Comme la cigale de la fable, les 250 P n'ont chanté qu'un seul été. Mais quel récital ! Hormis un faux-pas à la Targa Florio, elles se sont imposées à Sebring et au Nürburgring, triomphées au Mans et offert une nouvelle couronne mondiale à Ferrari. Au-delà de ces exploits, la 250 P marque également une étape cruciale dans l'histoire de la marque, en donnant naissance à une prestigieuse lignée de prototypes à moteur central.
Si Ferrari a fini par se joindre à la vogue du moteur arrière en 1961 avec ses Formules 1, les GT de la marque et les prototypes embarquent toujours leur puissante cavalerie à l'avant. Seules les barquettes Dino, destinées a priori aux tracés tortueux, ouvrent une brèche dans le conservatisme ambiant, en se voyant dotées de moteurs V6 disposés en position centrale arrière. Deux succès consécutifs à la Targa Florio, une victoire au Nürburgring en 1962 et surtout des prestations presque semblables de celles des Testa Rossa sur des circuits où on n'attendait pas les 246 SP, vont finir par faire taire les dernières réticences d'Enzo Ferrari.
Pendant l'hiver 1962/63, une barquette 246 équipée d'un moteur V12-3 litres effectue ses premiers essais sur le circuit de Modène dans les mains de John Surtees, alors que dans le même temps, la silhouette du nouveau prototype est façonnée chez Pininfarina.
Dévoilée à Monza, début mars 1963 sous l'appellation 250 P, la dernière née fait l'unanimité quant à la remarquable pureté de ses lignes. Très compacte (plus courte et moins large que les Dino), la 250 P est aussi un peu plus haute avec son large pare-brise panoramique et son imposant arceau-aileron. Cette fine carrosserie en alliage léger d'aluminium habille un châssis multi-tubulaire en acier sur lequel est arrimé le V12-3 litres (apparu sur la Testa Rossa). La boîte à cinq vitesses est diposée en porte-à-faux arrière, tandis que le freinage est assuré par quatre disques, montés dans les roues à l'avant et "in board" à l'arrière. Dès les premiers essais, la 250 P révèle d'emblée un potentiel plus que prometteur, affichant notamment des qualités routières phénoménales. Dès que la production d'une seconde voiture est achevée, l'équipe italienne s'envole pour les 12 heures de Sebring. Après avoir dû soutenir les assauts des Cobra et autres Chaparral, mais aussi subi la pression de la 330 TRI du NART, les deux 250 P s'installent au commandement pendant la nuit et réalisent un impeccable doublé.
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