Ferrari 365 GTB/4, 1971, plus connue sous l'appellation de Daytona ; AC Cobra 427.
Des Ferrari et des voitures de collection
Les belles d'avant-guerre n'échappent pas non plus à son trait : Delahaye 135 M, 1946, dans une carrosserie conçue par Figoni ; Packard Convertible Sedan, 1933. Européennes, américaines, elles se retrouvent toujours, en revanche, dans un décor typiquement américain. Peut-être parce que l'automobile autorise une appropriation du temps et de l'espace par son conducteur et ses passagers ? Quel autre continent pourrait mieux se prêter à pareille conquête ?
Avec Eberts, nous sommes confrontés à un hyperréalisme tellement frappant qu'il appartient presque au domaine du rêve. Les automobiles d'Eberts font corps avec le décor dans lequel elles se retrouvent. Stations-service du Montana, gratte-ciel des mégalopoles, maisons typiques de San Francisco (les Painted Ladies), manoirs néogothiques du Midwest, ces voitures illuminent chaque lieu, et réciproquement. Il faut dire que l'éclairage est prépondérant dans toute l'œuvre d'Eberts. Et cette luminosité nous fait basculer en permanence entre rêve et réalité.
Une superbe Cobra
Attardons-nous quelque peu sur L.A. Times, représentant une Cobra dans un atelier du côté de Beverly Hills, Californie. La voiture est vue en contre-plongée, dans un coin, entre deux pans de mur vitrés. La Cobra est noire. Les reflets, multiples. Du sol décrépi, Eberts en ferait presque des flaques d'huile. Une huile de Cobra à l'agonie ? Cela n'a pas l'air d'être le cas. Cette Cobra est prête à bondir à la moindre sollicitation. Elle est étincelante, d'ailleurs.
Eberts, qui a débuté en tant que designer chez Ford, est aujourd'hui reconnu dans le milieu des collectionneurs et des concours d'élégance, pour lesquels il réalise de nombreuses affiches.
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