De l'extérieur, pas grand chose ne distingue cette Mitsubishi Lancer Evo IX grecque d'une autre. Les spécialistes ne manqueront pas de remarquer qu'il s'agit d'une MR américaine, que le capot est en carbone, qu'un échappement Greddy dépasse du pare-choc arrière et que les jantes en 18 pouces cachent difficilement des étriers D2 dix pistons avec disques en 380 mm à l'avant et six pistons et disques en 333 mm à l'arrière. De quoi freiner un Airbus en phase d'atterrissage.
C'est trop, dites-vous ? Peut-être pas en fait, car le moteur 4G63T qui se cache sous le capot développe 870ch, à la pression de turbo ridiculement basse de 1,0 bar et au régime ridiculement haut de 11 000 tr/min. Avec de l'essence classique. Mais comment est-ce possible ?
Les magiciens qui se cachent derrière ce projet se trouvent chez Extreme Tuners, entreprise grecque dirigée par Spiros Panopoulos. Peut-être que le nom de l'enseigne ne vous dit pas grand chose mais ils sont pourtant très connu dans le domaine des sports mécaniques, de la Formule 1 au WRC, en passant par le MotoGP et l'ALMS. Autant vous dire qu'ils sont assez habiles de leurs mains.
Pour parvenir à de tels chiffres, tout est fait maison : turbo T3 en 72 mm, pistons à taux de compression de 13:1 pouvant encaisser 12 000 tr/min, des bielles en aluminium, un vilebrequin forgé, une culasse avec arbres à came Stage 3, soupapes en titane, sièges de soupapes en béryllium et poussoirs mécaniques au lieu d'hydrauliques, des injecteurs 1 600 cm3 et une ligne d'échappement en 80 mm. La liste est en fait sans fin. Et se prolonge avec celle de la transmission. Là, Extreme Tuners est reparti d'une page blanche en développant sa propre boîte à crabots à cinq rapports, un embrayage tri-disques, un volant moteur taillé dans la masse, une boîte de transfert Quaife et un différentiel arrière pouvant encaisser 1 400 ch.
Cette Lancer reste cependant une « voiture de route » pesant 1 447 kg, avec un intérieur complet, de la sono aux sièges en passant par la climatisation. Cependant, ses temps au chronomètre ont eux tout d'une voiture de course. A la VBOX, le 100 à 200 km/h est expédié en 4,59 secondes. De quoi tirer toute l'économie du pays en dehors du fossé, en attendant de passer à 2 bar pour passer dans les 3 secondes.
Et bien vous savez quoi ? C'est la mise en bouche. Vous voyez, Extreme Tuners, qui porte en fait très bien son nom, détient quelques records mondiaux en matière de puissance : 416 ch à 11 900 tr/min d'un 4 cylindres 2,0l Ford Cosworth atmosphérique, 1 280 ch du même moteur en turbo (à 3,24 bar) et 1 416 ch d'un 4 cylindres 2,0l turbo de Mitsubishi Lancer Evo 8 à... 3,93 bar. Le Cosworth tourne maintenant à 4,75 bar, mais le banc maison ne va pas au delà de 1 500ch.
Voilà donc pour l'entrée. Et si on passait maintenant directement au plat de résistance ? Extreme Tuners a dans ses locaux pour 2,5 millions d'euros de machines à commande numérique et suffisamment de savoir-faire pour produire des 4G63, bloc et culasse, en partant d'un cube d'aluminium, ce qui sera le point de départ pour le projet intitulé « 2 000 ch + ». Notez bien la présence du +. Je vous laisse découvrir dans le portfolio quelques merveilles de la liste de ses spécifications : collecteur d'admission à deux papillons, collecteur d'échappement en Inconel, injecteurs 9 250 cm3, pistons en 16:1 encaissant plus de 13 000 tr/min, soupape en titane, boîte séquentielle, etc...
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